CHAPITRE 19

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CHAPITRE 19

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CHAPITRE 19

Après cette douloureuse révélation, la fête de samedi soir est arrivée à une vitesse surprenante. Les basses raisonnent dans le sol et la musique est ponctuée de hurlements fêtards assourdissants. Je soupire mollement parmi tout ce vacarme et je vérifie pour la huitième fois que mes oreilles ne saignent pas.

Une odeur de transpiration et de tabac flotte dans les airs et je sors dans le jardin pour respirer un coup. Après avoir dansé comme une folle avec un inconnu complétement déchiré, je me sens épuisée et prête à rentrer chez moi. Le problème est que je ne veux pas partir sans Ashley, mais elle est introuvable et je n'ai pas pris mon téléphone.

J'a la tête qui tourne, alors je m'assieds dans l'herbe fraiche et j'arrache quelques brins du bout des doigts. En face de moi, deux adolescents se bécotent contre un arbre, et j'avale avec amertume une longue gorgée de la bouteille de vodka qui se trouvait abandonnée par terre. La chaleur me monte aux joues et je tousse un peu avant de lever les yeux vers le ciel d'un air mélancolique.

Le ciel noir est dévêtu de tout nuage et une poignée de petites étoiles le constelle. Le tout est calme et apaisant. Mais quand la lune entourée d'un doux halo angélique se met à tanguer, j'abaisse mon regard vers mes jambes dénudée. Je ferme les yeux tout en frissonnant, afin d'alléger mon étourdissement. Je ne pense pas être soul, mais mes idées sont embrouillées et j'ai un peu mal à la tête.

Une nouvelle fois, je souffle. Me voilà ici, toute seule, sans Ashley et sans nouvelles de Lewis depuis notre conversation au self, mardi. Je gémis de frustration et me lève d'un bond. Je dois en revanche attendre quelques secondes pour me stabiliser. Là, je décide d'aller me balader dans les ruelles, énervée par la musique qui bat son plein à l'intérieur, et qui prend un malin plaisir à me déchirer les tympans. Soudain remontée à bloc, je me mets en marche.

D'habitude, je passe toujours un moment inoubliable dans ce genre de soirée. Parfois, je parviens à me trouver un compagnon du soir, avec qui je peux m'amuser un peu dans un coin reculé et mal éclairé de la demeure. Mais aujourd'hui, je n'arrive pas à me laisser aller pour oublier tous mes problèmes. Pourtant, les tourments, ce n'est pas ça qui me manquent.

Avec Ashley qui va bientôt partir en Amérique du sud, Lewis et ses changements d'humeur incessants, cet Andréas WALKER, le souvenir pesant d'Alexander et de tout ce qu'il implique et le mec bizarre dans mes rêves, je ne sais plus où donner de la tête.

Je prends une profonde inspiration et mes pas titubants et mal assurés claquent contre le bitume. Je me laisse porter par le vent et j'erre comme une roturière dans des venelles qui me sont inconnues. Je ne sais même pas ce que je viens faire ici. J'étais censée passer un bon moment aux côtés de mes amis et m'amuser comme une folle, mais je me retrouve à déambuler dans la rue, sans but, comme une clocharde. Les plaisirs de l'adolescence.

Perdue dans mes pensées, je finis par remarquer que je ne connais pas du tout l'endroit où je me trouve. Contrariée, je fais demi-tour pour retourner sur mes pas. Bien entendu, toutes les maisons se ressemblent. Génial. Pour couronner le tout, je n'ai pas pris mon portable.

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