CHAPITRE 20

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CHAPITRE 20

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CHAPITRE 20

La musique à fond dans mes oreilles est si forte, que je pourrais enlever mon casque et toujours l'entendre. Dans un excès de rage, je chiffonne le morceau de papier et le jette avec les autres dans la poubelle qui déborde largement. Dehors, le soleil est encore loin de se lever et seuls quelques lampadaires illuminent la ruelle endormie. Assise à mon bureau dans ma chambre, j'essaye tant bien que mal de dessiner une rose, en vain.

À bout de nerfs, je pousse un hurlement étouffé et des larmes de rage viennent humidifier mes yeux. Émotive un jour, émotive toujours. Je m'ébouriffe hargneusement les cheveux et envoie valser tous mes crayons par terre. L'idée de donner un coup de poing dans quelque chose me vient à l'esprit, mais elle s'efface aussitôt, quand mon regard se pose sur le dessin que j'ai accroché sur le mur de plâtre, pour en cacher ma précédente marque d'excès de colère. Je n'ai pas envie de me casser quelque chose sous le coup de l'énervement. Du moins, pas encore.

Lasse, je m'écroule dans mon lit et hurle dans un oreiller que j'écrase contre ma bouche. A bout de souffle, je finis par observer le plafond d'un œil absent, pour tenter de me détendre. Il est cinq heures du matin et la journée de lundi pointe le bout de son nez. J'ai été dans cet état toute la nuit et mes énormes cernes bleuâtres en témoignent amplement.

Je pousse un profond soupir. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je suis la plus grosse flemmarde du monde et j'adule particulièrement le fait de profiter de mes draps jusqu'à la dernière seconde, avec que mon réveil ne sonne. Alors comment se fait-il que depuis environ une semaine, je n'arrive plus à fermer l'œil tranquillement ?! Tout ça à cause de ce crétin de géant vert. Je suis sûre qu'il est ce genre de gosse de riches totalement cliché, carrément arrogant et détestable, mais dont les filles raffolent. Sauf moi, parce que c'est de sa faute si je ne dors plus de mes nuits, si je me suis sentie complètement débile quand il m'a laissée toute seule au beau milieu de la nuit après ses changements d'humeur déroutants, et si je ne parviens plus à dessiner des roses. Absolument tout est de sa faute. Je le déteste.

Durant la nuit de samedi à dimanche, après avoir été abandonnée dans une rue qui m'était inconnue, j'ai dû frapper à la porte d'un nombre incalculable de maisons, avant de trouver quelqu'un d'assez sympa qui connaissait le quartier comme sa poche. Malgré ça, je resterais toujours traumatisée par les hurlements des gens mécontents de se faire réveiller à plus de deux heures du matin. Et quelque part, je les comprends. Si cet imbécile avait pris cinq minutes du temps qu'il utilise à...à jouer avec des chats égarés ou à regarder la lune, j'aurais pu éviter cette situation délicate.

Une fois la résidence où se déroulait la party retrouvée, j'ai découvert Ashley avachie sur l'une des tables du salon, une canette de bière à la main. Elle paraissait tant relaxée que je me suis surprise à l'envier. La fête battait son plein, tout le monde était complètement déchiré, Lewis me semblait introuvable et je voulais simplement rejoindre mon lit douillet. Plusieurs sentiments se sont entrechoqués dans mon corps et mon regard a été avidement attiré par la bouteille de scotch posée sur la table basse. Après tout, j'étais confuse à cause des récents évènements et je sentais la colère d'avoir été abandonnée me prendre la gorge, alors je n'ai pas à me justifier.

ERASER | ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant