CHAPITRE 15 (2)

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CHAPITRE 15 - Partie 2Émotion_

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CHAPITRE 15 - Partie 2
Émotion_

C'est à la pause de midi que je me rends compte à quel point la solitude que j'ai connue il y a presque deux ou trois ans ne m'avait pas manquée. En effet, apercevoir Lewis et Ashley en train de rigoler autour d'une assiette de frites a comme gonflé une boule dans ma gorge qui m'a coupé l'appétit.

En fait, quand on était encore tous les trois les meilleurs amis du monde, nous nous étions promis de ne jamais rester fâché trop longtemps après une dispute. C'est pourquoi je les envie, car je sais qu'après ce que j'ai fait, je ne pourrais probablement jamais revenir parmi eux, d'autant plus qu'Ashley va déménager dans quelques semaines pour le Brésil.

Une brûlure quelque peu amère remonte le long de ma trachée et j'avale ma salive de travers sans pour autant détacher mes prunelles nostalgiques de leurs silhouettes enjouées.

Ils sont assis à quelques tables de la mienne, si bien que je peux entendre des bribes de leur conversation tout en faisant semblant de triturer mon steak haché trop cuit.

-Alors comme ça tu as eu ta première mauvaise note ? s'étonne Ashley, la bouche visiblement pleine.

-Ouais, je suis trop choqué ! j'ai même cru que le prof avait échangé ma copie avec celle du cancre de la classe.

Il éclate de rire mais manque de s'étouffer avec sa bouché de bifteck et Ashley a un petit sourire malicieux.

-Tu t'es donc fait détrôner dans ton rôle de premier de la classe ?

Mais Lewis secoue la tête tout en piquant une frite dans l'assiette d'Ashley ;

-Je n'ai jamais été le premier, seulement le deuxième.

-Avec les notes que tu as ? il doit y avoir une erreur.

Lewis sourit pensivement tout en se servant un verre d'eau.

-Eh non. Le premier est une véritable machine. Il excelle dans tous les domaines. Après trois ans dans la même classe, je ne l'ai jamais vu échouer. J'ai l'impression qu'il passe ses journées à étudier...

Il relève les yeux vers le plafond, penseur, alors que mon cœur accélère. Finalement, je lâche ma fourchette dans un soubresaut quand son regard vient s'ancrer dans le mien.

-Un certain Andréas ERASER. Tu connais ?

Un frisson me parcourt l'échine et je me lève précipitamment tandis qu'il boit son eau par petites gorgées sans me quitter des yeux. De mes mains tremblantes, je soulève mon plateau et me dirige à grandes enjambées vers la sortie du réfectoire après l'avoir débarrassé.

D'un geste tremblotant, je porte ma main à ma gorge et je suffoque avec difficultés ; j'étouffe. Mais puisque la chance n'a jamais vraiment été de mon côté, dans mon empressement, je me retourne trop brusquement et je me heurte contre quelqu'un. Quelque peu désorientée, je m'excuse rapidement en prenant soin de ne pas quitter le sol des yeux quand je reconnais les baskets noirs et surtout le parfum sucré d'Andréas.

ERASER | ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant