PDV Armand :
Je m'avance d'un pas hésitant au détour d'une rue bondée et resort pour la énième fois la carte de Tokyo que j'avais préalablement achetée avant mon départ. Je reconnais rapidement la rue dans laquelle je viens de tourner.
C'est bon, c'est la rue dite "repère" à partir de laquelle j'ai mémorisé les alentours il y a quelques jours à Lima en me préparant à partir pour pouvoir me balader librement sans avoir le nez collé à la carte tout le long de la journée.
Certains diront que je me prends trop la tête mais je préfère me qualifier de prévoyant. Je déteste partir à l'aveuglette et fais toujours en sorte de me simplifier au maximum la vie lorsque j'arrive quelque part. Bon je l'avoue, ça devient limite obsessionnel parfois cette manie de toujours vouloir me repérer où que je sois; mais ça m'aide à combattre mon stress.
Je tourne dans une ruelle étroite avant de déboucher sur une immense avenue toute en démesure. Ma mâchoire se décroche légèrement à la vue qui s'offre à moi.
Des milliers de personnes s'empressant dans tous les sens. Ils semblent visiblement tous pressés, ne prenant le temps de s'arrêter que lorsque les voitures les empêchent de traverser.
Mes yeux se baladent, ne sachant où se poser tant il y a à observer. Les énormes écrans géants faisant défiler des publicités, les enseignes colorées au nom indéchiffrable de plein de magasins, le contraste saisissant des couleurs des vêtements de la foule ce qui renforce d'ailleurs mon impression que la densité de personnes au mètre carré doit être faramineuse.
Cette pensée m'arrache un sourire, et immobile dans un coin de l'avenue je continue à en scruter les moindres recoins, ne voulant pas perdre une miette de ce spectacle.
J'allais repartir lorsque je tique sur un détail dénotant du reste. Un jeune homme, qui doit avoir à peu près mon âge se tient debout immobile au milieu de toute l'agitation régnant en ces lieux à quelques mètres de moi. Il est grand et élancé, habillé en habits traditionnels japonais et une mèche de cheveux noirs comme la nuit lui barre la vue d'un œil.
Rien d'étonnant en soi vous me direz à première vue. Mais le détail troublant est que ce jeune homme en question me fixe d'une manière très déstabilisante, comme s'il lisait en moi comme dans un livre ouvert.
Le voir ainsi ne put me faire retenir un léger frisson d'angoisse et mon expression se crispa. Il dut le remarquer car il pencha sa tête sur le côté et un léger sourire se dessina sur ses lèvres bien que ses yeux restèrent toujours aussi impassible.
Son visage, ses habits s'ancrèrent en moi tellement et je me fis la remarque que j'aurai du mal à les oublier. Soudain un flot de personnes passa entre nous, le soustrayant à ma vue.
J'en profite pour reprendre mes esprits et mon souffle qui s'était arrêté le temps de notre échange silencieux. Lorsque le flot s'atténue je relève les yeux pour vérifier si le jeune homme est toujours là. Mais comme je m'y attendais il avait disparu.
J'en vint même à me demander si mon esprit ne m'avait pas joué un tour en imaginant la scène. Quoiqu'il en soit je raffermis ma pris sur mon sac à dos et pars en direction d'un coiffeur-barbier dans un but de plus de netteté sur mon visage et par la même occasion me détendre de mes récentes émotions. Le stress était remonté en moi à une vitesse fulgurante.
Au moment où le coiffeur commence à me laver les cheveux je suis gagné d'une drôle d'impression. Je ne connaissais rien de ce jeune japonais mais lui m'avait regardé comme s'il connaissait tous mes états d'âme. À nouveau, je suis parcouru d'un désagréable frisson.
Qu'importe, le Japon promettait d'être aussi mystérieux que ses habitants après tout...
•______•
J'ai changé la photo du mystérieux japonais car celle que je viens de trouver se rapproche plus de l'image que je me fais de lui.
Voilà c'est tout ce que je voulais dire, à plus !😄
VOUS LISEZ
Une Part d'Ombre
ParanormalIls se sont terrés dans la peur. Ils ont vécu dans le mensonge pendant plus d'un siècle. Le temps est venu de changer les choses, de changer le Sakuri...