Chapitre 2

15 3 0
                                    

PDV Armand :

Aïe. Je sens que si je ne me presse pas je vais rater mon vol. Pourtant je commence à avoir l'habitude à force...

Une petite mélodie retentit et la voix douce d'une jeune femme se fait entendre, dans un premier temps en espagnol et malgré mes quelques restes du lycée je ne comprends pas bien ce qu'elle dit. Cependant lorsqu'elle se répète en anglais j'entends parfaitement bien qu'elle appelle mon nom et me somme de prendre mon avion d'ici 5 minutes avant fermeture définitive de la porte d'embarquement.

Je me rue alors à toute vitesse dans les couloirs, n'hésitant pas à jouer des coudes pour me frayer un chemin plus rapide. Ce que l'aéroport de Lima peut être grand décidément !

J'arrive enfin dans l'avion après un dernier sprint, m'attire le regard furieux d'une hôtesse en rentrant et me laisse tomber lourdement sur mon siège. Une dame d'une cinquantaine d'année occupe celui sur ma droite. Elle me lance un bref regard avant de renifler avec mépris.

Je lève les yeux au ciel et entreprends de ranger mon gros sac à dos au-dessus de moi.

Après les ultimes recommandations habituelles de tout l'équipage l'avion décolle. Et c'est parti pour pour presqu'une journée entière dans les airs sans compter les escales tellement le vol est long.

Je soupire et pose ma tête contre le dossier de mon siège en fermant les yeux.

Quelle aventure décidément ! Cela fait maintenant près d'un an et demi que je n'ai pas remis les pieds chez moi et que je vis un rêve éveillé à parcourir le monde entier.

En effet depuis tout petit j'étais fasciné par toutes les richesses et cultures de notre monde et ma soif de découverte n'a fait que croître au fil des années. C'est ainsi qu'à partir de 13 ans j'ai commencé à travailler pour économiser et réaliser mon rêve. J'ai commencé par du baby-sitting puis en grandissant j'ai pu me faire embaucher dans des jobs d'étés mieux rémunérés; et donc à ma majorité j'ai pu lever les voiles et partir de mon propre chef m'affranchissant une bonne fois pour toute de la dépendance de mes parents.

Depuis lors j'ai enchaîné Canada, Québec, Ouest des États-Unis, Honduras, Brésil, Chili, avant de faire le Pérou le mois dernier. Je dois bien avouer que le Canada m'a époustouflé et j'en garde un merveilleux souvenir.

La population y est chaleureuse et accueillante. Car mon but dans cette histoire est avant tout humain. La culture d'un pays ne se transmet pas uniquement par des visites ou des lieux mais aussi ses habitants, leur histoire et manière de vivre. Pour embrasser la totalité de la culture des états que je visite je marche beaucoup chaque jour et dors chez l'habitant le plus souvent possible.

Jusqu'à présent je n'ai dormi à l'hôtel que quelques fois aux États-Unis car les américains sont très méfiants et ayant traversé le Grand Canyon, les habitations se sont faites plus rares.

Je souris en repensant à tout ça. Pour l'instant tout fonctionne à merveille et j'espère sincèrement que cela va continuer sur la même lancée.

Une turbulence me fait soudain sursauter. Je passe ma main sur mon visage en notant mentalement de me raser en arrivant à destination, puis dans mes cheveux avant de mettre mes écouteurs dans les oreilles et fermer les yeux au son de la musique classique qui elle seule arrive à me détendre de mon stress habituel et quotidien.

Je m'endors en repassant les étapes que j'ai programmées à mon arrivée tout à l'heure.

Le rêve que je fais n'a pas vraiment de sens et je me réveille, le dos endolori à cause de ma position inconfortable.

Je sors d'un pas fébrile de l'avion, passe les contrôles de passeport et de douane et m'avance vers la sortie de l'aéroport. En arrivant dehors j'ouvre des yeux émerveillés face à ce que je vois et chuchote à moi-même d'un air enjoué :

- À nous deux Tokyo...

Une Part d'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant