2017
PDV Irniaëlle :
Ça y est je vole ! J'ai du mal à y croire mais je vole. De mes propres ailes. Littéralement. Quelle sensation de bien-être ! J'étais un oiseau filant à toute allure au-dessus de champs verdoyants. Tout était parfait. Sauf qu'un détail attira mon attention en contre bas. J'écarquillai les yeux en apercevant ma prof de français me faire de grands signes depuis le sol. Il me semblait qu'elle criait quelque chose comme...
- Delois !! C'est quoi ce comportement ! Dois-je vous rappeler que c'est la nuit qu'il faut dormir ?!
Je sursautai et relevai vivement ma tête de la table. Ah... Visiblement le sommeil m'avait rattrapé sans que j'ai pu le contrer. Dommage, j'étais si bien à voler dans mon rêve... Je repoussai une longue mèche de mes cheveux noirs qui me gênait.
- Excusez-moi madame, ça ne se reproduira plus.
- Je l'espère bien pour vous mademoiselle, rétorqua-t-elle de son air sévère avant de s'adresser à toute la classe, où en étions-nous déjà ? Ah oui n'oubliez pas de rester sérieux dans vos révisions jusqu'au début des épreuves la semaine prochaine ! Le bac de français n'est en aucun cas à négliger ! Alors je compte sur vous.
Parfait. Ça fait plus d'un mois qu'elle nous sort la même rengaine. J'aime bien le français en général mais cette prof me décourage totalement et j'en viens à appréhender les épreuves de la semaine prochaine. Cela dit, heureusement que j'ai une motivation de taille pour ne pas relâcher mes efforts.
Plus que deux semaines avant mon grand départ au Japon. Comme j'ai hâte ! Deux ans que j'en parle à mes parents, et cette année, me jugeant assez grande pour prendre l'avion seule, ils ont enfin accepté que j'aille rendre visite à mon grand frère qui vit là-bas depuis maintenant 4 ans.
À 24 ans tout lui sourit. Il bosse à Tokyo pour une boîte dans la protection des sites historiques japonais ce qui fait qu'il parcourt sans arrêt tout le pays, et pour couronner le tout il a rencontré une jolie jeune fille du nom de Makoto et tous deux habitent désormais ensemble dans une petite maison des environs de la capitale.
Bref du coup depuis quelques jours je ne pense plus qu'à ça allant même jusqu'à délaisser quelque peu mes révisions de français.
La sonnerie me tire de mes rêveries. J'ai donc dormi si longtemps ? Je range mes affaires, embrasse longuement mes camarades de classe que je ne reverrai pas avant la fin des grandes vacances et rentre d'un pas léger jusque chez moi. Mes parents étant architectes, ils ont des horaires très variables et rentrent le plus souvent tard dans la soirée.
Je suis donc la première à la maison. Après avoir posé mon sac de cours et tiré la langue à mon classeur de français je me laisse mollement tomber sur le canapé du salon et sort mon téléphone. Une notification m'indique que mon frère m'a envoyé un message : "Konishiwa princesse. J-14... J'espère que tes valises sont déjà prêtes, je t'attends de pied ferme ! Je compte sur toi pour bosser ton japonais n'est-ce pas ? 😉 Tu me manques, j'ai hâte de te retrouver.
Bisous. Val."La lecture du message me fait sourire et je m'empresse de lui répondre : "Bondour Valentin ! Eh oui je trépigne d'impatience à l'idée de te revoir ! Et t'en fais pas les langues c'est inné chez moi tu le sais bien alors pas besoin de réviser hehe.. 😅 J'espère que ces deux semaines vont passer vite...
Bisous. Irnia."Après lui avoir envoyé le message je me mets aux fourneaux la musique à fond dans les oreilles. Je commence à fredonner tout en faisant cuire mes petits blancs de poulets.
Mes pensées se tournent subitement vers la classe de cette année. Il est vrai que je me suis bien entendue avec elle tout au long de l'année mais je m'attache difficilement aux personnes ce qui fait que je n'ai pas de "meilleur(s) ami(s)" au sein de celle-ci. Je n'ai pas de confident ou confidente à qui raconter ma vie. Je parle et traîne avec un peu tout le monde, appréciant sincèrement la compagnie de chacun sans pour autant chercher à se lier d'une forte amitié avec eux.
En y repensant je haussai les épaules par réflexe tout en concluant sur le fait qu'il y avait tout de même des personnes avec qui je m'entendait mieux que d'autres. Je notai d'ailleurs mentalement de prendre des nouvelles de ceux-ci pendant les vacances.
Après avoir mis la table et servi le plat, mes parents, qui étaient revenus dix minutes plus tôt, me rejoignirent pour dîner.
Comme chaque soir ils louèrent mes talents de cuisinière puis me questionnèrent sur ma dernière journée de cours de l'année. Bien évidemment je passai sous silence la partie ensommeillée du cours de français.
Le repas se déroula à merveille et alors que j'allais commencer à débarrasser, ma mère posa sa main sur mon bras pour m'arrêter et me jeta un regard pétillant de malice.
- Bon passons aux choses sérieuses ma chérie, me dit-elle sans cesser de sourire, comment te sens-tu pour ton voyage qui approche. Tu vas quand même passer deux mois loin de nous...
- Oui c'est vrai que ça fait long mais je vous donnerai des nouvelles régulièrement, je répondis en me tortillant sur ma chaise, et puis je suis tellement impatiente de revoir Valentin et de découvrir le Japon !
Mon père me sourit tendrement.
- Alors fais en sorte d'assurer pour le bac et le Japon t'accueillera à bras ouverts, conclue-t-il en m'adressant un clin avant de se lever et débarrasser à ma place.
Je lui souris en retour, regagne ma chambre après leur avoir tous deux souhaité bonne nuit, me prépare pour dormir et m'allonge enfin sur mon lit. Je traîne sur les réseaux sociaux une petite heure sur mon ordinateur portable avant de tout éteindre. Je me retourne plusieurs fois mais le sommeil arrive vite et ma dernière pensée avant de m'endormir est la certitude que ces deux prochaines semaines vont filer à toute vitesse...
VOUS LISEZ
Une Part d'Ombre
خارق للطبيعةIls se sont terrés dans la peur. Ils ont vécu dans le mensonge pendant plus d'un siècle. Le temps est venu de changer les choses, de changer le Sakuri...