Chapitre 44

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PDV Armand :

Tout se bouscule dans mon esprit. À un tel point que j'ai l'impression que mon cerveau va exploser sous l'afflux d'informations. Je pense qu'Irniaëlle y est allée un peu fort. Cela dit, ça a été efficace puisque je peux penser en japonais, puis repasser au français sans problème, ce qui est quand même assez déroutant car je n'ai eu aucune phase d'apprentissage. Une fois sûr d'être en parfaite maîtrise de cette nouvelle langue, je ferme immédiatement mon esprit à la jolie brune, pour m'isoler et essayer de comprendre les paroles de l'étrange homme que j'ai rencontré il y a quelques heures.

Et lorsque j'appose un sens à ses paroles, la portée qu'elles sont, et ce qu'elles impliquent me bouleversent complètement.

- Oh putain...

Je ne fais pas attention à Irnia qui me fixe d'un air incrédule, pensant certainement avoir fait quelque chose de mal. Non, je suis complètement focalisé sur ce que je viens d'apprendre. Des milliers d'interrogations se bousculent dans ma tête, tandis que d'autres s'expliquent enfin. Cependant, plusieurs phrases me frappent tout particulièrement : « Garde pour toi tout ce que je viens de te dire. Les autres l'apprendront en temps voulu. Je te l'ai dit pour que tu aies une vue d'ensemble sur les événements à venir. Si tu as le malheur d'en parler à quelqu'un, j'en mourrai, et ce serait regrettable pour tout le monde après ce que tu viens de découvrir. Prends soin de ceux que tu aimes Armand. »

Le message est plus que clair. Il ne faut surtout pas que je révèle tout ce que m'a dit cet homme, dont je me sens si étroitement lié à présent, aux autres. Il en va pour la sécurité de tout le monde. Devant le regard toujours aussi pressant d'Irniaëlle en face de moi, je m'empresse de créer une boîte scellée dans mon esprit, avec les paroles du japonais à l'intérieur, pour que même la jeune fille n'y ait pas accès. Puis je pousse cette boîte tout au fond de mon esprit avant de me rouvrir à elle, lui offrant mon plus grand sourire.

- Tout va bien Armand ? demande-t-elle visiblement inquiète.

Je prends son visage entre mes mains et pose mes lèvres sur sa joue douce, avant de descendre embrasser son cou.

- Parfaitement bien ne t'en fais pas. Ça m'a juste chamboulé de tout recevoir en même temps.

J'enfouis mon nez dans ses cheveux, la chatouillant au passage, ce qui a pour effet de déclencher son rire cristallin.

- Oh désolée, je n'y suis pas allée de main morte en même temps, glousse-t-elle.

Repoussant ses cheveux, qui dieu merci recommencent à pousser, je retrouve une mine un peu plus sérieuse.

- Qu'allons-nous faire maintenant ? Je veux dire, avec les autres ?

Elle soupire, et ses épaules s'affaissent en même temps, ce qui la fait paraître encore plus frêle.

- Ah oui tu n'es pas au courant. Nous ne pouvons pas rester ici plus longtemps pour des questions de sécurité, comme tu doit t'en douter.

J'opine du chef. Mieux vaut ne pas traîner en effet.

- Du coup Robin et Jane ont proposé de retourner chez eux. Leur père devrait pouvoir nous aider et nous protéger durant un petit bout de temps.

- Nous n'avons pas beaucoup d'autres choix de toute façon, cédais-je de bonne grâce, et où est-ce ?

Elle ramène ses genoux contre elle et pose son menton dessus. Je ne peux m'empêcher de sourire devant la vision si enfantine d'une si grande guerrière.

- Pourquoi tu souris comme un imbécile ? souligne-t-elle d'ailleurs finement.

- Parce que je suis amoureux, concluais-je en l'embrassant passionnément.

Une Part d'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant