PDV Armand :
Je dois dire que j'ai été très surpris par la proposition de Valentin hier soir. Je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il veuille m'accompagner. L'espace d'une soirée il a totalement changé de comportement à mon égard. De froid et distant il est passé à souriant et chaleureux. Malgré tout je ne suis pas idiot. Commençant à le cerner un peu, ce n'est certainement qu'une façade pour me mettre dans sa poche, sans qu'il m'apprécie réellement en fait. Peu importe, je ne suis pas venu ici pour me faire des amis.
Sur le chemin menant au mont je me mets à réfléchir à mon programme des prochains jours. J'ai repéré plusieurs sites intéressants à faire à pieds, de bonnes randonnées en perspective. De plus Makoto, qui a l'air de très bien connaître les environs m'en a conseillé plusieurs qui valent vraiment le détour. Je n'ai plus qu'à les répartir sur la semaine. Décidément la chance me sourit en ce moment et je compte bien en profiter.
***
PDV Irniaëlle :
Ce n'est que lorsque mon frère m'a réveillée brutalement ce matin que j'ai appris qu'on allait partir en escapade pédestre pour le mont Fuji. Et moi qui avais prévu de me laisser dormir un peu c'est raté. Je me suis donc levée de mauvaise humeur, qui s'est d'ailleurs renforcée lorsque j'ai vu mes petits yeux incroyablement cernés dans le miroir. Du coup pour illustrer ma morosité j'ai enfilé un jogging et un pull tous les deux noirs, et tressant simplement mes longs cheveux noirs. Je me suis attirée le regard surpris d'Armand, et celui amusé et taquin de Valentin qui ne n'est d'ailleurs pas gêné pour rire aux éclats devant mon air d'adolescente blasée.
En sortant je rabats ma capuche devant mes yeux pour ne plus voir les autres et enfonce mes mains dans les poches de mon jogging. Je suis bien consciente d'être pitoyable à tirer la tronche ainsi mais que voulez-vous je n'ai pas envie de faire d'efforts. Heureusement la balade en valait le coup. En arrivant j'ai été frappée par la beauté des lieux. Le mont Fuji est si majestueux. Déjà que je ne suis pas bien grande j'ai l'impression d'être un vulgaire puceron à côté de cette immensité.
- Ben alors, on n'est plus de mauvais poil ?
Je me tourne vers un Valentin souriant jusqu'aux oreilles. Je me vexe qu'il se moque de moi et couvre son buste de petits coups de poings inoffensifs. S'il se laisse faire au début, notre petit combat tourne très vite à son avantage lorsqu'il m'attrape le poignet après un énième coup de poing dans le ventre, m'attire d'un coup sec vers lui avant de me faire un croche-pied et finir de me maîtriser à plat ventre au sol. Cette démonstration de force fait s'envoler toute ma mauvaise humeur et je cède en riant de bon cœur avec lui. Il se relève et s'éloigne rejoindre Makoto.
De mon côté je cherche Armand. Il a encore beaucoup discuté avec mon frère sur le chemin mais depuis que nous sommes arrivés il s'est isolé et je ne le vois plus. Je m'aventure un peu aux alentours, laissant mes pas me guider où bon leur semble. Mes yeux restent quant à eux accrochés au blanc si pur des neiges du mont. J'allais faire demi-tour quand au détour d'un buisson j'aperçois le jeune homme accroupi de dos, un gros appareil photo dans les mains. Il ne m'entend pas approcher.
- Alors tu as trouvé l'angle parfait ? fais-je d'un air espiègle en me penchant au-dessus de lui.
Il était en train de se relever et sursaute violemment en m'entendant. Son sursaut a pour effet de le déséquilibrer vers l'arrière, m'entraînant par la même occasion dans sa chute. Et non, ça ne fait pas comme dans les films où je me retrouve miraculeusement dans les bras du beau gosse. Non non, au lieu de ça je suis allongée sur le dos, la poitrine écrasée par le postérieur d'Armand et ses mains s'appuyant sur mes épaules pour s'empêcher de s'étaler de tout son long sur moi. Il se retourne et ses yeux s'écarquillent lorsqu'il me voit. Je le vois rougir de honte et il retire enfin son derrière de mon corps me rendant par la même occasion la capacité de respirer.
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Une Part d'Ombre
ParanormalIls se sont terrés dans la peur. Ils ont vécu dans le mensonge pendant plus d'un siècle. Le temps est venu de changer les choses, de changer le Sakuri...