Chapitre 12

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PDV Extérieur :

- Je t'écoute, dévoile moi ce que tu as en tête, intima Makoto à son cousin.

Totsue se redressa accrocha son regard à celui si semblable de la jeune femme et dit d'une voix enrouée par les récents pleurs :

- Je veux faire bouger les mentalités. Le Sakuri est un art trop beau pour rester confiné au Japon, il faut ouvrir nos horizons et voir si il se développe suivant les civilisations qui le pratiquent. Je veux pour ainsi dire démentir les paroles infondées des Éclaireurs du siècle dernier lorsque la guerre a cessé.

- Mais alors, fit Makoto incrédule, tu veux saborder les paroles de tes propres parents, qui ont sauvé toute notre communauté à l'époque ?

- Oui, soupira Totsue en retour, dans l'espoir que cela change aussi leur regard sur leurs propres dires.

La jeune femme s'affaissa sur son tapis. Pour un pari risqué, c'était un pari extrêmement risqué. Cela dit elle partageait en tous points l'opinion de son cousin. Les Éclaireurs, si héroïques étaient-ils, avaient endoctriné tout le Japon dans la menace que représentaient les étrangers. Ils n'avaient pas fait preuve de sagesse en mettant tous les étrangers dans le même sac. Il fallait que tout cela change, ça n'avait que trop duré.

Elle se redressa et fixa intensément son cousin. Il ne portait plus son masque habituel d'impassibilité, imperméable de toute émotion, et la regardait avec anxiété. Puis elle lui sourit de toute la tendresse qu'elle avait pour lui avant de lui annoncer :

- Je te suivrai, quelles que seront les décisions que tu prendras, tu pourras toujours bénéficier de mon entière coopération. Ta cause est très noble et je la partage.

À ces mots, le jeune homme se remit à pleurer. De joie cette fois-ci. Il lui sembla qu'il n'avait jamais été aussi émotif de toute sa vie. Mais à présent qu'il s'apprêtait à mener le combat de son existence, savoir qu'il ne serait pas seul le bouleversait et lui laissait entrevoir des éclaircies au travers des nuages qui s'amoncelaient pour les années à venir.

- Je parie que tu avais prédit que j'adhérerais à ta quête n'est-ce pas ? repris Makoto d'un ton espiègle pour détendre l'atmosphère.

Totsue rit en essuyant ses larmes et se contenta d'acquiescer d'un simple mouvement de tête.

- J'ai cependant quelques questions à te poser, reprit la jeune femme.

- Je t'en prie.

- Premièrement, j'ai moi aussi senti que la sœur de Valentin avait un potentiel énorme mais je n'arrive pas à trouver pour Armand, alors pourquoi lui ?

Pour Totsue c'était apparu comme une évidence lorsqu'il avait rencontré le jeune étranger mais sa cousine n'avait pas la même perception que lui bien entendu.

- Il ne sera pas aussi brillant qu'Irniaëlle c'est certain mais je présage de très bonnes surprises de sa part. Après pourquoi lui me demandes-tu ? Tout simplement parce que ces deux jeunes gens, séparés ne valent rien, à côté de ce qu'ils seront ensembles.

- C'est à dire ?

- Un lien très fort va se créer entre eux deux et leurs Sakuri vont eux aussi se lier, j'en ai l'intime conviction. Essaie d'imaginer les répercussions que pourrait avoir un événement comme celui-ci. Même mes parents ne sont jamais parvenus à lier leurs Sakuri.

- Tu m'impressionnes Totsue, souffla Makoto abasourdie avant de reprendre, Soit, dans ce cas je vois mieux pourquoi. Ma deuxième question se porte sur leur enseignement, comment comptes-tu t'organiser sachant qu'Irniaëlle est encore mineure et vit à des milliers de kilomètres du Japon ?

Une Part d'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant