Chapitre 12

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L'homme me regarda, puis regarda Jayden. Son air était toujours le même, et mon garde du corps paraissait toujours aussi détendu.

De mon côté, j'étais totalement perdue.

L'homme, "le conducteur", se mit aussitôt à begayer en mélangeant excuses et en disant que c'était un malentendu. Pourquoi ce changement soudain ? Il paraissait sûr de lui à peine quelques minutes avant.

- S'il vous plaît Jayden, laissez-nous repartir, on ne vous causera plus de problèmes, je suis désolé !

Jayden le fixa, et regarda les gens de la voiture. Tous nous regardaient.

Ensuite, il sourit.

Et puis, tout se passa très vite. Mon garde du corps se déplaça en quelques secondes et fit une clé de bras au "conducteur". Celui-ci ne réagit pas, mais hoqueta de surprise et supplia Jayden de le laisser. J'observai les gens de la voiture. Un homme voulut descendre et avait déjà la main sur la poignée. Jayden tenait toujours fermement l'homme et moi je restais sans voix.

- Tu vas rester dans ta voiture joli minou. Oui je sais que vous avez placé un mouchard quelque part sur lui, de sorte à écouter notre conversation. Si je vois une des portes s'ouvrir, j'étouffe votre ami. Il sera mort avant qu'aucun d'entre vous n'aura pu faire le moindre mouvement. Maylis, ta petite soeur va fêter son 16e anniversaire non ? Ce serait dommage qu'elle le passe dans sa tombe, tu ne penses pas ? Partez et je serai indulgent. Sinon, je vous laisse découvrir la suite par vous-mêmes, finit-il en un sourire.

Il lâcha l'homme en le poussant. Celui-ci trébucha mais se releva très vite en se dirigeant vers leur voiture. Il s'introduire dedans à toute vitesse. Tous dans cette voiture étaient sous le choc. Ils avaient entendu Jayden, et ils étaient apeurés. Leurs visages parlaient pour eux.

Vont-ils partir ou lutter ?

Ils ne parurent pas avoir hésiter puisque leur voiture démarra au quart de tour, sans un regard vers nous. Je la suivis du regard jusqu'à la perdre de vue. Jayden faisait la même chose. Il était à présent juste à côté de moi, nos épaules se touchaient presque. C'était donc la fin ?

Je n'osais même pas regarder mon garde du corps dans les yeux. Qui est-il ? On aurait dit..On aurait dit que cet homme le connaissait. Et que tout d'un coup, il l'avait craint. Comment cela se faisait-il ? Qui était-il ? Et Jayden.. Il les avait menacés de mort...

S'il ne me donnait pas d'informations, je demanderais un autre garde du corps. J'ai besoin de savoir qui il est, et que me cache-t-il.

Après quelques minutes, debout, à regarder la direction qu'ils avaient prit, Jayden prit la parole.

- Tu n'as rien à craindre de moi.

- Je n'en suis pas si sûre, répondis-je du tac au tac.

Je me retournai, et mis en route vers la voiture, pressée d'en finir. Mon garde du corps me suivait de près. Je sentais sa présence. Encore et toujours. À cet instant, je ne voulais plus rien à voir avec lui, tous mes doutes refirent surface. Comment avais-je pu lui donner une confiance aveugle ? Comment est-ce qu'il a pu me cacher autant de choses ? Ne va-t-il pas s'en prendre à moi ? Qui est-ce que j'ai comme garde du corps ? Une fois arrivée juste devant ma portière, je l'ouvris pour m'y introduire mais je fus coupée dans mon élan. Jayden, qui était juste derrière moi, referma la porte. Je ne me rerournai pas et lui ne bougea pas son bras.

- Il est temps de rentrer, dis-je de marbre.

Je ne pouvais plus le regarder dans les yeux. Cet homme était un parfait inconnu. Je voulais être loin de lui, et le plus vite possible.

- Je crois qu'une discussion s'impose, me répondit-il.

- Non Jayden, on a rien à se dire.

Je l'entendis soupirer.

- Cara,s'il te pl-

Je me tourna d'un coup vers lui, en abandonnant tout.

- NON. Stop Jayden. Stop, tu comprends ?! J'arrête, je sature ! Tout ce que je veux, c'est qu'on rentre dans cette putain de voiture et qu'on se barre d'ici merde ! Je ne veux plus rien savoir, fini ! Puisque tu as l'air tellement ouvert à mes questions ! On rentre Jayden. J'abandonne, t'as gagné. Je ne cherche plus rien à savoir. Je veux être loin de toi.

Il me regardait fixement de ses yeux verts foncés. Regard d'un serpent. Ses mèches de cheveux foncés retombaient sur son visage, et je le suppliais du regard d'abandonner. D'abandonner toute tentative. Telle qu'elle le soit. Il faisait noir mais le ciel n'était pas étoilé. Ça décrivait bien mon humeur. Il n'y avait que très peu de gens dans la pompe à essence mais aucun ne nous calculait. Il faisait froid, beaucoup plus que toute à l'heure. Son délicieux parfum emplissait mes narines mais à cet instant précis, je voulais que celui-ci soit aussi loin de moi.

Finalement, mon garde du corps retira sa main de ma portière. Il hocha la tête et recula d'un pas. Je le remerciais intérieurement. Il lui restait un peu de bon sens, finalement. Je lui jetai un dernier regard et ensuite, je montai dans la voiture.

Aucune parole pendant le trajet. Et c'était mieux ainsi. Mais je me rappelai de Jason. Si on devait le retrouver à la pompe, où était-il ?

Je l'appelerai dès que je serai à l'hôtel, mais je sais que Jayden va s'occuper de ça. Il était presque 22 heures et j'étais déjà crevé. Le soleil était couché depuis longtemps et je manquai de m'endormir dans la voiture. Il conduisait beaucoup plus prudemment maintenant que personne ne nous poursuivait. Il n'avait pas l'air spécialement énervé ou détendu, il ne laissait rien paraître. Tout comme moi. Je mis mes écouteurs et ma musique couvrait le monde extérieur. Me faisant presque oublier la présence de mon garde du corps à mon côté. Presque.

**

- Allô ? Cara ? Est-ce que tout va bien ? De mon côté, tout va bien j'arriverai à l'hôtel dans une demi-heure.

J'étais douchée, en tenue à l'aise, et j'avais un peu manger. J'étais arrivée à l'hôtel il y a trois quarts d'heure. J'étais dans mes pensées. Je pensais à tout. Dès que je me suis rappelée de Jason, je l'ai appelé.

- Euh, oui Jason. Ce fut une journée mouvementée mais.. c'est finit.

- Je t'en parlerai en personne, je.. je suis désolé de tout ça Cara.

Je me dirigeais vers le balcon de ma chambre, le combiné serré dans ma main.

- Mh, oui. Ce serait mieux, en effet. Mais en fait, je vous ai appelé pour une raison précise Jason.

- Ah oui, laquelle ?

J'inspirais et expirait. Ai-je pris la bonne décision ? Ma conscience me dictait que c'était la seule solution.

- En fait.. Je vous appelle pour changer de garde du corps.

Garde du corpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant