Chapitre 19

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Jayden était là. Il était passé par la fenêtre, avec une habilité qui m'épaterait toujours. Nous étions dans la chambre d'amis, il ne fallait pas qu'on le voit ici, comment expliquer sa venue ? En temps normal j'aurais inventer un mensonge, mais je n'étais pas en état de parler, j'étais sur le point de faire une crise d'angoisse.

Il était là, debout, les mains dans les poches, et il regardait par la fenêtre. J'étais assise sur le lit, je ne voyais que son dos grand et musclé. Il devait être presque 23 heures, et un silence régnait dans la maison. La chambre était dans la pénombre, seul la lumière de la lune qui passait par la fenêtre, éclairait la pièce.

Jayden était silencieux, d'une voix sèche, il m'avait dit de me calmer dès son arrivée. C'est donc, dans mon coin, toute seule, que je réussis à me calmer après plusieurs minutes.

Je détestais quand il était comme ça, silencieux. Je ne savais pas ce qu'il se passait dans sa tête, et ça m'effrayait.

- Donc, dans la boîte, il y avait une photo de toi, à table avec ta famille avec écrit "Te rappelles-tu de blondinette ? 1,2,3 piano !
Plus que 341 jours, ma belle."  C'est ça ? Dit Jayden d'une voix impénétrable.

Je lui avais raconté ce que j'avais trouvé dans la boîte. Il n'avait rien répondu, jusqu'à maintenant. Des souvenirs remontaient dans ma tête, s'en était trop.

- Oui, dis-je en un murmure.

Il plongea ses deux mains dans ses cheveux, toujours en regardant par la fenêtre. Je me mordais la lèvre, je ne voulais pas que Jayden me voit encore pleurer.

-  Je sais que tu as compris son message. Seule toi l'as compris. À quoi ce fils de pute fait référence ?

Jayden me jetait un coup d'oeil de sa place. Il paraissait toujours aussi distant. Je savais très bien qu'il ne comprenait pas le message qu'il y avait dans cette boite, il n'y avait que moi qui pouvait le comprendre. Seulement moi.

Il me regardait du coin de l'oeil. Mes yeux étaient encore bouffis par mes sanglots récents, je ne faisais pas rêver.

Je pris du temps à répondre. Il fallait que je lui explique. Quand je voulus ouvrir la bouche pour parler, et que, tous les souvenirs remontaient à la surface, ma respiration accéléra. Je fixais un point imaginaire tout en ne contrôlant plus mon corps.

Je me levai sur le coup. Jayden comprit que je n'allais pas bien et que je ne voulais pas parler de ça.

- Laisse, dit-il simplement.

J'hocha la tête. Je fis quelques pas dans la pièce, puis je m'arrêtai. Je ne cessais de toucher à mes cheveux, signe de stress. Je tournais le dos à mon garde du corps, il n'avait fait que  me stresser.

- On prévient Jason ? Demandais-je.

- Je le ferai plus tard. Décris-moi ta journée d'aujourd'hui plutôt.

Il me regardait attentivement. D'habitude, son regard vert ne me dérangeait pas plus que ça, mais là, il me stressait et me mettait mal à l'aise.

Je lui expliquais alors ma journée, sans le regarder dans les yeux et d'une voix que j'essayais être contrôlée. Je commençais par expliquer le petit déjeuner, puis le bowling et ma fin de journée en passant par l'arrivée inattendue de mes amies.

- Quand sont arrivées tes amies ? Demanda-t-il.

- Vers 19 heures, je dirai.

- A quelle heure elles sont parties ?

- À 23 heures comme ça.

-  Combien de temps après as-tu trouver la boîte ?

- Je sais pas moi, 15 minutes après, après ma douche quoi.

Garde du corpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant