Chapitre 5

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Je suis vraiment surpris de Marie, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi proche de moi, au point de répondre à mes avances. Je trouve ça peut-être même un peu curieux... Elle ne me supportait pas il y a deux jours et aujourd'hui elle se comporte comme si nous étions bientôt en couple...

- À quoi réfléchissez-vous ? Marie tourne la tête vers moi et me regarde, attendant ma réponse.

- Tu n’es pas obligée de me vouvoyer je t'assure. Je ris légèrement.

- Oh mais la loi est claire à ce sujet... Je la coupe.

- Oui mais tu n'as pas à me vouvoyer, moi. Je replace une mèche solitaire derrière son oreille. Sens toi privilégiée car je ne le dis pas à tout le monde.

- Oh tu veux peut-être que je te dise merci ? Elle fais mine de réfléchir.

- Oui j'aimerais figure toi. Je croise les bras sur mon torse, un air de défi sur le visage.
Quelques secondes passent avant que Marie ne reprenne la parole.

- Oh mais tu es vraiment en train d'attendre ? Car je te préviens, je ne te dirai JAMAIS merci juste pour me laisser te tutoyer... Un sourire victorieux apparaît au coin de ses lèvres que je ne peux m'empêcher de fixer avec, selon moi, trop d'insistance.

Marie reprend la route, et je ne met pas plus longtemps pour la suivre. La balade continue et j'ai étrangement envie d'apprendre à la connaître, je dis « étrangement » car je me répète peut-être, mais la vie des autres personnes ne m'intéresse pas vraiment. Leur vie est généralement meilleure que la mienne et il m'est même arrivé de les envier, un sentiment que je déteste pour être précis.

- Alors Marie, parle moi un peu de toi. J'enfonce mes mains dans mes poches et tout en avançant, attend du regard la réponse de Marie.

- Que veux-tu savoir ? Son ton est légèrement renfermé mais elle affiche un sourire qui pourrait tromper n'importe qui... Sauf moi, qui affiche le même toute la journée.

-Et bien je ne sais pas, ta famille, ton lycée, toi en général ? Je lui adresse un léger sourire, l'invitant à se confier.

Elle hésite quelques instants puis après un débat intérieur commence enfin à me parler d'elle.

- J'ai toujours vécu ici, dans cette ville, je n'avais pas besoin d'aller ailleurs et mes parents non plus. La ville du "Prince Lucas" est très demandée niveau travail alors quand tu as "la chance" d'avoir tout ce dont tu as besoin à proximité tu restes, toute l'année... Elle rit jaune.

-Tu sais, je trouve ça drôle que tu veuilles que nous soyons amis, je veux dire... Elle hésite mais poursuit. Je te déteste depuis que nous sommes petit, et avant de me demander pourquoi, je ne sais pas... Mais je ne saurais l'expliquer, je te détestais.

-Au passé, tu mets le verbe "détester" au passé, ce qui veut dire qu’à l'heure du jour tu m'apprécies ? Je lui souris, lui montrant que je fais abstraction de son sentiment passé.

-Mon cher prince, je vous demanderai de ne point prendre la confiance... Elle prend un air hautain surjoué, ce qui me fait pouffer de rire.

J'aime ces moments avec elle. Elle ne joue pas un jeu de séduction avec moi, elle est simplement naturelle, n'attendant rien en retour, ni gloire, ni fortune de la presse people pour quelques informations sur nos moments en tête à tête, rien.

-Et toi ? Je sors de ma rêverie 

-Et moi ?

-Et toi, parle moi de toi, même si tout le monde connais ta vie de rêve..

The Little PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant