Cachée au fin fond du Tombeau, Yana n'a eu aucun mal à devenir une terrible tueuse. Mais lorsqu'elle émerge enfin à la lumière du dehors, ses crimes ne peuvent plus être ignorés de personne.
Alors, comment mentir à Malo, l'héritier de l'Empire qui l...
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— Voici donc notre dernière candidate, nous verrons si...
Mais la voix amplifiée ne put commenter ce qui suivit.
Yana s'était élancée, légère comme un rêve sur sa monture. Elle passa au grand galop devant les gradins, à la manière d'un guerrier chargeant sur un champ de bataille.
Malo remarqua qu'elle s'appliquait à dissimuler son aisance, elle gardait les bras serrés contre ses flancs et avait le dos trop raide pour que cela ne paraisse naturel. Mais même cachée derrière ces artifices, personne ne pouvait ignorer en la regardant l'ampleur de ses aptitudes.
Le jeune homme sentit son Maître et professeur Jian se redresser un peu plus sur son banc tandis qu'elle exécutait un saut irréprochable devant les invités qui gardaient les yeux rivés sur elle, comme hypnotisés. Elle avait su accaparer l'attention du public, sans le vouloir peut-être, mais c'était au contraire une disposition qui semblait toute naturelle chez elle.
Tu te trompes, dit une voix quelque part dans la tête de Malo, elle a acquis ce savoir-faire quelque part. Elle a découvert le secret de la grâce à l'état pur. Cependant, le cheval fit halte devant la foule. Il ne soufflait pas et avait l'air exceptionnellement calme. Malo vit alors une curieuse expression apparaître sur le visage de la jeune fille. Elle paraissait mécontente, presque furieuse. Ce qu'elle avait perçu de la réaction des gens assis dans les gradins n'était apparemment pas à son goût.
Mais c'est magnifique, avait envie de lui crier Malo, c'est absolument parfait, je te regarderais monter à cheval toute le journée sans trouver le temps long.
Vingt minutes plus tard, alors qu'on rangeait les haies, Malo fut frappé par une pensée. Il ne doutait plus un instant que l'équitation ne fut pas le seul domaine où Yana brillât. Après l'avoir vue plonger comme elle l'avait fait la veille, non, elle allait surpasser les autres filles dans chacune des épreuves. Il avait hâte de la voir manier un couteau et se présenta avec plus d'une heure d'avance à cette épreuve qui devait commencer en début d'après midi. Il croisa son professeur Jian qui était déjà assis dans les gradins.
— Si tu cherches Yana, elle ne viendra pas, lui dit-il en guise de salut. Elle a prétendu une migraine.
— Ah ? D'accord, dit Malo, essayant de cacher sa déception qui creva comme un ballon de baudruche dans sa poitrine.
— Malo ?
— Oui ?
— Je ne veux pas que tu lui accordes trop d'attention. Je préfèrerais que tu te méfies d'elle.
Malo regarda plus attentivement son Maître. Jian était un homme basané, avec une longue barbe noire et bouclée, et des yeux marron qui lui donnaient un air très doux. Il était vêtu de l'uniforme d'étoffes claires allant du gris au blanc coutumier aux Maquellans. Il paraissait inquiet et se tortillait la barbe dans un geste que son élève lui savait machinal.
