20. Le clan des montagnes

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— Résumons la situation : on est à la recherche de quelqu'un

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— Résumons la situation : on est à la recherche de quelqu'un. Il est quelque part dans un de ces clans des montagnes. On ne sait pas de quoi il a l'air. On ne sait pas comment il s'appelle. Ah, j'oubliais, on ne sait même pas s'il se rappelle de sa sœur disparue ou s'il va nous lapider avec le reste de sa tribu en nous voyant. C'est exact ?

— Rigoureusement exact, soupira 423. Tu pourrais y mettre un peu plus d'enthousiasme, 51, on dirait que tu as quitté à regret la Garderie.

— Mais je suis impatient de faire la connaissance de ton frère ! Enfin, si reconnaissance il y a...

— Voilà ce que je propose, poursuivit-elle d'un ton posé, 99, tu pars en éclaireur sur les rochers en aplomb et tu reviens me faire un rapport sur la configuration des lieux. 51, tu te places en retrait à une dizaine de mètres de l'entrée Sud...

— Mais qu'est-ce que tu racontes, s'écria l'intéressé. On nous croirait repartis pour une nouvelle mission ! On est plus en section trois, 423, et c'est de ton frère dont il est question, pas d'une pierre précieuse à dérober.

— Comment comptes-tu t'y prendre, alors ? interrogea-t-elle en croisant les bras.

— Etant donné que nous sommes maintenant des jeunes gens civilisés, m'est avis de nous présenter tout simplement par l'entrée principale du camp et de demander poliment notre chemin.

La jeune fille n'y avait certes pas pensé et était lasse des éternelles tactiques d'approche. Il fut donc décidé de suivre l'idée de 51.

— Il est toujours aussi enjoué ? questionna 423 en sourdine tandis qu'ils descendaient dans la vallée en direction des fumées.

303 lui adressa une grimace éloquente.

— Et encore, chuchota 99, la longue marche à pied l'a fatigué.

51, qui les avait un peu distancés, leur fit signe de se taire. Ils se regroupèrent silencieusement derrière un arbuste, au détour du chemin.

— Mais que fabriquent donc ces sauvages, s'inquiéta 51.

423 n'avait jamais vu semblable spectacle. Dans les confins de la vallée, trois feux se dressaient, sommets d'un immense triangle. En son centre, des dizaines de personnes fourmillaient, serrées les unes contre les autres, criant et chantant. Le vin devait couler à flot car la terre meuble avait pris une légère teinte rosée.

— Une fête, souffla 423 en désignant les barils de bois entreposés sur une plateforme et le banquet dressé à côté.

— On ferait peut-être mieux d'attendre, alors, chuchota 51 qui lui n'avait d'yeux que pour les gardes lourdement armés postés autour des feux. Eh, n'y va pas sans nous !

423 avait déjà dévalé le reste du chemin et se dirigeait à grand pas vers le festin. Elle avait attendu cet instant pendant si longtemps qu'il ne lui semblait pas pouvoir patienter une seconde de plus. Elle passa devant un garde sans qu'il ne réagisse et se faufila jusqu'aux feux. 51 n'a pas tort, pensa-t-elle, ils avaient tous l'air de sauvages. Avec leurs habits en peau de bête et leurs cheveux hirsutes, ils ressemblaient à des hommes primitifs.

Au sortir du TombeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant