Cachée au fin fond du Tombeau, Yana n'a eu aucun mal à devenir une terrible tueuse. Mais lorsqu'elle émerge enfin à la lumière du dehors, ses crimes ne peuvent plus être ignorés de personne.
Alors, comment mentir à Malo, l'héritier de l'Empire qui l...
Je crois que c'est la chapitre le plus long que j'ai posté jusqu'à présent, donc ménagez-vous un peu de temps avant de commencer la lecture.
Attention : certains passages peuvent heurter votre sensibilité, mais si vous avez lu jusque là, je pense que vous êtes déjà vaccinés :)
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
423 ne profita pas très longtemps des menus privilèges de la section cinq. La fin de l'année approchait à grands pas et avec elle sa cérémonie rituelle en ville. A la Garderie, on ne parlait plus que de ça. C'était plus important même que la soupe sacrée du soir, plus important que les batailles à venir. Alors qu'au Tombeau, on n'avait tout juste pris la peine d'évoquer le déroulement de cette cérémonie, ici, au volcan, chaque journée était consacrée à sa préparation.
Les enfants répétaient inlassablement les mêmes figures, polissaient leurs armes sans relâche et orchestraient d'impressionnants numéros grâce au Maljur. Les Gardiens eux-mêmes étaient encore plus sévères que d'habitude face à l'envergure de l'événement. En cette seule occasion où Maquellans et tuniques noires se réunissaient pacifiquement, un peu comme dans une sorte de rencontre sportive, il fallait à tout prix surpasser l'adversaire et répandre la peur dans ses rangs.
Cependant, 423 ne prenait pas part aux préparatifs. A son retour de la Tour sentinelle, Govat l'avait prise à part et lui avait expressément signifié qu'il lui était capital de se concentrer sur son entraînement.
— Ne te disperse pas en occupations futiles, avait-il dit. Eprouve ta force, vide-toi l'esprit.
— Que va-t-il arriver?
— De nouvelles épreuves en perspective. Mais cette fois, c'est différent.
— Je ne comprends pas.
— Cette fois, je crains que tu échoues, Pica.
Il n'avait rien voulu dire de plus, mais l'inquiétude dans ses yeux suffisait à 423 pour mesurer l'ampleur de ce qu'on allait lui demander. Plus que jamais, elle était reconnaissante envers Govat de suivre son parcours et de lui procurer ses précieux conseils. Ils avaient beau être indiscutablement différents, la Garderie les avait réunis. Peut-être se reconnaissaient-ils chacun dans leur expérience mutuelle, peut-être même Govat espérait-il pour son élève ce que lui-même n'avait pu avoir. Toujours est-il que 423 savait qu'elle pouvait se fier à Govat.
Comme annoncé, la jeune fille trouva un morceau de parchemin vert bouteille un matin dans sa gamelle. Les mains un peu tremblantes, elle le décacheta d'un coup de dents.
Présence requise à 9h30 dans le cachot numéro cinq. Si possible à jeun.
423 retourna le papier dans tous les sens mais rien d'autre n'y figurait. Elle prit sa gamelle et vida sans hésitation le contenu dans sa bouche en prenant à peine le temps de mâcher. Pas question de suivre les règles stupides de ce parchemin. 423 était bien placée pour savoir que seuls les novices commettaient l'erreur de les prendre au sérieux.
