13.1 Rencontre avec le peuple

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Malo eut une agréable surprise ce matin-là en prenant son petit déjeuner

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Malo eut une agréable surprise ce matin-là en prenant son petit déjeuner. Non seulement il s'était levé assez tôt pour éviter tout le cortège de ses prétendantes transies qui prenaient plaisir à lui beurrer trop copieusement ses tartines, mais en plus une personne était déjà assise à sa place préférée en face des jardins, et c'était la seule personne à qui il avait envie de parler pour le moment.

— Ça vous dérange si je m'installe à côté de vous, demanda-t-il le plus naturellement possible étant donné les circonstances.

Yana sursauta si vivement qu'il en eut presque mal pour elle. Voilà encore un phénomène que Malo ne s'expliquait pas. Alors que c'aurait dû être à lui d'avoir peur de cette fille qui venait après tout du Tombeau, ce qui n'était quand même pas un détail, c'était elle qui tremblait de terreur en le voyant. Malgré les protestations de son amour propre, Malo se doutait bien qu'elle pouvait le désarmer ou lui plonger le nez dans son omelette avant même qu'il ait le temps d'appeler à l'aide. Non, dit une petite voix sage dans son esprit, elle ne pourrait rien faire de tel, lui avait le Maljur et elle était sans défense. C'était elle qui risquait gros en l'affrontant.

— Excusez-moi, je ne voulais pas vous surprendre, en fait vous êtes assise à ma place habituelle alors c'est pour ça que je vous demande, dit-il pour se justifier.

Il crut un instant qu'elle allait se lever et le planter là, mais elle sembla se raviser et tira la chaise à côté d'elle, sans toutefois lui adresser la parole. Malo commençait à regretter de ne s'être pas levé plus tard, car il ne trouvait rien à ajouter de plus. Pourtant, il avait tant d'interrogations à son sujet, de questions laissées sans réponse. Ils étaient si différents, tous les deux, qu'il lui semblait pouvoir parler pendant des années avec elle sans jamais vraiment tout connaître de son monde.

— Il n'y a pas de jardiniers dans le parc ?

Il lui jeta un coup d'œil, proprement stupéfait qu'elle ait engagé d'elle-même la conversation. Elle paraissait franchement curieuse, presque timide. Sa question était ridicule et il savait que bon nombre de gens auraient éclaté de rire en l'entendant, mais lui la trouva extrêmement touchante. Cette fille ne savait rien de la vie au palais, rien de cet aspect du monde, et pourtant elle était si éclatante d'aisance et de naturel.

— Non, il n'y en a pas besoin, lui expliqua-t-il avec application. On paie des gens qui ont un don avec les plantes pour veiller sur les jardins. Ils contrôlent le rythme de poussée, redonnent vie aux fleurs fanées et aident les bourgeons à éclore. Si cela vous intéresse, je peux vous montrer comment on fait en sortant.

Elle l'écouta avec attention en finissant son jus d'orange mais parut rebutée devant sa proposition. Malo le sentit aussitôt et changea précipitamment de cap sans attendre la réponse. Il ne voulait pas gâcher cette magnifique occasion de faire plus ample connaissance avec Yana.

— Donc, cet après-midi, nous avons cette sortie prévue pour visiter la ville. Vous la connaissez sûrement mieux que moi-même, vous qui y avez vécu pendant plusieurs mois !

Au sortir du TombeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant