Tribulations d'une femme blessée. Part 12

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- Mais qu'est ce que c'était que ça ?

Nevra se laissa tomber à terre, épuisé. La lutte avait duré une bonne partie de la nuit, ne laissant aucun répit à Nevra et sa bande. Mais ils avaient finis par se débarrasser de leurs assaillants. Nevra et Valkyon étaient de redoutables combattants, et même Ezarel s'était débattu comme un beau diable, réussissant avec brillo à vaincre ses attaquants. Elewein avait prit également part au combat, protégée par les deux guerriers de la Garde Obsidienne qui s'étaient révélés être des alliés de taille, sans compter sur les hommes de Nevra qui n'étaient pas en reste. La troupe pouvait être fière d'elle. Elewein s'occupait à présent avec soin des multiples blessures subit par ses compagnons tandis que les autres se reposaient enfin.

- Le comité d'accueil, commenta Ezarel en appuyant sa tête ensanglantée contre un tronc d'arbre. Quand je te disais qu'on était sur le bon chemin.
- Ouais...Si tu veux mon avis, ne nous attardons pas dans le coin, souffla Nevra, les sourcils froncés. Quand Ashkore se rendra compte que ses petits larbins ne sont pas revenus, il enverra le reste de la troupe. Je suis pas sûr de pouvoir essuyer une deuxième fois une escarmouche.
- D'après la carte, il y a une ville pas loin, intervint Valkyon en regardant tendrement Elewein qui pansait ses plaies. Elle n'est qu'à une ou deux heures de marche, on y serait au petit matin.
- Et on se ferait cueillir comme des petits fruits bien juteux par la garde rapprochée de l'autre idiot, dit Ezarel d'un ton sarcastique. Mais quelle joyeuse idée.
- T'es carrément aigri, Ez, commenta Elewein d'un ton dédaigneux. Commence par envoyer une missive à Miko pour lui raconter ce qu'il vient de se passer, et nous verrons ensuite.

Ezarel râla pour la forme, mais obéit sous l'œil narquois de Nevra qui se régalait du spectacle. Une fois que tout le monde fut remit sur pied, il fut convenu de séparer les groupes en trois pour ne pas paraître suspect. L'un se ferait passer pour des marchands ambulants d'herbes aromatiques et soignantes, l'autres serait des marchands d'esclaves (Nevra se ferait une joie de jouer le maître tyrannique) tandis que le dernier conduit par Valkyon seraient des mercenaires.
Ezarel protesta de ne pas avoir un rôle "cool" car selon lui, marchand d'herbes aromatiques nuisait carrément à l'ego d'un elfe fier, mais finit par accepter ce rôle ingrat....Avec mauvaise humeur.
Comme l'avait prévu Valkyon, ils arrivèrent lorsque le soleil se levait à peine. Ils décidèrent de rentrer tous à une heure d'intervalle, pour ne pas paraître suspects. Le groupe de Nevra fut le premier à rentrer.
De loin, Ezarel pouvait voir le sourire satisfait de Nevra face aux gardes, il semblait leur présenter ses compagnons, qui avaient été attachés avec des chaînes pour paraître crédibles. Les gardes examinèrent attentivement le groupe, puis hochèrent la tête, les laissant entrer. Ez pouvait presque deviner l'air victorieux du vampire.
Il se passa une heure sans que rien ne se passe, seulement quelques entrées et sorties de la ville, puis ce fut au tour de Valkyon d'entrer avec ses hommes et ceux d'Ez qui avaient été relookés en guerriers de bas étage. Ils rentrèrent également sans aucuns problèmes. Une heure s'écoula encore, puis Ezarel et Elewein se présentèrent à leur tour, conduisant le chariot. Les armes et armures qui restaient avaient été soigneusement cachées dans des buissons qui bordait la muraille protectrice de la ville. Personne ne songerait  aller fouiller là.
Lorsqu'Ezarel et Eleweïn se présentèrent aux gardes, ces derniers fouillèrent lentement le convoi avec minutie, puis les laissèrent entrer sans plus de cérémonie. Avec soulagement, les deux elfes se hâtèrent vers la place centrale dans l'espoir de trouver le reste de la troupe. Mais le monde était tel qu'ils ne pouvaient les apercevoir. Après plus d'une heure de recherche, Ezarel décida qu'il était plus sage d'aller prendre une boisson au pub du coin. Peut-être que ses compagnons auraient la même idée.

Ezarel ne serait pas aussi serein s'il savait ce qui se tramait das le château qui dominait la ville. S'il savait ce qu'était en train de subir Julie, il prendrait les armes sur le champs. Mais il n'en savait rien.
En effet, l'état de Julie n'était pas bien beau à voir. Ashkore ne l'avait pas ménagée. Doté d'une violence inouïe, il s'était mit en tête de lui faire comprendre son statut social. Mais si Julie ne voyait qu'en lui un bourreau, il en était tout autre du point de vue d'Ashkore. Certes, il lui avait fait du mal, il avait été très dur avec elle, mais pourtant, il souhaitait ardemment la garder près de lui. Il voulait qu'elle l'apprécie, qu'elle comprenne qu'il pouvait la protéger et prendre soin d'elle.
Selon Askore, la principale coupable était Miko. La Kitsune avait monté la tête de la jeune humaine, l'endurcissant au combat et à a réflexion sur ses propres décisions. Elle n'aurait jamais dû lui revenir aussi coriace et têtue. Miko et la Garde d'Eel en avait fait une guerrière, et cela ne plaisait pas à Ashkore. L'élue de l'Oracle aurait dû demeurer l'innocence même, la douceur et la délicatesse. Julie n'était en rien de tout ça. Elle avait une grâce naturelle, mais demeurait vive, têtue et espiègle. Ses mouvements n'avaient plus rien d'une jeune femme de château, mais s'apparentaient plutôt à celle d'une combattante de la Garde de l'Ombre. Ashkore avait bien remarqué qu'elle n'avait pas cillé lorsqu'il lui avait présenté une épée afin de faire un duel. Son but était de l'écraser et de lui montrer sa supériorité afin de la soumettre, mais elle s'était révélée bien plus coriace qu'il n'en paraissait. Elle était rapide, agressive et plutôt précise. Ashkore soupçonnait Nevra de l'avoir entraînée. Il reconnaissait en elle la façon de combattre de son ancien ami.

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