Petit apparté

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J'ai toujours imaginé l'arrivée de ma gardienne ainsi. Ce n'est qu'un brouillon, un esquisse, Je l'ai écrite pendant que j'étais au travail il y a looooongtemps, Mais Je voulais le partager avec vous.
Enjoy


Cette fois, elle s'était réellement cogné la tête. Assez fort en tout cas pour avoir des visions. Lorsque Julie se redressa en gémissant, elle ne put s'empêcher de tituber. Se rattrapant à ce qu'elle put, elle jeta un regard torve autour d'elle en se massant le crâne. Une grande pièce ovale. Ou octogonale. L'un des deux, elle n'avait jamais su faire la différence de toute façon. Des couleurs qui lui faisaient mal aux yeux. Une espèce de pierre bleutée qui reflétait la lumière aveuglante lui fit détourner les yeux.
Se sentant tourner de l'œil, elle se laissa longtemps tomber au sol, et se prit la tête dans les mains. Elle avait dû faire une sacrée chute pour en arriver là.
La dernière chose dont elle se souvenait, c'est d'avoir trébuché contre une pierre, dans le bois près de chez elle.
Maudissant sa maladresse, elle sombra dans une torpeur maladive. Un martèlement incessant lui brisait les tympans. Elle n'aurait su dire combien de temps elle était restée dans cette position inconfortable, mais elle se sentait ankylosée. Un cri sévère la sortit de son apathie. Clignant des yeux, elle leva la tête et se retrouva face à une jeune femme, qui la toisait d'un air suspicieux.

- Qui es tu ? Demanda t'elle d'un ton impérieux.
- Je...bégaya Julie. Je m'appelle..

Elle ne put finir sa phrase. Derrière la femme se tenait une espèce de monstre affreusement laid. Et à l'air affreusement méchant. Interloquée, Julie le fixa pendant de longues secondes. Le bourdonnement dans sa tête devenait de plus en plus sourd.

- Eh bien ? Reprit la jeune femme. Qui es tu ? Insista t'elle.

Le monstre lâcha une sorte de beuglement qui fit trembler les murs. C'en était trop pour Julie. Elle tourna de l'œil et s'effondra. Elle ne vit pas la jeune femme essayer de la rattraper. Elle ne sentit pas non plus le monstre la porter jusqu'à une pièce chaleureuse, et la déposer avec douceur sur un lit douillet.

Quand elle ouvrit les yeux, Julie n'aperçut rient autre qu'une grande baie vitrée qui laissait entrer la faible lueur du soleil couchant. Elle était au chaud, dans une couette molletonnée, et n'avait aucune envie d'en sortir. Elle resta un petit moment ainsi, à rassembler ses pensées. L'endroit ne ressemblait pas à une chambre d'hôpital. Encore moins à sa propre chambre.
La situation était incompréhensible. Prise d'un soudain élan de vivacité, elle avisa son sac, sur une chaise, et se leva prestement pour l'attraper. Marmonnant pour elle même, elle fouilla et en sortit triomphalement son téléphone portable. Son ardeur retomba vite. Réseau non reconnu.

- Génial, pesta t'elle. Quoi d'autre encore ?
- L'étrangère s'est donc réveillée.

Au son de cette voix chaude, Julie se retourna prestement. Un homme se tenait dans l'ombre, et la regardait sans l'ombre d'une gentillesse dans ses yeux. Il s'avança vers elle, et saisit le téléphone.

- Qu'est ce que c'est ?
- Un...un téléphone, balbutia Julie.
- Ça sert à quoi?
- A téléphoner..

L'homme la regarda d'un air mauvais. Julie crut rêver. Non seulement son regard était de glace, mais ses oreilles pointues sortaient tout droit d'un roman d'heroic fantasy. Elle le dévisagea plus attentivement. Il n'avait rien à voir avec le commun des mortels. Ses vêtements étaient ceux d'un espion digne d'un jeu vidéo. La dague, elle par contre, semblait bien réelle.

- Je n'aime pas qu'on se moque de moi, fillette. Qu'est ce que c'est que cette CHOSE ? Elle est magique ?

Il avait presque crié.

- Mais non ! Se défendit Julie, effrayée. Je vous l'ai dit, ça sert juste à téléphoner.
- C'est quoi ça ? Téléphoner ?

Julie n'osa pas répondre. Cet homme l'intimidait. Elle ne comprenait rien à la situation. Tout ce qui lui arrivait était improbable, inimaginable. Il y avait d'abord ce...truc, ce monstre. Puis lui maintenant. Aucun des deux ne semblaient humain. C'était peut être une secte. Des fanatiques de jeux vidéos qui avaient montés leur propre village, ou quelque chose du genre. Oui, c'était sûrement ça. Des malades.

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