Sale garce - Part 3.

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- MIKO ! Tonna la voix d'Ezarel dans le couloir.

Horripilée de se faire hêler de la sorte, la Kitsune se retourna, les yeux brillants de colère. Mais l'Elfe ne lui laissa pas le temps de hurler. Il avait l'air furieux, et il l'empoigna de force par le poignet, l'entraînant à sa suite dans le dédale des couloirs du château. D'abord réticente, prête à sermonner le chef des Absynthe pour ce comportement qu'elle jugeait outrageant, elle préféra néanmoins se taire. Jamais elle n'avait vu Ezarel aussi tendu. Sa curiosité grandit lorsqu'ils arrivèrent dans les quartiers de la Garde de l'Elfe.

- Mais enfin, Ez ! Réagit Miko en dégageant son poignet. Je peux savoir ce qu'il te prend !

Ils s'étaient arrêtés devant une porte luxueuse. Ezarel porta un doigt à ses lèvres, lui intimant le silence, et ouvrit doucement la porte. À pas feutrés, il emmena Miko près de son lit. D'abord gênée, Miko sentit vite l'indignation monter. Comment Ezarel OSAIT la déranger de la sorte pour l'emmener dans SA chambre ? C'était une histoire à dormir debout ! Quoi que...peut être avait il craqué sur elle ? Apres tout, il était plutôt beau garçon. Même si son caractère laissait à désirer...Quoi ?! Mais non ! Miko secoua la tête, reprenant ses esprits, et son regard devint soudain plus menaçant. Elle remonta sa manche, prête à lui asséner une gifle dont elle seule avait le secret. Elle était le chef après tout ! Pour qui la prenait il ?!
Mais alors qu'elle levait la main, Ezarel lui désigna une boule lovée sous la couverture. Clignant des yeux plusieurs fois, la Kitsune regarda de plus près. Elle eut tout à coup un sourire carnassier. Ainsi, Ezarel avait une conquête et il était fier de la lui montrer ? Moqueuse, elle s'apprêta à lui lancer une pique mais seul un rire nerveux s'échappa de ses lèvres. Sans comprendre, le regard d'Ezarel convergea du lit à Miko, de Miko au lit. Une étincelle de compréhension éclaira ses pupilles, et si la situation ne l'avait pas rendu aussi furieux, il aurait éclaté rire.
Au lieu de quoi, il leva les yeux au ciel, et souleva légèrement la couverture, laissant apparaître une tête blonde qui semblait dormir profondément. Toujours silencieusement, il désigna de grosses marques violacées qui s'étendaient sur son cou.
Ezarel voulait que Miko se rende compte de la situation. Julie était épuisée, et lorsqu'elle était venu lui demander de l'aide et qu'elle lui avait confié la théorie de Kero, il n'avait pas eu le coeur de la renvoyer dans sa chambre. Voulant la laisser dormir, il avait simplement lu et étudié les différents métissages encore peu connus jusqu'à l'aube, se basant sur ce que Julie lui avait expliqué, espérant pouvoir trouver Miiko le plus tôt possible.
Sarah était allée beaucoup trop loin, mais pour une fois, Ezarel donnait raison à la licorne: elle n'était pas entièrement coupable.

- Oh bordel, souffla Miiko en effleurant les contusions de la jeune gardienne. C'est...Qui a fait ça ?
- Notre Elue, répondit Ezarel, l'air sombre.
- Mais...
- Laissons la dormir, coupa l'Elfe en se dirigeant vers la sortie.

Une fois dehors, Miiko s'adossa au mur, préoccupée, et écouta Ezarel lui raconter. Les pleurs, les tremblements, le discours confus, les bleus.

- Elle n'a rien pu faire, Miiko, s'insurgea l'Elfe. Elle n'a même pas pu se défendre ! Si le métissage de Sarah est trop fort...
- Pas de conclusion hâtives, Ez, coupa Miiko. Tu oublies que Julie revenait tout juste de mission et qu'elle était épuisée. C'était facile pour Sarah de l'attaquer. Non, ce qui me préoccupe le plus, c'est le manque de clarté dans tout ça. Il faut que Kero me dise exactement ce qu'il en pense.
- Oui, bien sûr, demande donc conseil à la licorne, elle est tellement qualifiée, cracha Ezarel. Miiko ! On a pas le temps pour ça. Toi même tu as vu le comportement de Nevra, tu as vu les marques sur le cou de Julie ! Qu'est ce que tu attends pour enfermer cette sauvage !?
- Ez ! S'écria Miiko, au bord des nerfs. Non seulement tu n'es pas objectif, mais en plus, tu oublies une chose importante ! Sarah est peut être - Sûrement même - une victime !
- Une victime, ricana Ezarel. Pour une victime, je la trouve drôlement inquisitrice.
- Je vais voir Kero, répéta Miiko. Toi, reste avec Julie, je vous envoie Eleweïn.
- Et pour l'humaine ? Demanda l'elfe avec dégoût.
- Valkyon peut très bien la surveiller.
- Bravo la discrétion.
- Ez.
- Hum?

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