Contes et OS sur Eldarya

"Quand tu traverses l'enfer, surtout continue d'avancer" Part 2

L'homme s'avança vers la cage de Julie, et s'arrêta à sa hauteur, le visage à quelques centimètres du sien. Sans sourciller, la jeune fille soutint son regard, la mâchoire serrée. Elle n'en croyait pas ses yeux. Comment avait-il pu ? Pourquoi ? Pourquoi LUI ? Alors que tous lui faisait une confiance aveugle. La main de l'individu jaillit et l'attrapa brutalement sous la gorge, la projetant avec une force inouïe contre les barreaux.

- Quel effet ça te fais ? murmura l'homme avec un sourire mauvais. La Guerre, les morts ? Qu'est ce que tu ressens ?
- Lâ-che...MOI ! Hurla Julie en se débattant.

Mais il avait une poigne puissante, et malgré sa lutte, il ne la lâcha pas. Très vite, elle se sentit suffoquer, et cessa de se débattre, des larmes d'impuissance perlant au coin des yeux. Sur le côté, elle sentait Nevra se jeter contre les barreaux, fou de rage, mais il n'y avait rien à faire. Il la tenait, et il était en train de l'étrangler. Ni Nevra, ni elle ne pouvait y faire quoi que ce soit.

- Petite humaine, reprit l'homme avec une tendresse vicieuse. Ou plutôt devrais-je dire....l'Elue ? L'Elue de l'Oracle.
- Laisse-la ! cracha Nevra. Leiftan, par tous les dieux, tu es en train de la tuer !

Julie tournait effectivement de l'œil. La pression exercée sur la gorge fragile de la jeune fille lui coupait toute voie respiratoire et la faisait suffoquer. Mais Leitfan ne la laissa pas. Au contraire, son sourire s'agrandit encore.

- Leiftan, je t'en pris...supplia Nevra en tombant à genoux. 

Leiftan éclata d'un rire sinistre et jeta la jeune fille au sol. De grosses marques violacées apparurent sur son cou, mais elle put néanmoins reprendre son souffle. Toussotant et crachant, elle rampa le plus loin possible de Leiftan que le lui permettait sa cellule.

- Tu as raison, Nevra, dit Leiftan d'un air pensif. Il ne serait pas très malin de la tuer maintenant. Nous avons besoin d'elle.
- Pour quoi faire ? demanda la vampire en caressant l'épaule de la jeune fille à travers les barreaux, ses yeux lançant des éclairs. Qu'est ce que tu lui veux ?
- J'admire ton dévouement envers elle, ricana l'homme. Vraiment. C'est admirable. Mais tu échoueras tout autant que l'Elfe.
- Ez...murmura Julie. Il est en vie ?
- Tu ferais mieux de te concentrer sur ton sort, plutôt que de te préoccuper de ton elfe de malheur ! aboya Leiftan. Dans quelques minutes, tu seras présentée au conseil des Hueng-Fuangs et il sera décidé de ton sort, Elue de l'Oracle.

Horrifiée, Julie attrapa la main de Nevra et la pressa. Qu'allait-il lui arriver ? Qu'allaient-ils lui faire ? Nevra jeta un regard furieux à son ancien partenaire.

- Je n'arrive pas à croire que tu sois dans leur camps, s'emporta t-il en le regardant avec dégoût. Tu nous a tous trahis ! C'est toi qui les a amenés ici ! Je comprend mieux pourquoi ils sont arrivés aussi vite...tu nous a tous livrés ! 
- Nevra, Nevra, dit doucement Leiftan. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Nous avons de grands projets, bien trop grands pour que ta pauvre petite cervelle de coureur de jupon comprenne. Ah, ajouta t-il soudain en tendant l'oreille. Il est l'heure.

Leiftan eut un grand sourire, et s'écarta respectueusement. Trois hommes encapuchonnés arrivèrent, le pas lent, et se dirigèrent vers les cellules. Sans aucun état d'âme, ils ouvrirent la cellule de Nevra, et le maîtrisèrent non sans difficultés. Nevra avait beau se débattre comme un beau diable, hurler comme un forcené, envoyer des coups de pieds dans tous les sens, il fut vaincu. Ils l'attachèrent et le forcèrent à rester à genoux, l'un le tenant par la nuque, l'autre le bâillonnant de force. Nevra était à leur merci malgré tous ses efforts pour se sortir de là. Après quoi, Leiftan ouvrit la cellule de Julie, et l'attrapa sans ménagements par les cheveux pour qu'elle se relève. Avec un cri de douleur, Julie prit appui sur les barreaux et sauta en l'air pour essayer de se défaire de son emprise. Mal lui en prit, car Leiftan la jeta au sol avec force et lui asséna un coup de pied formidable en plein abdomen. Dans un gémissement, Julie tomba, le souffle coupé, mais Leiftan la releva une fois de plus et approcha son visage tout prêt du sien.