ARC 1 : Les Malheurs De Nevra /Ezarel Rejoint La Partie- Part 5

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Nevra avait tenu parole et avait vite rejoint Julie au réfectoire après avoir pris une douche en quatrième vitesse.

Seulement voilà : l'humaine n'était pas au self. S'armant de patience, Nevra songea qu'elle était encore en train de se laver mais il dû pourtant se rendre à l'évidence lorsque Karuto lui demanda de ficher le camps car il fermait le réfectoire : elle ne viendrai pas.
D'une humeur maussade, Nevra enfonça ses mains dans les poches et alla prendre l'air malgré la pluie qui tombait toujours à cordes. Il n'en revenait pas de s'être fait poser un lapin de la sorte.
Julie s'amusait clairement à le faire tourner en bourrique et il détestait ça. Pourtant, pas une seule fois il ne se remit en question. Il fallait tout de même souligner que Nevra avait longuement été conforté dans le fait d'exceller dans tous les domaines, y compris avec la gente féminine, d'où son incompréhension avec le vent magistral de Julie.
Le problème devait donc venir d'elle. Oui ça devait être ça. De rage, Nevra shoota dans une grosse pierre qui lui barrait le passage, mais la pluie avait rendu le sol particulièrement glissant : il rata magistralement la roche et s'étala de tout son long de façon grotesque en lâchant un petit cri ridicule.
Se sentant plus stupide que jamais, Nevra resta au sol, las. Il rabattit son bras gauche sur ses yeux, ressentant un découragement qui ne lui ressemblait pas.
Il n'avait pas l'habitude de se frotter à des recrues aussi têtues. Peut-être avait-il omis que Julie était arrivée depuis peu chez eux et qu'il n'avait pas été tendre avec elle. Mais le fait était là : il parvenait de moins en moins à se la sortir de la tête. Elle l'agaçait profondément et sa maladresse pendant les entraînements était affligeante mais il n'oubliait pas la douceur qu'elle dégageait par moment et les grands yeux candides qui l'avaient frappés de plein fouet la première fois qu'il avait posé le regard sur elle. Elle l'intriguait autant qu'elle parvenait à le faire sortir de ses gongs : il la trouvait insolente, et colérique, et il ne savait mettre de mot sur la curiosité qui grandissait en lui.
Puis...avec ses premières années qui n'en faisaient qu'à leur tête et qu'il jugeait d'affreux, Nevra ne savait plus où il en était. Peut-être allait-il finalement accepter l'invitation aux séances relaxantes de Valkyon, si cela pouvait lui permettre de mettre de l'ordre dans ses idées.Il forçait sûrement trop ces derniers temps, et tous ses sentiments étaient exacerbés.

- Tu dérailles mon pauvre, se murmura t-il pour lui même, les yeux mi-clos.


Un peu plus loin, dans le laboratoire privé d'un certain elfe farceur, une jeune femme confortablement installée sur un bureau, balançait doucement ses jambes d'avant en arrière, l'air pensif.

- Je ne suis pas sûre que c'était une bonne idée de lui poser un lapin, dit-elle en regardant Ezarel évoluer dans son élément. Dans mon monde, ce n'est pas très bien vu.
- Bien sûr que c'en était une, coupa l'elfe avec gravité sans lever les yeux vers elle -il était concentré par une étrange mixture verdâtre qui bouillonnait dans une sorte d'éprouvette.
- Il va être furieux, marmonna Julie en fonçant les sourcils.
- Et après ? Ça reste Nevra rétorqua Ezarel avec un sourire narquois. À toujours se croire le meilleur, voilà ce qu'il se passe.

Julie le regarda, incrédule. Ezarel continua sur sa lancée, toujours concentré par sa potion.

- C'est ce qui arrive à force de faire n'importe quoi, déclara t-il. T'en fait pas, ça lui fera les pieds.
- Dis-moi, je ne sers PAS DU TOUT à attiser un conflit entre les gardes, par hasard ? Demanda Julie en sautant au sol.

Elle s'appuya contre le bureau, face à Ezarel qui semblait chercher ses mots.

- Voyons, s'exclama t-il d'une voix faussement innocente. Jamais je ne...

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