Chapitre 43 : Fièvre

43 6 0
                                        


Elle avait chaud, ses mains étaient moites, et elle devait lutter pour ne pas fermer les yeux. Ils avaient chevauchés toute la nuit, Aveline était à bout de force mais elle n'osait pas demander à Seth de faire une pause, elle ne voulait pas lui montrer ses faiblesses. Comme s'il lisait en elle, il se tourna sur sa selle fronçant les sourcils et arrêtant sa monture.

« Nous allons nous arrêter. » Ce n'était même pas une question. Sans s'encombrer d'une réponse surfaite elle hocha la tête. Seth descendit habilement de selle alors qu'Aveline dû faire un effort pour faire de même, la douleur de son ventre semblait se rependre jusque dans ses jambes. Elle trembla en équilibre sur son étrier, ses mains glissèrent et elle se retrouva par terre le souffle coupé et le dos douloureux. L'homme s'approcha d'elle pour la soulever visiblement contrarié. « Tu aurais dû me dire que ça n'allait pas. » Blanche et tremblante la jeune femme se laissa aller contre lui avant qu'il ne la dépose contre un arbre. Doucement il souleva sa tunique pour observer la cicatrice qui ne s'était pas rouverte, un soulagement.

« Je pensais que je pouvais tenir encore un peu. » Ce qui était vrai. Elle ne souhaitait pas ralentir l'allure qu'ils avaient eue jusqu'ici, et même si elle s'était sentie mal avant de mettre pied à terre cela n'était pas pire que la fatigue qu'elle combattait en cet instant.

« De l'inconscience. Au moindre signe de fatigue tu aurais dû me prévenir. » Aveline se sentait soudain prise en faute comme une enfant. Cela faisait bien longtemps qu'on ne l'avait pas réprimandée ainsi, Gaëtan ne comptait pas dans ceux qui lui faisait la morale après tout la plupart du temps il était bien plus imprudent que ses élèves.

« Nous sommes en danger tant que nous n'avançons pas, nous pouvons être à la Capitale d'ici une journée si nous chevauchions sans nous arrêter. » Un rire sans joie passa les lèvres du seigneur.

« Je n'ai aucunement l'intention de ramener ton cadavre. Nous faisons une pause, autant de temps qu'il faudra pour que tu puisses de nouveau monter sans tourner de l'œil. » Il était plutôt évident qu'il avait raison, mais Aveline n'aimait pas cela.

« Nous n'avons pas beaucoup d'avance sur ceux qui veulent ta peau. » Seth secoua la tête tout en se relevant, la jeune femme tenta de l'imiter mais il lui fit signe de se rasseoir. Même si elle ne comptait pas lui avouer, se soulever de quelques centimètres était bien la seule chose dont elle se sentait capable en cet instant.

« Ils sont à pieds, nous avons du temps, de plus je n'étais pas visé personnellement cette fois. Ils s'attaquent aux plus riches pour l'instant, nous sommes vêtus simplement et nous ne transportons pas d'objets trop précieux, donc nous ne craignons rien. » Malheureusement elle ne parvenait pas à être aussi confiante que lui. Aveline le regarda détacher leurs couvertures des chevaux et prendre le sac contenant la nourriture.

« Nous restons des cibles faciles pour eux Seth. Je peux supporter la douleur tant que nous n'avançons pas trop rapidement. » Elle se sentait coupable de le mettre ainsi en danger, après tout ce qu'il avait fait pour elle la seule chose qu'elle faisait était de le mettre un peu plus en danger qu'il ne l'était déjà.

« Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant, que tu songes à remonter en selle ou que tu sois convaincue que tu es en état de le faire. » La pique lui fit froncer les sourcils, elle n'appréciait pas le ton cinglant qu'il employait.

« Notre vie est en jeu. » Seth soupira à ses propos tout en lui lançant une couverture qu'elle commença à déplier soigneusement.

« Je t'ai peut-être laissé te plaindre, mais tu peux protester autant que tu le souhaites nous ne bougerons pas d'ici Aveline. »

Aveline, L'éveil du FauconOù les histoires vivent. Découvrez maintenant