Aveline, L'éveil du Faucon

Chapitre 40 : Les assassins crèvent le plafond

Aveline terminait sa natte lorsqu'Eloane entra, la jeune servante se figea sur le seuil. La duchesse savait d'ores et déjà ce que la jeune femme allait lui dire, sa tenue n'était pas convenable. Elle le savait pertinemment, mais cela était une provocation pour Seth, elle n'était plus une Dame de la cour et elle comptait le lui faire comprendre. A présent elle était son garde du corps et rien d'autre.

« Vous ne pouvez pas porter ça ! » La jeune femme haussa un sourcil tout en regardant ses vêtements, un pantalon de cuir souple, une chemise en soie brodée de fils dorés et une veste qui serrait assez sa taille pour faire ressortir ses formes. Elle avait fait un effort.

« Bien sûr que si. C'est une tenue plus confortable pour voyager. » Les robes avaient le désavantages d'être lourdes et de rapidement coller à la peau.

« Vous êtes duchesse pas paysanne. » Aveline croisa les bras un sourire aux lèvres.

« Ce sont de très beaux tissus, et puis, peut-être lancerais-je une nouvelle mode ? » Elle n'y croyait pas. Simplement elle ne pouvait pas dire à Eloane quel était son rôle de garde du corps.

« Je vous ai préparé une robe. » Du doigt elle pointa le lourd habit de tissu qui reposait sur un fauteuil attendant désespérément d'être porté.

« Elle s'en remettra, j'en suis certaine. »

La duchesse prit la direction de la sortie tenant contre elle un sac de toile dans lequel elle avait glissé l'ouvrage trouvé la nuit même. Il était encore tôt et le palais était désert, seuls les serviteurs s'activaient pour que tout soit en ordre. Leur départ avait été avancé, Aveline était ravie de cette nouvelle, elle n'avait aucune envie de sourire à s'en faire mal aux joues juste pour le plaisir des nobles. Cela était un travail plus éreintant encore que la bibliothèque. Eloane et Garrett sur les talons elle prit la direction de la cour, Seth y donnait encore des ordres. Leurs bagages étaient partit la veille si bien qu'ils se retrouveraient seuls dans la calèche, leurs serviteurs prendraient les rejoindrait plus tard encore. Alors qu'elle arrivait la jeune femme remarqua le regard inquisiteur du Seigneur, il fut aisé de voir qu'il n'appréciait pas sa manière d'être ainsi habillée. Néanmoins il ne fit aucune remarque se contentant d'une courbette froide. Ils n'échangèrent aucune parole alors qu'Aveline prenait place, elle serra le sac de toile entre ses doigts, son regard bifurqua vers Garrett qui hocha la tête avec un petit sourire rassurant.

Lorsque la calèche s'ébranla la jeune fille était prostrée dans un coin ses yeux fixant l'horizon. Le regard brulant de Seth la faisait frissonner de gêne mais elle n'en montra rien. Elle attendit néanmoins une bonne heure avant de décider que quelque chose devait être fait. Ainsi le plus naturellement du monde elle se reporta son attention sur lui.

« Y aurait-il un problème Monseigneur ? » Oui, dans un sens elle cherchait à le provoquer, peut-être était-il temps qu'ils laissent leurs différents prendre le dessus.

« Votre tenue. » Cela l'aurait surprise s'il avait dit autre chose.

« J'aurais plus de mal à assurer votre protections étouffée par un corset. » Même si elle doutait qu'ils soient attaqués le risque existait, aussi mieux valait se montrer prudente, et puis cela lui permettait en plus de provoquer Seth.

« Vous êtes officiellement ma fiancée, j'attends de vous une tenue parfaite quelques soit les circonstances. » Elle haussa un sourcil tout en croisant les bras.

« Je tâcherais de m'en souvenir le jour où je serais à moitié morte faute d'avoir pu dégainer mon arme à temps. » Si un an plus tôt on lui avait dit qu'elle pourrait se montrer aussi impertinente avec un homme tel que lui, elle ne l'aurait certainement pas cru. Elle s'était toujours contenté de penser les choses sans réellement les dires sauf dans certains où la situation s'y prêtait. Mais plus le temps passait plus elle se rendait compte qu'il lui devenait difficile de retenir quelques paroles acerbes.