Chapitre 27 : Etreintes

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A contre cœur Aveline avait dû se contenter d'une chemise, qui lui arrivait aux genoux, comme tenue de nuit. Ses autres vêtements étaient sales et si les porter la journée était faisable autant ne pas y compter la nuit. Gênée elle pénétra dans la chambre, une bassine d'eau fraiche et un linge humide entre les mains. Gaëtan avait bien amoché Garrett, il n'y avait pas à dire. Elle prit place près de lui sur le lit.

« Dis-moi si je te fais mal. » Elle nettoya le sang qui gouttait sous le nez du jeune homme avec douceur.

« Gaëtan est un crétin. » Ce qu'il avait fait était plutôt puéril, même si ce n'était que de bonnes intentions, elle détestait que l'on s'amuse avec elle.

« Disons plutôt extravagant. » La jeune femme ne souhaitait pas réellement le défendre, les mots lui venaient juste comme ça alors qu'elle cherchait comment définir son maitre.

« L'un n'empêche pas l'autre. » Un petit sourire s'était fait une place sur le visage de Garrett. Il y avait quelque chose d'étrange dans son regard, comme une étincelle. Aveline termina de lui nettoyer le visage.

« Voilà, tu auras droit à de beaux bleus. » Surtout sur la pommette à en juger par la couleur légèrement rouge de celle-ci.

« S'ils sont beaux, tout ira bien alors. » Elle ne put contenir un léger rire. Cela lui avait manqué de parler avec lui, pourtant elle repoussait toujours l'idée qu'il puisse éprouver quelque chose pour elle. Ils étaient juste amis, non ? Il ne pouvait pas s'intéresser à elle, encore moins quand de jolies femmes en armure se baladaient dans les couloirs du palais des Capes Rouges. Les doigts de Garrett effleurèrent les siens. Son cœur battit plus fort dans sa poitrine, elle se recula légèrement prête à se lever. Le jeune homme lui saisit la main.

« Qu'y-a-t-il ? » Sa voix trahissait son inquiétude. Il avait l'air beaucoup trop sérieux. Dans la sienne, la main de Garrett était chaude presque brulante.

« J'ai besoin de te parler. » Evidemment, dire qu'elle avait espéré qu'ils n'auraient pas à en arriver là. C'était infantile de penser ainsi, cependant elle n'avait jamais été friande des explications.

« Je sais que Gaëtan à exagéré les choses, nous sommes amis, même si dernièrement il y a eu quelques tensions. » Elle ne comprenait même pas pourquoi, mais elle ne voulait pas en parler, elle avait déjà assez honte comme cela.

« Aveline. » La jeune femme posa les yeux sur son ami, il lui donnait l'impression que quelque chose avait changé en lui. « De quoi parles-tu ? » Elle haussa un sourcil.

« Depuis qu'on est partit tu es distant avec moi, sans compter toutes les remarques désobligeantes, tu as toujours l'air de vouloir m'éviter, comme si j'avais fait quelque chose de mal. » Cela lui faisait mal au cœur de l'avouer, pourtant ce n'était que la vérité.

« Ce n'est pas.... Enfin.... » Il soupira. Il semblait excédé, ne pas trouver ses mots l'avait toujours énervé. Depuis toujours dès qu'il essayait d'exprimer quelque chose, de faire comprendre à quelqu'un ce qui se passait il n'y parvenait pas. Les mots lui échappaient, ils ne l'avaient jamais aimé. « Je suis désolé. C'est que je ne sais pas dire ce que je ressens. Quand j'essaie c'est toujours confus, jamais comme je le voudrais. » Cette fois Garrett ne regardait plus son interlocutrice. « Je ne voulais pas être insultant. C'est même tout l'inverse, mais ça ne vient pas comme je voudrais. » Et se justifier n'était pas simple. Il serra ses doigts dans les siens. « Ce que je veux dire c'est que cela devient une torture d'être près de toi, parce que je ne peux rien faire et je ne peux pas te traiter comme une amie. A plus forte raison quand tu te ballade habillée ainsi ! » Elle baissa les yeux sur la chemise tirant dessus de sa main libre. Elle n'avait même pas pensé à ça.

Aveline, L'éveil du FauconOù les histoires vivent. Découvrez maintenant