Chapitre 7 : Duchesse

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Aveline s'effondra. Alors être morte c'était avoir l'impression d'être écrasée par une tonne de livres ? Tellement écrasé que même morte vous vous sentiez suffoquer ? Décidemment, si même la mort était douloureuse.

« Vous pouvez ouvrir les yeux. » Définitivement, elle n'était pas morte. Craintivement elle ouvrit les yeux pour découvrir le corps de l'un des deux hommes sur elle. Elle le repoussa violement. Du sang maculait sa robe, mais ce n'était pas le sien. Ses yeux se posèrent sur son sauveur qui était en train de nettoyer sa lame. Elle reconnut le seigneur Seth, accompagné de deux hommes vêtus de capes qui cachaient leurs visages. L'un d'eux vint l'aider à se relever.

« Merci. » Ses mains s'affairèrent à tenter de remettre son corsage en place. Le Seigneur Seth s'approcha d'elle pour lui poser sa cape sur les épaules.

« Venez avec moi. Nous avons beaucoup de choses à nous dire Aveline. » Il la prit doucement par les épaules l'entrainant à sa suite.

*

*        *

Assise devant une tasse de thé fumante Aveline tira sur l'un des pans de sa robe propre. Seth l'avait menée dans son hôtel particulier en ville, apparemment il aimait fuir le palais de temps à autre sans en être trop loin. Elle savait qu'à la porte se tenait les deux hommes, prêts à bondir en cas de problème. L'estomac de la jeune fille se serra, bien qu'elle soit sauvée, maintenant elle devait des explications à celui qui l'avait aidée.

« Je vous faisais suivre. Avant que vous ne demandiez, ce n'était pas contre vous comprenez le. Je me doutais que vous saviez quelque chose que vous n'auriez pas dû. » Ce n'était donc pas un hasard s'il s'était retrouvé dans cette ruelle au même instant qu'elle.

« Ne faire confiance à personne, même vous l'avez dit. Ce n'était pas pour vous défiez ou autre, j'avais peur. D'ailleurs je n'en ai parlé à personne. » Ses doigts se crispèrent sur la hanse de la tasse en porcelaine. Le palais était pire qu'un nid d'espions, les murs devaient y être transparents, et avoir des oreilles.

« Je ne peux pas vous blâmer pour cela. Cependant vous avez mis votre vie en danger. J'aimerais savoir ce que vous avez vu ou entendu. » Le thé était encore brulant lorsqu'elle le porta à ses lèvres. Avec une grimace elle reposa la tasse.

« Quelqu'un souhaite éliminer les dirigeants. Je n'en sais pas plus, je vous assure, je n'ai saisi que quelques bribes. C'est pour cela que je n'ai rien dit, je ne souhaitais pas mettre ma famille en danger pour si peu. » Le Seigneur Seth se leva et se dirigea vers la fenêtre regardant dehors.

« Je comprends. Ne vous préoccupez pas de votre famille, mes hommes surveillent votre maison jour et nuit. » Aveline leva les yeux vers lui. Il était bien trop complaisant, pourquoi tant d'intérêt à son égard ? Elle n'avait rien de spécial, à part beaucoup de mémoire. Ce qui ne l'intéressait surement personne.

« Pourquoi faites-vous cela ? Je ne sais rien, vous pourriez très bien me laisser me faire assassiner. Je n'ai rien à vous offrir, pas d'informations ou d'argent. » Il se tourna vers elle, ses yeux clairs dans les siens.

« Je vous apprécie Aveline, je l'ai déjà dit. Vous n'avez plus de terres, ni d'argent, mais vous êtes encore Duchesse. Rien que pour cela mon rôle est de veiller sur vous. » C'est vrai qu'elle avait oublié qu'en plus d'être candidat comme futur dirigeant il occupait la fonction de Secrétaire des Armées. C'était un rôle plus symbolique qu'autre chose, leur royaume n'avait pas d'armée physique, Les Capes Rouges rien que par leur nom faisaient frémir. Personne ne savait combien ils étaient ou qui était leur réel chef. Ils existaient dans les esprits des gens, c'était tout.

Aveline, L'éveil du FauconOù les histoires vivent. Découvrez maintenant