Chap 6 (Part 2)

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La situation était plus que tendue.

D'un côté les filles, de l'autre les garçons. Personne ne parlait. Seules les flammes chancelaient dans l'air de la nuit. Tout le monde attendait.

Poêle-à-frire ne tarda pas à arriver avec une marmite en terre cuite d'une taille considérable. Il déclama d'un ton enjoué :

"Aujourd'hui ragoût de légume pour tout le monde !"

Je vis quelques filles faire la moue mais je me retins de leur balancer mes chaussures dans la tête.

Les garçons se levèrent par petits groupes pour aller chercher leur ration. Aucune fille de bougea.

Comprenant qu'elles avaient décidé d'être hostiles avec des hôtes. Je me leva, m'avança vers le cuistot et pris un bol qu'il remplit avec une grosse louche en bois. Puis je retourna à ma place espérant de tout cœur que mes camarades allaient m'imiter. Elles n'en firent rien et continuèrent de fixer le feu dans une expression de lassitude qui me désespérait. Je savais qu'elles étaient capables de passer le reste de la soirée sans manger mais je me refusais à les savoir le ventre vide après les épreuves qu'on avaient dû subir.

Alors je me leva et pris trois bols que je tendis au cuisinier pour qu'ils les remplissent. Les garçons suivirent mes mouvements en se demandant ce que je fabriquais.
Après avoir récupérer les bols pleins, je retourna les donner aux plus jeunes d'entre nous. Je fis ainsi six allers-retours afin de nourrir ces petites bouches affamées.
Puis je me rassis à ma place afin de finir mon repas tranquillement. Les filles furent bien obligées de manger ce que je leur avais donner, j'entendis même quelques unes vanter le goût de la mixture, ce qui fit rougir le p'tit cuisinier tout fière.

Le reste du repas ce déroula sans embarras, l'ambiance était un peu plus décontractée, certes les deux groupes ne s'adressaient toujours pas la parole, mais c'était déjà une grande avancée. .

Les blocards et les blocardes allèrent se coucher. Dans notre tente régnait une grande agitation, on se disputait pour avoir la meilleure place, pour avoir le meilleur sac de couchage.
Or un problème ne tarda pas à pointer le bout de son nez: sur les 19 sacs que nous avions pu apporter, seulement 18 étaient munis d'un sac de couchage.
Sophia me fixa avec un air mesquin et me dit :

"J'ai trouvé ta punition Will... Tu dormira à même le sol jusqu'à que notre confort soit amélioré."

J'accepta, non pas que je me soumettait aux décisions de ma camarade mais je ne voulais pas créer une dispute aussi tard. Et je ne voulais qu'aucune blocarde ne manque de quoique ce soit.

Je m'endormis donc dans l'herbe en espérant que les jours qui allaient suivre soient moins funestes.

Blocarde (Non abouti) [The maze runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant