Savoir aimer...

Chapitre 3

Ils vont partir...

Nous dînons en silence, il y a une tension énorme dans la pièce. Alex me lance des regards d'avertissements dès que ma joie simulée s'amoindrit. Il tient absolument à ce que mes parents partent la conscience tranquille. Ma mère parle des endroits qu'elle désire voir, mon père à des étoiles pleins les yeux et moi, je contrôle ma respiration pour ne pas éclater en larmes.

Ils vont partir et me laisser avec lui...

Ce n'est qu'une fois couchée, que je me laisse aller. Je pleure une bonne partie de la nuit, sans vraiment trouver le sommeil par après. Au petit matin, mes parents ont leurs valises en mains, ils attendent que je leurs souhaite bon voyage alors que je suis dans leurs bras sous le regard étrange d'Alex. Je n'arrive pas à les lâcher. J'ai peur de le faire. Ma mère me souffle que tout ira bien, qu'ils reviendront au plus vite... Si seulement j'avais parlé...

Je finis par les laisser partir. Je ne suis pas un monstre non plus, j'ai bien vu que ma maman est heureuse, elle attendait ça depuis longtemps. Dans la voiture, nous les accompagnons jusqu'à l'aéroport, je tente de sourire et de les encourager mais la boule que j'ai dans le ventre me donne envie de vomir. Avant qu'ils n'embarquent, ils me prennent encore dans leurs bras, sentant que j'en aie besoin, et Alex vient se joindre à nous, juste derrière moi, et je me sens emprisonnée...

Et ils finissent par s'en aller... C'est terminé, je suis seule avec le monstre, Alex va faire de moi ce qu'il veut, mon cauchemar commence...

Je n'ai pas envie de rentrer, je fixe la porte qu'ils ont pris pour partir avec cette envie de leur courir après. Malheureusement, Alexandre me prend par la main et m'entraîne jusqu'à la voiture. Je remarque qu'il sourit fièrement sans toutefois me regarder, mais je ne dis rien.

Durant le chemin, Alex place sa main sur mon genou, lorsque je le questionne silencieusement, il me défie du regard de l'enlever. Déglutissant, je détourne la tête pour me perdre au dehors et oublier le malaise qui qui s'installe. En rentrant dans la maison, j'ai envie de courir dans la chambre et me cacher, sachant toutefois que c'est inutile, Alex me trouvera, et maintenant, il ne se souciera plus du bruit qu'il fera.

Je prends place sur le divan, patiente gentiment, parce que je sais qu'il va venir pour me dicter sa nouvelle loi. Comme je m'y attendais, il entre dans le salon et s'assoit en face de moi. Il me regarde bizarrement mais ne dit rien un long moment... Il savoure certainement sa victoire.

- Tu as peur ? Dit-il avec humour. Je fronce les sourcils, cette situation semble l'amuser.

- Pourquoi fais-tu de ma vie un enfer, Alex ? Je ne t'ai rien fait ! soufflé-je, toujours sur mes gardes.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Se moque-t-il. Tu dois admettre que tu es trop gâtée ! Il faut bien que quelqu'un te remette à ta place.

J'inspire profondément et me lève pour aller m'allonger dans ma chambre, ça ne sert à rien, Alex fait ce qu'il veut, et maintenant il a tout le pouvoir, il ne va pas se gêner pour me maltraiter, par contre, qu'on soit seuls me permettra peut-être de comprendre pourquoi il me déteste.

Comme je m'y attendais, ma porte s'ouvre et se ferme. Il est là...

- Je crois que tu as quelque chose à me dire ? Affirme-il alors que je l'ignore. Il s'agit d'un certain Thomas ? A ce nom je me redresse, perplexe et adopte une position assise Ça commence, j'ai osé le défier il y a quelques jours, je vais payer maintenant.

- Je n'ai rien fait Alex. Me défends-je. Il se tient debout devant le lit, bras croisés.

- Tu as pourtant clamer qu'il te plaît devant tes parents. Que fais-tu avec lui ?