Je me perds au loin, imaginant ce qui s'y trouve, voyant enfin ce que je n'ai pas su voir. Ce que je n'ai pas osé comprendre. Quelle idiote... J'ai tout gâchée... Une larme me trahit, échappe sournoisement lorsque je cligne des yeux, sans me détourner de ce qu'il y a au loin...
Parce que je n'ose pas revenir ici, au présent, chez moi... dans la réalité.
Celle que j'ai comprise ben trop tard. Il y a décidément des choses qu'on ne peut concevoir qu'avec le temps. Ce moment fatidique, un instant où on ouvre les yeux pour réaliser notre erreur... Malheureusement, il est souvent trop tard.
La vie est loin d'être un conte de fée.
La vie, ce n'est pas vivre : heureux pour toujours.
La vie est souvent un long chemin, que l'on parcourt seul, malgré le nombre de personne qui nous suive.
Ces personnes ont leur propre route à suivre, leur propre difficulté à surmonter, et souvent... ces personnes sont trop égoïste pour tendre la main... Juste un peu... et aider l'autre à se relever.
Cela les ralentirait ? Oui, ça doit être ça...
Je délire. Un sourire plein de rancœur me soulève les lèvres, et la douleur s'éveille... Quand ai-je perdu l'habitude de sourire ? Quand... Ah, je m'en souviens... C'était avant que je ne comprenne...
Alexandre à tenu parole, notre mariage à été le plus beau, le plus romantique, même s'il n'y avait pas beaucoup de monde... Maman et Papa ont appris pour tout ce que mon futur époux avait fait sous leur toit... Ils ne comprenaient pas que j'ai su trouver la force de lui pardonner.
Ensuite, Anna est devenue distante, j'ai compris plus tard qu'elle craignant que je ne brise sa relation avec Thomas. Ils ont enfin fini par s'aimer, eux aussi, et j'ai cru que nous serions deux couples épanoui... Malheureusement, mon amie s'est imaginée que je voulais toujours Thomas... Et il a dû lui prouver le contraire en la suivant très loin de moi.
Je m'en fichais... Enfin, je croyais... J'étais blessée, et Alexandre m'a remonté le moral. Il a su trouver les mots justes pour me mener devant le maire, deux inconnus pour témoins, et je l'ai épousé... Si vite... si vite, Sam... Pourquoi ?
Et les chutes ont commencées. Mon chemin est devenu une montée incessante, épuisante, ampli de difficulté, d'impasse, j'ai ralenti, alors que les autres avançaient, moi, je ne faisais que du sur-place... Avec lui.
- Maman ?
Mon cœur rate un battement, je m'essuie le visage, et tente de paraître normale devant mon fils. C'est lui qui m'a ouvert les yeux, c'est grâce à lui que j'ai compris combien je me suis trompée... Parce qu'il est un enfant...
- Tu ne dors pas, poussin ? M'exclamé-je en allant le prendre dans mes bras pour le remettre au lit.
Mon bébé m'a faut comprendre combien un enfant est innocent, fragile et... influençable. Je le brode, le cœur lourd, l'espoir minime car je vois en lui ce que nous avons été, Alexandre et moi. Deux enfants innocent... devenu adulte trop vite.
Alexandre était le spectateur d'une violence quotidienne, de vulgarité, de soumission désirée, parce que sa mère a consenti à chaque coup, chaque tromperie, chaque viol en souriant, et minimisant la gravité de sa situation.
Moi, j'ai été aimé, certes, mais mes parents ont privilégié leurs bien-être au mien, me laissant seule avec un adolescent douteux, détournant le regard sur la peur qui m'animait... Et j'ai fini par croire que je n'étais pas importante... Enfin, si... Pour lui.
Alex m'a voulu avec une telle intensité, que j'ai fermé les yeux sur ce qui semblait louche, juste pour me sentir aimée...
Il avait besoin de ça : une femme prête à tout pour être importante.
- Maman, pourquoi tu pleures ? Demande mon bébé, une boule remonte douloureusement dans ma gorge, je retiens mes plaintes mais pas mes larmes.
A-t-il vu ce qui s'est passé plus tôt ?
A-t-il entendu ces horribles mots que son père m'a dit ?
Est-il témoin de notre mal-être ?
Certainement...
Je dois protéger mon bébé. Je dois lui dire que la vie n'est pas aussi simple que dans les films, les romans, ou les dessin-animés.
Je voudrais lui faire comprendre que je me suis trompée, que je souffre, que je regrette de le faire assister à tout ça...
Je voudrais trouver les mots justes pour le protéger de ce qu'il voit...
Son père a beau crier au monde combien il m'aime, ses coups prouvent le contraire, et il ne s'en rend pas compte.
Sa mère à beau sourire et feindre que sa vie est parfaite, chaque soir, elle pleure, prie le ciel de lui donner le courage nécessaire pour survivre à tout ça.
Parce qu'il ne me reste que ça : la prière...
Je garde l'espoir qu'un jour mon bébé devienne un homme Sain qui saura comment aimer.
Je passe rapidement ma main sur mes joues, tente un pitoyable sourire alors que mon fils me dévisage ses prunelles azurées, comme celles de son père, il est triste, je le sens, il a peur, il a mal... et je dois le rassurer.
Je dois le protéger.
Je dois sauver son esprit de nous, et l'image que nous lui procurons chaque jour.
C'est aux parents de prendre soins de leurs enfants, et non l'inverse.
C'est tout ce que je désire...
C'est tout ce que je veux lui apprendre : Savoir aimer.
- Tout va bien, poussin, ne t'inquiète pas. Maman est heureuse, mon chéri... Tout est parfait...

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Savoir aimer...
Storie d'amoreDeux enfants si différents, vivants sous le même toit, tous les opposent, c'est la loi du plus fort... Et le plus faible subit... Durant des années, Sam ne dit rien, elle subit silencieusement, jusqu'au jour où le jeune homme dépasse les limites pou...