Chapitre V

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Chapitre publié le 11/02/2018
Corrigé le 01/03/2019

—Ridzac !

Le loup blanc passe son bras devant moi pour instaurer une sécurité entre nous et ces gens. Ridzac garde son sang froid pendant que moi je le perds. Effrayé par la situation.

—Reste près de moi, Estella.

Je suis contre son dos et plaque mes mains dessus pour chercher un contact rassurant. Malgré le fait que nous soyons en infériorité numérique, personne ne bouge devant l'aura menaçant du loup.

—Accroche toi, me dit-il.
—Hein ?
—Allez !

Je m’accroche à son corps de toutes mes forces avant que ce dernier ne saute d'un bon sur le toit le plus proche.

Malgré son agilité et sa vitesse, nos poursuivants nous traquent. Je tourne ma tête à l'arrière pour tenter de voir leur visage et découvrir que un groupe de bêtes nous pourchassent.

—Ne panique pas, tente de me rassurer Ridzac.

Mais je ne peux m’empêcher d’éprouver un sentiment de peur. Et si nous mourions maintenant ? Je ne veux pas y penser. Quitter Daeron serait la chose la plus tragique qui soit. Et entraîner Ridzac avec moi le serait tout autant.

Mon gardien saute de toit en toit sans douter de ses compétences physiques. Sa vue lui permet d’anticiper ses futurs mouvements et d'avancer avec agilité. Je me tiens fermement à son corps pour ne pas tomber et me blesser.

Mais alors que nous avons l'avantage sur la distance, il s’arrête brusquement en pleine course, détruisant les briques du toit sur lequel nous sommes. Des bêtes arrivent devant nous pour nous empêcher d'aller plus loin. L’une se démarque des autres mais elle est trop loin pour que je puisse la décrire précisément. Elle plus imposante et est probablement la plus menaçante de toutes. Une chose est certaine, si elle nous touche, elle fera des dégâts.

Et sur le toit, elles sont un peu plus d'une dizaine à nous encercler. Ridzac me pose sur le toit ravagé avant de dégainer sa lance. La lame au bout est aiguisée et n'aurait pas de mal à découper une bête en deux. Sa lance n'est pas toute récente et semble avoir fait couler reprises du sang. Elle est abîmée par endroit mais pourtant, Ridzac la tient fièrement entre ses mains.

—À mon signal, tu cours le plus vite possible.

Il glisse dans mes mains un pistolet.

—C’est pour te défendre. Ces balles en argent te sauveront la vie si tu trouves la force de tirer.

Je tremble au contact de l'arme. Jamais je n’en avais tenu. Tuer quelqu’un pour ma propre survie, jamais je n'y avais pensé.

Mais peut-être que c'est inévitable.

Ridzac engage le combat sous mes yeux. Au bout d’une poignée de secondes, il m’ordonne de courir. D'un coup de lance dans ma direction, Ridzac crée une puissante onde de choc qui m’expulse en bas du toit, me faisant atterrir dans un tas de paille.

Je me relève et regarde Ridzac se battre depuis les toitures. Malgré sa force, il n’échappe pas à tous les coups. À toutes les morsures sur son corps. Le sang coule dans les deux camps...

Mais une bête me rejoint en bas. Sa carrure imposante ne laisse pas de place aux doutes. Elle est probablement celle qui a ordonnée cette attaque contre nous. Malgré sa cuculle, mon regard croise le sien et ses yeux ambres font battre mon cœur de peur. Bien que je tremble, mes jambes bougent toutes seules pour que je puisse m'enfuir. Je tiens le pistolet dans les mains et cours aussi vite que je le peux pour lui échapper. Une véritable course poursuite s'engage alors entre nous.

Je me faufile dans des petits passages où elle ne pourra pas passer. Je découvre que la bête qui me poursuit a une tête de lion quand sa cuculle dévoile son visage.

Je comprends qu'il s'agit de celle que je n'avais pas plus préciser plus tôt. Son aura est menaçante et mon corps tremble.

Elle est terrifiante...

Par moment, je reste planqué et quand elle s’éloigne un peu, j’en profite pour reprendre ma course. Mais aussitôt, elle reprend sa traque et me chasse comme si j’étais sa proie. Elle est aussi redoutable que son physique et rien que sa force de mouvements suffit à tout détruire sur son passage.

À force d’emprunter des chemins étroits, je me retrouve à courir en plein cœur de la capitale. L’agitation ne passe pas inaperçue et quand les citoyens aperçoivent à leur tour la bête menaçante qui me pourchasse, la polémique se crée et tous tentent de s'enfuir. Quand j’arrive près de la fontaine principale, la bête se jette sur mon dos et me propulse sur le sol.

Je lâche l'arme que Ridzac m'a confié, avant de sentir ses crocs s'enfoncer dans mon épaule.

—AH !

Le lion n’utilise que peu de force pour m’immobiliser, cela suffit amplement à me maîtriser. Ma joue frotte violement contre le sol irrégulier, découpant ma peau. Mes chairs explosent et ma voix hurle à l'agonie toute la douleur que je ressens. Rapidement, mon sang de répand sur le sol et quand je tends mon bras pour atteindre le pistolet, le lion me tire brusquement par les cheveux pour me faire du mal. Me tuer est probablement son principal objectif. Ses crocs se resserrent sur mon épaule, faisant craquer mes os sur son passage. Son corps au dessus du mien m'empêche de respirer correctement.

Et quand je tousse, je crache du sang.  La bête qui me blesse dégaine son épée et quand j'y aperçois mon propre reflet dessus, mon visage se décompose face à la menace qui gronde. Mais au même moment, Ridzac blessé, revient à la charge. Il mord mon agresseur au cou et un véritable combat de bêtes commence. Je sens le poids du monstre me quitter, et me libérer de sa force. Mais je suis trop affaibli pour m’enfuir. Je regarde inconsciemment mon sang couler un instant. Puis je rampe faiblement pour tenter de m'éloigner et de me relever. Mais avec ma blessure, je n’y arrive pas tout seul. La bête m'a grièvement blessé et je manque de perdre connaissance.

Ma vue se trouble et quand ma tête gagne le sol, mes yeux fixent l’arme dont je ne peux me saisir et me servir. Je suis incapable de me sauver et d'aider Ridzac dans cette situation. Je n'arrive plus à respirer correctement et mes yeux pleurent de douleur.

Je repense à Daeron, en pensant que je vais mourir. Ce qui est le plus triste, c'est que je ne le reverrai plus jamais.

Les bruits du combat me paraissent lointain dans mon esprit et seul les battements lents de mon cœur raisonnent dans tout mon corps, me donnant mal à la tête.

Mais alors que ma vue se trouble, j’aperçois une silhouette sombre au regard rouge s'avancer vers moi. Elle menace absolument tout sur son passage. Mais à sa vue, je suis apaisé.

Mon corps est lourd et ma tête est vide.

Je ne veux pas causer la mort de Ridzac et prie pour qu'il s'enfuit. Ridzac est quelqu'un de bien et par ma faute, il risque sa vie pour moi.

Seulement, la silhouette qui s'est rapproché de moi est floue, je ne distingue plus les détails. Mais, mon instinct me dit qu'il s'agit de lui...

—Dae-

Je ferme les yeux en pensant reconnaître Daeron.

—…ron...

HIS SOUL BOND 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant