Chapitre VIII

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Chapitre corrigé le 04/03/2019
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Après de longues semaines, je me suis totalement remis des derniers événements. Mon épaule est complètement guérie grâce aux soins que j'ai reçus.

Ridzac a récupéré de son côté également. Aujourd’hui d'ailleurs, ce dernier vient nous rendre visite pour faire le point sur la situation. Il a sûrement obtenu des informations sur le Conseil d'Ibn Fadhan en attendant que je récupère.

—J’ai préparé le thé. Ne manque plus que les cookies, me dis-je à moi-même.

Je prépare de quoi recevoir en attendant la venue de Ridzac. Lionel a tenu à m’aider et récemment, il a mis au monde un petit. Le renardeau est adorable est tout aussi roux que son papa. J'ai eu l'occasion de le voir quelque fois avec sa mère et j'ai été ému de le rencontrer.

Je ressens quelque chose d’étrange quand je regarde cette vie innocente. Je me demande si un jour, j’aurai ma propre famille avec Daeron. Je m’interroge sur l’avenir car je n'y ai jamais pensé à cause de mon passé. Mais à présent, je suis capable d'avoir peur pour mon futur et d'un côté, je suis heureux car je me projette enfin.

—Tu as l’air songeur, Estel ?

Lionel me chasse néanmoins de mes pensées en m'appelant.

—O-On va parler le Conseil. Cela me rappelle simplement ce qui s'est passé la dernière fois.

Lionel frotte sa tête contre le bas de mon ventre pour me remonter le moral à sa manière. Je ne dois pas inquiéter les deux bêtes, surtout Daeron. Je dois d'abord entendre ce que Ridzac a à nous dire sur le Conseil.

Je prends le plateau avec la théière posée dessus, puis met les tasses avec avant de disposer dans une assiette les cookies que je viens de faire, et pars avec le tout, dans le salon. Daeron est dans la pièce et Ridzac est arrivé au même moment. Il s’installe à la place qui lui a indiqué Daeron et je le sers.

Je pose ensuite le plateau sur la table en verre, avant de le saluer avec respect. Je m'installe à côté de Daeron m, peu serein par cette entrevue. Ridzac prend une tasse et un cookie avant de passer l'une de ses jambes sur l’autre.

En le regardant de plus près, je constate qu’il est vraiment une bonne magnifique. Malgré son pelage clair, il semble mystérieux, le loup blanc doit avoir ses propres secrets.

—On t’écoute Ridzac, fait remarquer Daeron.

Après avoir pris une gorgée de thé, il pose sa tasse sur la table.

—J'ai parlé du médaillon auprès d'une de mes connaissances de Ksentar'aya. C'est bien l'insigne du Conseil. Il appartient à...

Je fixe Ridzac mais Daeron coupe son ami en me regardant.

—Tu as compris, n’est-ce pas Estel ?

Si j’ai compris les mots de Ridzac ? Évidemment que j'ai saisi l’importance de ce pendentif.

—Oui, c’est celui du lion ?
—Exactement, confirme Ridzac. Il s'appelle Quartaffel et il est probablement l'un des membres les plus puissants du Conseil.

Malgré ce que je peux en penser, le Conseil reste un groupe de bêtes discretes. Ce pendentif m'a permis de comprendre à qui j’ai affaire depuis que j'ai relevé ma relation avec Daeron. J'ai conservé l'arme de Ridzac et espère ne pas avoir à m’en servir, un jour.

—Peu importe, Ridzac. Cela ne l'a pas empêché de fuir quand je l'ai mordu, rétorque Daeron.
—Oui, tu es redoutable adversaire, mon ami.

Si Ridzac est aussi impliqué, c'est parce que j'aiai accepté de faire de lui, mon gardien. Je sais que cette décision a dérangé Daeron mais il a tout de même pris sur lui pour accepter ma décision. Je n'ai pas agis ainsi parce que je ne crois pas en mon époux, mais parce qu'il a également un rôle de roi à tenir. Le peuple compte sur lui, je compte sur lui pour ne pas arrêter maintenant.

J'ai compris que je n’étais pas seul. Daeron est certes mon compagnon, mais je ne peux pas l'avoir pour moi tout seul. Avant d’être marié, il reste roi. Je me demande si sa Majesté nous observe depuis le ciel depuis que son fils a repris la succession ?

—Et donc, tu vas encore devoir protéger Estel ? Demande le loup noir.
—Rassure toi Daeron, mon cœur et mon corps appartiennent déjà à un autre, rajoute Ridzac.

Puis je regarde le loup blanc du coin de l'œil.

—Et qui est cette personne ?

Ce n’est pas la première fois qu’il en parle mais Ridzac est toujours seul, ne parlant jamais de lui-même.

—Peu importe son nom ou même son visage. Aujourd'hui, il est mort.

Ma respiration s’arrête un instant. Le temps de faire passer l’information d'une oreille à l’autre. Cette personne à laquelle tient Ridzac est... morte ? Et pourtant sur son visage, il ne laisse rien paraître. Maintenant que j’y pense, il me fait penser à mon mari. Tout garder pour soi et ne rien dire n'est pas la solution. Mais pourtant, ces deux là agissent par fierté parce qu’ils sont des bêtes.

Bien sûr que je ne peux pas les humaniser. Ce serait aller à l’encontre de leur nature, mais ils ressentent des choses qu'ils ont parfaitement le droit d'exprimer.

—Je…je ne savais pas. Je suis désolé.
—Oublie, petit.

Je me lève avant de m’en aller du salon. Bouleversé, je ne préfère pas poursuivre cette conversation. C'est toujours pareil ! Que ce soit Daeron ou Ridzac, aucun d’eux n'est prêt à se dévoiler à cause de leur nature. Ridzac souffre forcément de cette tragédie. Daeron doit être perturbé par la situation et pourtant, ils sont aussi froids que la glace.

—Estel !

Daeron et Ridzac m'ont rattrapé dans les couloirs. Le coucher du soleil nous illumine de sa teinte orangée et le temps de profiter de cette magnifique vue, j’oublie mes questions sans réponses, et mes craintes pour simplement admirer ce majestueux paysage.

Puis, quand je sens le regard de Daeron se poser sur moi, je fais de même sur lui, me rendant compte que ma vision se trouble et que ma tête me fait mal.

Je suis pris par une terrible envie de vomir et de vaciller en arrière à cause de cette sensation soudaine.

—Estel !?

Les voix de Daeron et de Ridzac semblent lointaines. Doucement, mes yeux se ferment, me faisant perdre connaissance.

La dernière image que je puisse voir est celle des loups qui foncent sur moi pour rattraper dans ma chute.

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