HIS SOUL BOND 2

Chapitre XXIV

Chapitre corrigé le 05.03.2019

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J’ignore les raisons qui poussent le Conseil à s'en prendre à nous mais leurs intentions sont bien réelles. Malheureusement, il semble que je sois la principale raison de ce conflit. En retrouvant mes esprits, je réalise que je suis toujours sur l’épaule de Ridzac et que Quartaffel porte encore la cicatrice que lui a faite Daeron. Je me rappelle à mon tour de ses crocs dans ma chair. Je passe une main sur mon épaule, me rappelant cette douleur qui reste gravée dans ma tête. Ridzac continue de sauter de toit en toit.

Étant un loup, il reste bien plus léger que Quartaffel. Ridzac est une bête très agile en plus d’être un redoutable lancier.

Puis, je possède moi-même une arme redoutable maintenant. Une arme qui peut également causer la mort de quelqu’un. Même une bête telle que Quartaffel ne peut rien faire face à elle. Je glisse ma main de ma joue à ma taille, retrouvant la sacoche nouée à ma taille. Je peux sentir la texture rugueuse du cuir et mes doigts qui touchent la forme du pistolet.

Cette arme de tir est bien réelle. Et elle est en ma possession.

Mais je suis nerveux à l’idée de m’en servir.

Je reconnais le chemin qu’emprunte Ridzac. Nous traversons la capitale par les toits pour regagner le palais. La population n’échappe pas à la scène et s'agite en découvrant la violence à laquelle les toits cèdent sur notre passage. Le nuage de poussière envahit rapidement l’air et je manque de m’étouffer à plusieurs reprises. Si mes sens en prennent un sacré coup, je peux tout de même sentir le lien qui m'unit à Daeron ! Il n'est pas loin !

Il a senti que j’étais en danger !
Mon compagnon est de retour mais j’ai un mauvais pressentiment.

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Rapidement, nous pénétrons dans le palais en ouvrant avec brusquerie les portes. Ridzac me pose sur le sol et je le suis en courant à ses côtés.

Mes yeux découvrent un décor des plus horribles. Des cadavres, du sang et des traces d'affrontements remplissent le palais et les escaliers. Un véritable combat a eu lieu quelques instants avant notre arrivée. L’odeur nauséabonde de la mort me donne envie de vomir.

Quartaffel qui vient de nous rattraper se jette littéralement sur nous avant de mordre sauvagement Ridzac au cou. Il couine face à la douleur et quand il tente de s'extirper, ce dernier ressert un peu plus son emprise.

Ridzac est en mauvaise posture. Le lion l’a pris par surprise. Et l'impact est immédiat, Ridzac ne peut rien faire face à cette attaque. Pire encore, il se vide de son sang. Je me relève car avec sa force, j’ai été propulsé à l’autre bout de la pièce.

Quartaffel utilise son point faible pour prendre l’avantage. Il sait parfaitement que Ridzac est un redoutable lancier et un noble chevalier.

Sa lance en argent reste un véritable danger pour le lion et ce dernier n'hésite à se jeter sur lui pour l’immobiliser. Son attention première n’est tout de même pas de le tuer, juste de l'arrêter…

— Ridz-
—Estella ! Me coupe Elisabeth. Nous voilà seuls, sans personne.

Je prie pour que Daeron arrive à temps... car je ne reconnais pas cette Elisabeth qui se tient devant moi.

En se mettant sur mon chemin, elle m’empêche de porter assistance à Ridzac. Elle veut une confrontation avec moi. Dans son regard, je devine qu'elle attend des réponses de ma paer. Mais lesquelles ?

Je reste debout à la fixer tout en surveillant l’état de Ridzac qui s’aggrave. Quartaffel ne l’achève pas pour autant puisque je suis sa cible principale. Je dois faire quelque chose. Mon gardien doit retrouver Loïck et honorer sa promesse ! Je ne peux pas lui infliger cela. Il ne doit pas mourir. Lui aussi a quelqu’un à retrouver et une famille à fonder. Il n’a pas le droit de mourir.

—Elisabeth, je ne comprends pas !

En marchant pour me rejoindre, elle s’arrête près de son compagnon. Ce dernier se contente de la regarder. Elle retire l’épée qu'il porte à la taille, de son fourreau et avance vers moi en laissant la lame trainer sur le sol. Le bruit est insupportable et me fait terriblement mal aux oreilles.

Je recule, les jambes tremblantes. Elle a pris son épée pour la retourner contre moi. Cependant, elle tremble. Comme si elle ne voulait pas en arriver à là.

Mon cœur s’affole et quand je recule, mon dos heurte une surface dure mais chaude à la fois. Je ne me retourne pas sur le coup, car je sais qu'il s'agit de Daeron. Mais en le découvrant, je me rends compte qu'il est blessé aussi. Son visage saigne mais il tient encore debout. Face à Elisabeth, il reste sur ses gardes. Son épée est en argent. Elle peut faire d’importants dégâts sur mon compagnon.

—Daeron, Ridzac est en danger !
—Je sais... Je sais, petit prince.

Il tente de me rassurer à sa manière. Et je suis content de le savoir en vie. Daeron a été attaqué par surprise par des membres du Conseil en rentrant au palais.

En sentant la présence de mon compagnon, Quartaffel retire ses crocs de Ridzac pour affronter Daeron du regard. Leur aura bestiale domine le palais. Le monstre qui sommeille en Daeron s'est réveillé et ses yeux rouges sont plus brillants que jamais.

—Je vais être clair. Qui que ce soit, je tuerai tous ceux qui tenteront de s'en prendre à Estel. Ton humaine n'y échappera pas, Quartaffel.

Daeron me serre dans ses bras pour appuyer ses propos. À deux, nous sommes plus forts que tout. Je ne sais pas comment expliquer cette sensation mais le savoir à mes cotés me rassure. Je me sens plus fort grâce à lui.

— Attend ! Daeron…je…

Cependant, il s'agit de mon face à face avec Elisabeth. Je la fixe, dans le blanc des yeux. Ses cheveux, son regard. Physiquement, elle me ressemble en tout point. Mais ce n'est pas tout. Je rêve d'elle sans rien savoir car… je l'ai oublié. Elisabeth est liée à mon histoire et a eu un rôle dans mon passé. Elle fait partie de cette enfance dont je me parviens pas à me souvenir.

Mais en réunissant tous ces éléments, et en y réfléchissant d'un peu plus près, je comprends enfin qui elle est. Je n'ai pas besoin de me souvenir pour savoir ce qu’elle représente pour moi. 

Elisabeth est ma sœur.

Me l’avouer me fait terriblement souffrir. Je n'arrive pas à l'admettre et même si mes souvenirs manquent à l’appel, je sais que j’ai raison.

Nous sommes frère et sœur.

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