Chapitre III

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Chapitre corrigé le 27/02/2019
Publié le 18/12/2018

J'ai quitté le bureau de Daeron pour qu’il puisse se concentrer sur son travail. Nous avons longuement parlé tous les deux pendant de longues minutes. Alors quand je le quitte, je m’arrête en plein dans ma démarche pour me remémorer notre échange et fixer la porte.

***

Daeron se met à rire de sa voix grave, après m'avoir embarrassé.

Du calme petit prince, ne prend pas les choses trop à cœur.

À cœur ? Mais n’est-ce pas le but final d’un couple ? Même si je peux porter la vie en moi, j'ai l’impression que cela va en contradiction avec mon physique et que je ne suis pas autorisé à vivre une telle chose.

Depuis la nuit des temps, les humains peuvent avoir des enfants, que nous soyons une fille ou un garçon, cela ne change rien à ce phénomène.

Estel, au-delà de pouvoir tomber enceint, tu as un rôle important à tenir.

Toujours gêné, je me contente de le fixer du coin de l'œil.

Tu es mon époux en plus d’être devenu mon amant. Tu es mon égal Estel, et tu as ton mot à dire si tu ressens le besoin d'exprimer ton opinion.

Quelqu’un comme moi a droit à nice genre de privilège ?

Aie un peu plus confiance en toi. En attendant, je vais faire face au Conseil.
Je ne peux pas t’aider ?

Daeron revient vers moi en caressant mes cheveux délicatement.

Je préfère te savoir loin de leurs membres pour le moment.

Daeron me surprotège depuis mon plus jeune âge. J’ai l’impression qu’il ne me regarde pas comme un adulte et c'est frustrant. Mais il s'inquièten car ce que j'ai vécu l'a traumatisé.

Le roi ne choisit pas les membres du Conseil. Même si ces gens ne peuvent rien contre Daeron directement, je ne suis pas le bienvenu à Ibn Fadhan.

—Ah, j’oubliais Estel, rajoute Daeron.
Oui ?
Je t’aime.

Je rougis devant lui, en baissant d'abord le regard avant de lever les yeux complètement sur lui. Il me regarde avec une envie non dissimulée de me faire l’amour. Mais mon corps à besoin de repos alors délicatement, je caresse le haut de sa tête quand il se met à ma hauteur.

M-Moi aussi !

Je manque d'assurance.

***

Notre relation a fait un grand virage amoureux et maintenant que je respire un peu plus le bonheur, le Conseil tente de se mettre sur notre chemin. Mais en parlant avec Daeron, j’ai vu son inquiétude. Les membres du Conseil essaient de nous séparer, mais je sais que nous sommes plus forts à deux.

En attendant, je décide de m’absenter en dehors du palais pour faire le tour du marché et me changer les idées. Cela fait des années que nous sommes mariés, il est temps de songer à... 

Je laisse une lettre à Daeron pour qu’il ne s’inquiète pas de mon absence et m'en vais.

***

Pour ne pas attirer les regards, je porte une cuculle épaisse en cuire qui retombe sur mon visage. Je porte à la main un panier en osier et fais le tour des différents présentoirs du marché.

Mais en récupérant un fruit poser sur l'un des étalages, ma main en frôle une autre.

Pâle et douce. Les jolies ongles m'indiquent que c'est bien celle d'une fille. Je relève les yeux pour m’excuser et tombe nez à nez sur un regard doré, me rappelant le mien.

—Tu es...

Je ne termine pas ma phrase, surpris par la personne qui se tient face de moi.

—Ah, Estella !
—Eli…sabeth ?

Elisabeth, nous nous sommes rencontrés au banquet que Daeron avait tenu pour moi ce soir là. Je me souviens avoir été déstabilisé par sa beauté et son être tout entier la première fois. Elle ressemble à une poupée en porcelaine avec sa peau blanche et ses longs cheveux blonds. Elle me sourit de ses lèvres roses avant de venir embrasser ma joue avec délicatesse. Le bruit de ses lèvres fait battre mon cœur.

C’est la première fois qu’une fille m’embrasse. Même si c’est sur la joue, cela reste un baiser !

Mais face à ma réaction, Elisabeth rit d’une manière délicate, une main près de sa bouche. Puis, mon regard se baisse pour cacher mon embarras.

—Tu as toujours été timide. Tu n'as pas changé, je suis contente de te revoir.

L'espace d'un instant, le temps se fige autour de moi. Et quand je relève le regard vers Elisabeth, cette dernière a disparu. Troublé, je reste devant le présentoir car elle semble...me connaître.

Puis petit à petit, le bruit de la foule et de la cloche de l’église me reviennent à l'esprit. Elisabeth me laisse, choqué par ces quelques mots.

Je décide d'acheter quelques ingrédients et de rentrer en emprunter le chemin inverse. Je m'éloigne des marchés pour reprendre mes esprits et réfléchir sur un banc isolé.

Mais soudain, une main se pose sur mes épaules, m’arrachant un cris de surprise et tente de me faire reculer en arrière, dans une ruelle des plus sombres.

—Ah !

Elle vient se mettre contre ma bouche pour m'éviter de crier et m'enfonce vers l'arrière.

Les prochains Chapitres seront...mouvementés :)


HIS SOUL BOND 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant