Chapitre XXIII

1.7K 182 33
                                    

Chapitre corrigé le 05.03.2019

___

Quand je me lève de ma place, deux hommes encapuchonnés se mettent sur mon chemin. Au moment où Ridzac s'en aperçoit, il se fait violemment agressé par plusieurs de ces types mais il se défend à l’aide de sa lance. Je n’ai aucun mal à deviner que sous ces capuches, se cachent des bêtes.

Les deux hommes qui se disputaient ont certainement dû être payés par ces dernières pour que Ridzac baisse sa garde. Le Conseil agît une fois de plus en l’absence de Daeron.

—Rid-

L'une des bêtes qui me sépare de Ridzac me pose la main dessus pour tenter de m’enlever. Dans ses bras, je me débats avec force. Je lui donne des coups de coudes dans le corps mais cela n'a aucun effet. Je ne peux rien faire malgré mes tentatives. Malgré mes cris.

J’ai peur ! Pour moi mais surtout pour mes enfants. À la moindre erreur, je les perds. Je ne veux pas ça ! Je dois les protéger au péril de ma vie. Ridzac est mon gardien mais je ne dois pas non plus l’impliquer dans cette histoire.

—L-Lâchez moi !

Mon agresseur me tire par les cheveux avant de placer une main sur ma bouche fermement. Mes yeux se portent sur son poignet. Il porte un bracelet avec l’insigne du Conseil. Ces hommes ont bel et bien un lien avec Quartaffel et les évènements de la dernière fois. Ils ont attendu que Daeron est le dos tourné pour attaquer.

J’étouffe, je manque d'air. À ce rythme là, je vais sérieusement perdre connaissance et peut-être même mourir. Alors dans un réflexe inespéré, je le mords de toutes mes forces à l'aide de mes dents. Étrangement, je me sens plus fort. Comme si dans cette morsure, mes enfants m'aidaient. Je ressens déjà leur amour.

La bête qui s'en prend à moi me frappe au visage, me projetant alors sur le sol.

—Ah !

Mais par instinct, je me relève aussitôt. Du coin de l’œil, Ridzac me fait signe de fuir. Alors quand je me mets à courir dans les différentes ruelles, je tombe nez à nez sur Elisabeth et Quartaffel dans un croisement sombre.

Je m’arrête face à eux, plongeant mon regard dans celui d'Elisabeth. Je ne peux pas croire que Ridzac ait raison. Mais en la découvrant aux côtés de Quartaffel, je sais que tout cela est n'est pas juste mensonge.

En parlant de lui, ses yeux sont terrifiants. Elisabeth ne me porte plus ce tendre regard affectueux. Son expression neutre ne pressage rien de bon.

Les deux autres bêtes m'ont quant à elles rattrapées et encerclées dans le dos. La tension me gagne et les premières gouttes de sueur glissent le long de mon visage. Impossible de reculer. Tout ce que je possède sur moi est cette arme… mais m’en servir me fait peur. Je ne suis pas assez fort pour la sortir de ma sacoche.

—Q-Que me voulez-vous ?!

Je me souviens de la violence avec laquelle il m'a mordu. Physiquement, elle ne porte plus de traces mais l'impact reste toujours présent. Je ne peux rien faire face à lui. Cette bête au physique surdéveloppé est mon ennemi. J’ignore pourquoi Elisabeth se tient à ses côtés mais j’ai un mauvais pressentiment.

—Quartaffel !

Ridzac surgit depuis les toits pour me rejoindre au milieu de ce cercle à hauts risques. Mon corps se détend un peu en le voyant à mes cotés. Il est légèrement blessé mais je devine qu'il a triomphé de ses adversaires en découvrant le sang sur sa lance.

Ridzac brandit alors son arme en argent avant de fixer l’humaine.

—Elisabeth Ringenbell. J’aurais du m’en douter.

La Elisabeth qui chamboule mon esprit est la même qui s'est unie à Quartaffel. Je ne peux le croire et pourtant, au fond de moi, je sais que c’est la vérité.

—I-Impossible !

Ma voix craque face à tant de révélations. Elisabeth est donc mon ennemie aussi. Je ne peux pas le croire.

Son sourire et sa gentillesse ne peuvent pas être seulement des mensonges. Tout cela ne peut pas être vrai ? Je ne peux pas croire qu’elle me veut du mal alors qu’elle avait des yeux pleins de tendresse lorsqu'on s'est rencontré. Elle semblait si sincère...

—Elisabeth, pourquoi ?

Je la regarde dans les yeux. Elle s'approche de moi et quand Ridzac tente d’intervenir, je mets ma main devant pour l’arrêter. Quelque chose me dit que je dois régler cette histoire seul. Si Elisabeth me perturbe autant c’est qu’il y a une raison à cela. Je veux en avoir le cœur net. Alors j'accepte de me confronter à celle-ci. Quartaffel tient Ridzac du coin de l’œil car lui aussi décide de ne pas bouger. Les deux bêtes s'affrontent du regard. La tension est à son comble mais nous pouvons encore éviter un drame si chacun reste à sa place. Ça, ils l’ont parfaitement compris.

Une fois à ma hauteur, je la regarde. Elle ressemble à une poupée de porcelaine avec sa peau si blanche. Elisabeth porte sur elle une odeur sucrée. Ses longs cheveux me rappellent les miens. Un blond éclatant rappelant l'or dans ses yeux.

—Tu m’as vraiment oublié Estella ? Tu ne te rappelles pas de moi ?

Sur le coup, je reste sans voix. Sa question me perturbe.

Mais à chaque fois que je tente de me souvenir, ma tête me fait mal. J'hurle toute la douleur que je ressens en tenant mon crâne de chaque côté. J'empoigne ma chevelure en tirant par moment dessus. Ridzac m'extirpe de ce cauchemar en me prenant par le bras.

—Je vois, il a vraiment effacé ta mémoire.

Je n'arrive pas à comprendre ce qu'elle veut dire par-là. Mais le loup blanc observe attentivement Elisabeth. Quand ses yeux s’ouvrent en grand, il semble avoir compris quelque chose qui m’échappe.

Soudainement, Ridzac me soulève sur son épaule avant de sauter sur les toits.

—Ridzac...

Quartaffel nous pourchasse. Il porte Elisabeth sur l'une de ses épaules. L’humaine est assise sur lui et quand je la regarde dans les yeux, je ne vois rien en elle, juste une simple coquille vide.

Elisabeth me connait. Je rêve d'elle mais je suis incapable de mettre des mots sur notre relation. Mais maintenant, je sais que nous sommes liés.

Mais quel genre de lien nous lie plus exactement ? Qui est-elle vraiment pour moi ? Pourquoi est-elle mon ennemie alors qu’elle m'a montré une gentillesse profonde à chacune de nos rencontres ?

—Ridzac, Elisabeth… est…

Mais plus je la regarde, plus le monde autour de moi devient flou. Je ne suis plus capable d’entendre les bruits autour de moi. Je ne vois plus rien d’autre qu'Elisabeth et ses cheveux dorés qui dansent dans le vent. Je la revois dans mon rêve, devant les portes de ce château. Je me souviens de la sensation que j’ai eu quand elle est tombée dans mes bras. De mes mains sur ses épaules qui l’enlacent… de ses larmes et de sa robe tachée de vert… de cet endroit où ce cour d'eau s’étend le long de cette colline verdoyante…

—Elisabeth…est...

Je prononce inlassablement son prénom, me laissant porter par Ridzac.

__

Alors ? Que veut bien Elisabeth a Estella à la fin ? Des idées sur sa personnalité ?

Si ce chapitre vous a plu, pensez va voter et à  commenter les amis 💝💝

HIS SOUL BOND 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant