Chapitre 17 : Reve brise...

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Chapitre 17 : Rêve brisé...

Nous voilà en janvier 2006, je suis toujours en 6ème. Entre les quelques jours qui ont suivi la rentrée et ce mois-là, quelques trucs ont changé mais pas beaucoup. Au collège, Nawal ne traînait plus du tout avec les autres filles avec qui j'étais en primaire et moi. D'ailleurs, le groupe d'une dizaine de filles qu'on était commençait à battre de l'aile, les embrouilles se multipliaient et les pardons étaient de moins en moins sincères... Par rapport à Élisa par contre, rien n'avait changé, elle m'ignorait les 3/4 du temps, l'autre quart elle me souriait en coin, mais le petit sourire qui veut dire « on se dit bonjour de loin mais c'est tout », donc voilà, pas de changement de ce côté-là.

Niveau familial, mon père me manquait, le voir qu'un week-end sur deux c'était pas assez pour moi... Je voulais passer en garde alternée, mais je ne savais pas comment le dire, ni à mon père, ni (encore moins) à ma mère...

Niveau basket tout allait bien, la saison avait bien commencé, on était plutôt bien classées. Mais la nouvelle (dont j'avais parlé) ne savait vraiment pas jouer. Même après 4 mois, elle ne savait toujours pas dribbler, même pas un peu. Elle me déprimait à un point quand elle jouait. Mais bon, on était que 6, pour 5 joueuses sur le terrain donc l'entraîneur était bien obligé de la faire jouer, et puis c'est comme ça qu'on progresse (normalement).

Donc voilà, revenons à ce fameux mois de janvier. C'était un samedi. On avait un match à l'extérieur et l'entraîneur ne pouvait pas venir, du coup c'était ma mère qui coachait (ça arrivait souvent quand mon entraîneur n'était pas là parce que ma mère, bien que championne de foot étant jeune (elle a joué en nationale 2, elle a la classe ma maman), a aussi fait du basket pendant plusieurs années).

Le match avait bien commencé pour nous, on menait malgré nos petits gabarits. Et oui, dans l'équipe on était toutes des naines (sauf la nouvelle qui savait pas jouer), et en plus assez maigre, donc en général on ne faisait pas peur à nos adversaires et on ne pouvait pas jouer sur le physique comme beaucoup le faisait. Par contre la technique, là on était douées. Bref, dans cette équipe adversaire là, les filles étaient particulièrement grandes et surtout « fortes ». Sauf que le danger quand vous vous retrouvez contre ce genre de filles, qui jouent sur le physique, et qui en plus sont énervées quand elles perdent, et bien c'est exactement ce qui m'est arrivé. Je vous explique.

On attaquait. Une des filles de mon équipe a perdu la balle ou a marqué je ne m'en souviens plus, mais la balle est revenue à l'autre équipe. La fille que je marquais avait la balle et est partie en courant. Mais je courais plus vite qu'elle, du coup je l'ai vite rattrapée et je l'ai obligée à dribbler de la main gauche alors qu'elle était droitière. Je n'aurais pas du. Ça l'a énervée, et quand elle a voulu aller dans la raquette (sous le panier), en me coupant la route donc, elle m'a repoussée avec son bras. Sauf qu'avec le gabarit qu'elle faisait, et celui que je faisais, j'ai volé. Et crac ! J'ai mal atterri, très mal même, et ma cheville gauche a souffert. Je me suis mise à pleurer direct, j'avais super mal je ne pouvais pas bouger.

Ma mère est venue me chercher sur le terrain et m'a portée jusqu'au banc. Les filles se sont retrouvées à 5, je ne pouvais plus jouer, et le pire c'est que le match était commencé depuis même pas 5mn (sachant qu'en benjamine, la catégorie où j'étais, les matchs durent 4 fois 7mn). Autant vous dire que j'étais dégoûtée. On m'a posé de la glace sur la cheville et j'ai pu regardé la fin du match (heureusement que ma mère coachait sinon j'aurais pas pu voir la fin !).

La fin du match est arrivée, les filles étaient mortes parce que jouer presque tout un match sans remplaçante, c'est dur ! Je crois qu'on avait gagné quand même, de peu, pas plus de 5 points de différence... Sauf que moi, je ne pensais pas vraiment à ça... Ma mère m'a portée jusqu'au vestiaire, je devais enlever ma chaussure. Ahah la grosse blague, pourquoi l'enlever hein ? Elle était très bien où elle était. C'est ce que j'ai répondu à ma mère mais ça n'a pas fonctionné. Elle m'a enlevé ma chaussure et on a tracé aux urgences.

En arrivant, j'ai vu un garçon sortir en tenue de foot avec un plâtre de la cheville jusqu'à la cuisse. Je ne sais pas ce qu'il s'était fait, mais ça devait faire bien mal ! Dans la salle d'attente, il y avait une fille d'une vingtaine d'années avec sa mère. Elle m'a dit qu'elle était là parce qu'un chien lui avait sauté dessus et qu'il lui avait déboîté l'épaule ! Étant arrivée avant moi, elle a fait les examens avant, donc quand elle revenait, elle me racontait pour me rassurer. Après la radio (qui a été faite assez rapidement), il a fallu attendre au moins 2h pour voir le médecin. La fille m'avait dit que ça allait faire mal mais que c'était un mal pour un bien...

En effet, ça a fait très mal ! Quand je suis rentrée dans la salle du médecin, il m'a demandé de m'allonger, et il appuyait sur ma cheville, mais bien fort, en me demandant si ça faisait mal. J'avais envie de lui répondre « bah oui du con ça fait mal sinon je serai pas là !!!! », mais je me suis retenue. Au bout d'un moment, il a pris mon pied et il a remis ma cheville en place. J'ai hurlé x). Je crois qu'on m'a entendue même dehors ^^. Il m'avait fait un mal de chien ce gros con ! Mais bon, je me répétais « un mal pour un bien, un mal pour un bien, etc...» dans la tête. Après ça, il m'a mis un plâtre, enfin une résine à ce que j'ai compris, et on est parties. Ils sont généreux à l'hôpital, il te prête des béquilles pour sortir, mais faut les ramener juste après, donc en fait j'suis allée dans la voiture en béquilles et ma mère est repartie pour rendre les béquilles, et est revenue.

On est rentrées, et le lundi matin ma mère m'a acheté des béquilles. C'était partie pour 3 semaines de plâtre (j'aime pas dire résine c'est moche) donc au moins 4 de béquilles ! Et surtout, 6 sans basket ! On y va gaiment.

Chronique d'une vie legerement differente des autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant