Chapitre 26 : Phase 3 et 4 - La peur et la dépression

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Chapitre 26 : Phase 3 et 4 – La peur et la dépression

Après cette journée, il y a eu le week end, enfin il paraît parce que je suis incapable de vous dire ce qui s'est passé pendant ce week end. Lundi, fin des vacances. Marina était la seule au courant du groupe qu'on était, j'en avais parlé à personne d'autre. Sauf que dès que je suis arrivée, tout le monde a vu que quelque chose n'allait pas, j'imagine que j'avais toujours les yeux gonflés et rouges à force d'avoir pleuré... Sauf que je n'y répondais pas, j'étais dans un autre monde. Marina leur a expliqué, j'ai eu des tonnes de « Je suis désolé », vous savez ce truc qu'on nous dit, qui d'un côté nous fait du bien, d'un côté nous énerve « Pourquoi t'es désolé ? T'y es pour quelque chose peut-être ?! », et d'un côté nous déprime encore plus « Ouais, moi aussi je suis désolée...». 

Pendant au moins toute la semaine, je passais les cours à regarder dehors ou à fixer ma feuille. J'essayais de prendre les cours tant bien que mal mais c'était très dur de me concentrer, et le mieux du mieux, c'est que ma c******* de prof de français, Mme R., continuait de m'engueuler tout le temps alors que je décrochais pas un mot. Je n'avais aucune motivation, aucune envie de continuer les cours, j'avais envie de rien en fait. Et c'est là qu'on se dit que j'avais vraiment « un truc » parce que même dans cet état j'arrivais à avoir des bonnes notes, sans avoir écouté le cours. Me demandez pas comment, j'en sais rien.

Nouveau passage dans mes pensées : Là encore, le nom du chapitre dit tout. Une fois la colère redescendue, il ne reste plus rien, on se sent vide. Et ce vide nous fait peur. Je me demandais souvent « Qui va m'apprendre ça maintenant ? », « Comment je vais faire sans lui ? », et je répondais par « Personne, je suis toute seule maintenant », et ça me faisait peur. La solitude m'a toujours fait peur, mais là c'était pire que tout... La solitude et le vide que je ressentais créaient une sensation étrange en moi, ce truc qu'on appelle « dépression ».

Je n'avais plus envie de rien, ni de manger, ni de rire, ni même de jouer au basket c'est dire ! J'ai commencé à me renfermer sur moi-même, les « poèmes » que j'avais commencé à écrire en 6ème sont devenus beaucoup plus noirs, au lieu de parler d'amour, d'amitié et de joie, ils parlaient que de mort, de deuil et de solitude.

À cette période, le moindre truc qui me rappelait Sylvain me faisait pleurer, même le plus petit détail comme quand on me parlait d'un mec avec les cheveux longs, ou l'escalade... C'était infernal. C'était les seuls moments où je me reconnectais à la réalité. Le soir quand j'étais toute seule dans ma chambre, je parlais à haute voix comme s'il était à côté, comme s'il pouvait m'entendre. Je vais peut-être passer pour une conne en disant ça mais j'ai dit que je raconterai tout donc... Y'a même des fois où je tendais la main comme si je voulais attraper la sienne... Bref. 

J'étais perdue, comme je l'ai déjà dit c'était mon seul repère adulte masculin digne de ce nom, je commençais à me rendre compte de l’alcoolisme de mon père donc ça n'aidait pas... Pis je me posais les questions « débiles » du style « pourquoi lui et pas moi ? », « qu'est-ce qu'il a fait pour mériter ça ? », etc... J'avais beau chercher, je ne trouvais aucune réponse.

Chanson : http://www.youtube.com/watch?v=wwCykGDEp7M ♥

AIMEZ si vous avez lu que je voie combien lisent vraiment ♥

Chronique d'une vie legerement differente des autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant