IV

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"Le mariage n'est pas une plaisanterie"

Le lendemain matin de bonne heure, pendant que le soleil apparaissait à peine à l'horizon, Nagnouma était déjà debout profitant du doux vent du matin. Sa conversation de la veille avec son fils tournait encore dans sa tête, elle n'en croyait toujours pas ses oreilles. Jamais elle lui serait assez reconnaissante, son refus aurait été pour elle la fin de son mariage, Boubacar l'aurait chassé de sa maison comme une moins que rien car une chose est sûre il l'aurait accusé de complicité avec son fils.
Nagnouma se rappelle encore, et toujours peut-être, du jour où son fils rentrer pour les vacances scolaires il y'a une année ou presque, lui parla de son amour fou pour une jeune fille de sa classe et de son envie de l'épouser. Depuis ce redoutable jour les ennuies commencèrent, Boubacar son mari avait vu en elle celle qui encourageait son fils à l'affronter.
Dramane est ma chère, mon eau, mon sang, je ne vois pas pourquoi ou plutôt pour qui il me désobéit, si il ne change pas soit je le déshérité soit je l'égorge pour en faire sacrifice, et toi ce jour là tu quittera ma maison Nagnouma car c'est Ton fils c'est à toi de le mettre sur le droit chemin, avait dit mot pour mot Boubacar sans cacher sa colère. Nagnouma ne pourrait jamais de sa vie oublier ses paroles prononcés avec tant de haine.
Oui pour les hommes l'enfant qui dérive est celui de sa mère et l'enfant qui est droit, toujours obéissant est nul doute celui de son père.
Un sourire vainqueur apparut sur ses lèvres, bientôt elle sera la préférée de son mari ce qui revient à détrôner sa très chère co épouse.
En parlant du loup ou plutôt de la loupe, Maïmouna sortit de la case en baillant, la nuit fut longue; Niamanto n'a pas dormit de la nuit, elle avait un début de fièvre. Maïmouna fit les rituels du matin, alla à la cuisine chauffé le reste du dîner de la nuit dernière qu'elle avait précieusement garder dans une marmite avec comme couvert un tamis afin de laisser l'air passé
Elle mit le contenu de la marmite dans un grand récipient et appela les membres de la famille, bientôt tous se réunirent autour du plat à part le chef de famille qui était sorti très tôt le matin pour régler ses affaires, avait il dit.
Soumba lécha pour la énième fois sa main avant de la replonger dans la tasse, comme elle aimait ça ,le tô de la veille chauffé le matin, elle en raffolait. Parfois elle faisait du bruit avec sa langue pour faire duré le goût, un bruit sourd qui énervait Yacouba.

-Eh Allah Soumba à cause de Dieu arrête avec ce bruit, quand tu seras chez ton mari tu te feras des ennemis juste à cause de ça. Se plaignit Yacouba.
-Laisse la, elle mange comme elle veut si tu n'es pas content lèves toi.
-Nagnouma il ne dit que la vérité, une femme ne mange pas comme ça, c'est maintenant qu'on doit lui apprendre ce qui est bon ou pas. Ajouta Maïmouna.
-Maïmouna ne te mêles pas des histoires de Mes enfants, si quelque chose n'est pas bon dans leur comportement je me chargerai moi même de le changer et pas toi, inquiète toi pour tes enfants.
-Nagnouma, Soumba est aussi ma fille que la tienne je ne fais pas de distinction entre elle et Niamanto, elle est notre fille et c'est notre devoir à toutes les deux de l'éduquer, Soumba est plus ma fille que la tienne, chez les malinkés c'est la belle mère qui est tout pour l'enfant, les malédictions de la belle mère est susceptible de la toucher que les tiennes. Jamais je ne ferai de favoritisme entre ces enfants parce qu'ils sont tous les miens aussi que les tiens.
-Épargne moi tes blablas Maïmouna ont sait tous ici que l'enfant d'autrui ne sera jamais le sien surtout si cet enfant est celui de ta co épouse, à l'avenir ne te fatigues pas pour éduquer ma fille elle a déjà une maman, Dieu merci je suis encore vivante. L'arbre suit sa racine Maïmouna.
-J'ai compris Nagnouma, les banbaras disent qu'un enfant bien éduqué est pour toute la société parcontre un enfant mal éduqué est celui de sa mère et encore une chose Nagnouma si tu fais de ton enfant le commandant des crocodiles eh bien tu seras sa première victime, c'est la graine de l'arachide qui tue l'arachide Nagnouma ne l'oublie jamais, un homme avertit en vaut deux.

Une Question de tradition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant