XI

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Une question de tradition

Boubacar et Makan s'étaient liés d'amitié depuis leur tendre enfance. Ils avaient marché ensemble les soixante kilomètres pour se rendre à l'école. Après avoir obtenu son diplôme de fin d'étude fondamentale, contrairement à Boubacar, Makan partit continuer ses études dans la ville tandis que boubacar restait au village pour se rendre utile dans les travaux champêtres. Ainsi ils furent séparés par le destin même si dès fois Makan venait passer ses vacances au village. Ils ne partageaient plus les mêmes ambitions et n'avaient plus les mêmes priorités. Les réalités de la ville sont différentes de celles du village. Boubacar fonda sa famille très jeune sous la ferme décision de son géniteur tandis que Makan menait sa vie d'étudiant.
Chaque fois que Makan venait au village, boubacar faisait de son mieux pour être là pour lui, passer le maximum de temps avec son ami et ainsi essayer de garder les liens qu'ils ont jadis perdu à cause du temps et la distance.
De ce fait les femmes de boubacar et Makan s'entendaient bien. C'est en profitant des nombreuses visites de ses parents chez les bamakois que demba prit l'habitude de traîner avec les filles de boubacar. A peine deux jours qu'ils étaient au village,demba partageait une complicité avec les filles, surtout avec niaman. Il la trouvait t'es différente des autres filles du village. Elle était belle et portait sur elle des habits soigneux et propres. Grâce à elle, il connaissait quelques coins du village.

-Demba où est ce que tu vas de si bon matin ? Demanda safi, sa mère.

Demba qui était à deux pas de la sortie, revint sur ses pas.
-Je vais chez oncle boubacar.
-Dis plutôt que tu pars voir ton amoureuses villageoise là.
-Oumou soit gentille. A ce que je sache nous venons tous de quelques parts et on s'est rencontré dans la ville. Au lieu de rester ici à raconter n'importe quoi tu ferais mieux d'y aller avec lui pour visiter le village et connaître les lieux.
-Hieu maman je veux pas sortir il y a trop de sorcières ici même hier quand on a été salué le vieux de karan j'ai remarqué qu'une veille dame ne cessait de nous fixer.
-C'est pas parce que elles sont veilles que se sont des sorcières en plus ils ont raison de vous fixer après tout vous venez de la ville et pour eux c'est comme si vous veniez d'un autre pays ou une autre planète.

Ennuyeux de l'échange entre sa mère et sa sœur, Demba demanda à sa mère si il pouvait disposer avant de courir rejoindre la concession de ses amies.
Un fois à destination il trouva nagnouma dans la cour avec un bagage sur la tête qui s'apprêtait à sortir.

-Bonjour mbani. Je viens voir niaman et niéléni.
-Bonjour mon fils, comment tu vas ? Tes parents se portent bien ? Ça se passe bien ton séjour ?

Demba était amusé par la manie qu'ils ont ici de demander les nouvelles de toute la famille sans te laisser répondre à une question à la fois.
-Ils sont à la maison.
-Ha d'accord. Et tes sœurs ? Je ne les vois pas dans les rues. Se plaisent elles ici ?
-C'est juste qu'elles n'ont pas d'amies. Et niaman? S'impatiente Demba.
-Niaman ton petit griot vient te chercher, s'écria nagnouma pour qu'elle puisse l'entendre. Elle est derrière le silo avec sa sœur.

Demba n'attendit pas ses restes et partit à l'encontre de ses amies. Il les trouva en compagnie de leurs frères namory. Il fut intimidé par la présence de ce dernier. Niaman lui avait parlé de son autre frère hormis dramane, qui travaille en ville mais venait à chaque hiver pour cultiver. Il le reconnut de par la description que lui a fait son amie. Namory préparait l'âne tant dis que ses sœurs chargeaient le chariot.

-Demba je savais pas que tu allais venir ce matin. On s'apprête justement à aller au champ. S'exclama niaman.
-Je n'ai personne d'autre avec qui s'amuser c'est pourquoi je suis venu. Dit il la voix basse et gêner de la présence de namory qui portait désormais toute son attention sur lui.
-Si tu veux tu peux venir avec nous au champ tu sais. Intervint niéléni.
-J'ai cru comprendre hier que vous aviez fini de semer votre champs.
-Oui on a terminé mais te rappelles tu de ces deux femmes qui nous ont aidé ? Elles le faisaient pas par gentillesse, le dile était qu'elles nous aident à planter nos arachides et qu'en retour on les aide aussi. C'est ce que tu fais pour les autres qu'en retour ils le feront pour toi. Expliqua niaman.
-Je vais venir avec vous. J'ai adoré semer hier.
-C'est parce que c'était ta première fois de le faire et en plus tu n'es pas habitué à le faire contrairement à nous qui le faisons chaque année sinon tu en seras moins enthousiaste. Vous ne connaissez pas la dureté de la vie vous en ville. Rétorqua namory.
-Y a t il une place pour lui dans le chariot namory ? S'enquit niéléni.
-Oui bien sûr. Va appeler Ina qu'on prenne la route niaman.

Une Question de tradition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant