XIII

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As salam aleykoum.
Bonne lecture à vous et n'hésitez pas à m'envoyer des commentaires ou cliquer sur la petite étoile ⭐️.

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Partie dédiée à @Tima touré.

L'hiver laissait place à l'harmattan emporta avec lui ses journées pluvieuses et ses ciels gris. Plus de gros nuages noirs à l'horizon ni d'éclairs.
La dernière récolte fut faite et les maïs furent moissonnés et stocker dans les silos. Ils serviront pour nourrir les familles jusqu'à la prochaine récolte. Restait plus qu'à prier pour que la prochaine saison soit aussi bonne que l'année écoulée sinon plus.
Il faisait un peu chaud et le soleil dans toute sa splendeur dans le ciel n'aidait pas non plus.
Sali se dépêcha d'installer le mortier sous le grand arbre, à l'ombre, à l'abri de la chaleur et du soleil. Elle entreprit des va et vient entre la cuisine et l'ombre. Tantôt pour apporter les calebasses tantôt pour apporter l'eau et le sac de maïs.
Elle versa presque la moitié du sac, ajouta un peu d'eau et commença à piler de toute ses forces. Occasionnellement elle murmurait une chanson qu'elle aimait chanter de son enfance.
Piler était une tâche très pénible. A la fin, on terminait les bras en crampe et la paume des mains très dure. De temps en temps, elle tapotait les fesses de son fils, qu'elle portait sur le dos, pour le calmer. Pour se donner plus de courage elle tapait souvent les mains entre deux coup de pilon, chantant de plus belle, le visage en sueur. Une fois les maïs écrasés, elle renversait le contenu du mortier dans une grosse calebasse et versait le contenu du sac dans le mortier. Elle put vider le sac entre ses tapes de mains, chants et cries de son enfant.
Fatiguée, elle ne prit pas la peine de ranger la cour. Elle se contenta d'apporter la calebasse remplis de maïs broyer dans sa case et se reposa un peu.
La cour était calme, les enfants de nafissatou (femme du second fils de tarata) était parti à l'école coranique et leur maman était parti rendre visite à son père qui se sentait pas bien et devrait revenir le soir.
Batoma de son côté, s'occupait à vider le tonneau en plastique des morceaux beurre de karité qu'elle avait fait l'année écoulée. Elle entreprit de les mettre dans un seau et de le vendre au marché. Elle chargea ensuite le tonneau des nouveaux morceaux de beurre de karité. L'argent de l'ancien lui servirait d'économie et elle utilisera le nouveau pour sa cuisine de l'année.
Depuis le mariage de sali, tarata acceptait enfin de manger le repas qu'elle préparait même si parfois elle avait le malin plaisir de refuser son repas, demanda à sa belle fille préférée de lui concocter quelque chose à manger. A partir du moment où elle vivait en paix, le reste lui emportait peu. Même si parfois des petites disputes avaient eu lieu, c'était moins hostile qu'autre fois. La plupart du temps tarata l'ignorait royalement. La seule aec qui elle avait plus de problème c'était nafissatou, le bras droit de tarata. Elle se gênait point de lui lancer des piques. Elles se lançaient des paroles hostiles mais n'allaient jamais loin. Sa relation avec sali était bizarre, elles se contentaient seulement d'échanger des salutations d'usages sinon rien. Elles vivaient comme deux colocataires. Depuis le début de son ménage, batoma n'avait rien contre sali car son mariage fut orchestré par tarata mais elle ne l'appréciait pas. Secrètement elle lui reprochait de lui avoir volé son mari. Elle devrait reconnaître que fousseyni a toujours été droit entre eux deux, n'empêche que cela lui faisait mal quand elle le voyait rentrer à la maison le sourire aux lèvres prendre des mains de sali son fils. En ce moment elle se sentait inutile et se demandait ce qu'elle faisait encore dans son ménage si elle n'arrive pas à enfanter.
Après avoir épousé sali, fousseyni prit ses responsabilités et convoqua une réunion entre ses deux femmes pour leur dire qu'il voulait pas de dispute entre elles encore moins de problème.

-Salimata, batoma est ta grande sœur. Même si tu es plus âgée qu'elle, tu es venu la trouver ici et de ce fait tu lui doit respect et considération. Je t'ai pas épousé parce que tu as quelques chose de plus qu'elle ou qu'il lui manque quelque chose.
Batoma, du même droit que toi sali est ma femme. Je veux que tu la respecte autant que tu me respecte. Ne la vois pas comme ta co épouse ou ton ennemie. Tu es sa grande sœur.Conseille la, guide la, explique lui comment se font les choses ici et quand elle te fais quelque chose qui te plait pas, approche la et parlez calmement sans vous insulter. N'écoutez pas les gens qui se mettront entre vous. Ce sont des briseuses de foyer qui viennent semer la zizanie chez les autres et retourner chez elles satisfaites. Alors qu'elles n'arrivent pas à gérer leurs propres problèmes.
Si vous voulez mon bonheur entendez vous, je veux pas de dispute chez moi. Je veux pas qu'on parle au village que mes femmes se sont bagarrées. Celle qui provoquera une quelconque dispute perdra mon estime à jamais et je ne lui pardonnera jamais. Soyez comme des sœurs pour le bien de vos futurs enfants. Soyez unies. Avait psalmodié fousseyni.
Au début elles discutaient de temps en temps, pour faire plaisir à leur mari. Cependant batoma évitait soigneusement de parler de sa belle-mère. Puis ne sachant plus quoi se dire, elles se contentaient de se saluer et s'entre aider en cuisine ou engager des mini discussions qui ne duraient pas plus de deux minutes.
Tarata s'est glissé entre elles, allant raconter des méchancetés sur batoma à sa co épouse, l'accusant même de l'avoir marabouté. Depuis sali a pris ses distances et batoma qui ressentait de la jalousie face à la grossesse de sali n'a pas fait d'effort pour serrer les liens.
Batoma rangea un peu sa case et sortit prendre l'air dans la cour. A peine elle s'était assise que nafissatou se fit déposer par un chariot à l'entrée de la cour. Elle déchargea le char de ses bagages et entra dans la concession sans saluer, seule sa fille murmura un bonsoir en trainant les pieds dû à la fatigue du voyage.Elle fit comme si il n'y avait personne.

Une Question de tradition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant