XXIX

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As salam Aleykoum. Bonne lecture et n'oubliez de cliquer sur la petite étoile, merci🥰🥰🥰.

Un énième coup d'éclair éclata, et illumina le village plongé dans le noir, suivi d'un bruit sourd, c'était la tonnerre. Le ciel ne cessait de gronder. Comme si, il cherchait à se rebeller ou s'exprimer d'une quelconque manière qu'il soit.
Il faisait si sombre qu'on aurait cru que la nuit était tombée depuis belle lurette. Alors que le muezzin venait à peine de terminer l'appel à la prière de Maghreb. C'était l'annonce d'une horrible tempête.
Il ne pleuvait pas encore, mais il ventait violemment, à arracher les troncs robustes des baobabs et le toit des case.
Dans la case illuminée par une petite lampe à pétrole, on ne sentait pas la brise. On entendait bien sûr le souffle du vent et le secousse des arbres.
Elles étaient conscientes de l'orage qui menaçait d'éclater mais la dedans une autre tempête était en cours. Celle qui pourrait annoncer soit une bonne nouvelle soit une mauvaise. Celle qui était présagé de l'arrivée d'une nouvelle vie ou d'une perte.

Nah, la guérisseuse,fut boire à niéléni un ixième calebasse de feuille bouillie. Elle sirota le liquide non sans faire une grimace. Sa belle mère essuyait son front avec le bout de son foulard. Elle était à bout de force. Depuis des heures qu'elle était couchée, essayant tant bien que mal de faire sortir cet enfant de son ventre, mais elle y arrivait pas.

-Allez chercher ma mère, je veux voir ma mère, pleura t elle.
-Niéléni toi aussi comporte toi en femme, la réprimande sa belle mère, je sais que c'est difficile mais tu dois faire des efforts.
-Je veux voir ma mère.
-Avec ce temps elle pourra malheureusement pas venir, tient bon tu la verras quand elle ira voir son petit mari à la maison.
-Nah que se passe t il ? Demanda Niaman inquiète.
-L'enfant n'arrive pas à passer, le trou n'est pas assez large pour le faire sortir.
-Oh mon Dieu. Que comptez vous faire alors ? Ma sœur souffre énormément.
-On va l'ouvrir pour laisser passer l'enfant mais pour ça faut que les médicaments fassent leur effet. Rétorqua la guérisseuse le plus naturellement possible.
-Mais vous avez vu son état ? Vous voulez l'achever ou quoi ? Ma sœur ne subira pas cette atrocité surtout dans son état. S'écria Niaman
-Niaman il n'y a pas d'autres alternatives, l'enfant doit sortir.
-C'est plus sécurisé qu'on l'amène au dispensaire, lança Niaman après mainte réflexion.

Elle avait pris conscience que quelque chose tournait pas rond et que les calebasses de feuilles n'allaient rien arranger.

-Es tu normale Niaman ? Qu'est-ce que cette dame peut bien venir faire ici ? Gronda la belle mère de niéléni.
-Niaman nous toutes sommes nées de cette manière et le temps ne te permet pas de sortir, renchérit la guérisseuse.
-Mbâ affrontons la réalité, on a besoin d'aide. Et je veux plus voir ma sœur souffrir ou mourrir sous mes yeux.
-Tu es trop têtue Niaman. Moi je te préviens je suis contre ça et s'il se passe quelque chose, tu en seras l'unique responsable.
-Ayiwa. Niéléni tient bon je fais vite d'accord.
-Fais vite Niaman, je je veux pas mourir.
-Inchalah il t'arrivera rien.

Niaman ne put s'empêcher de jeter un dernier coup d'œil de compassion à sa sœur avant de fermer la porte.
Elle s'était rendu au village où se trouvait sa sœur pour une commission. Remarquant l'état du ciel, elle décida de se rendre chez sa sœur en attendant que l'orage passe. Que fut sa surprise lorsqu'elle trouva cette dernière recroquevillée sur elle même dans sa case. Elle alerta immédiatement ramatou, la belle mère de sa sœur et ensemble elles se rendirent à l'autre bout du village, chez la veille guérisseuse.
Niéléni avait rencontré pas mal de complications durant sa grossesse, elle était même dispensé des tâches ménagères. Et l'accouchement se montrait encore plus complexe.

Niaman courait à en perdre l'haleine. Elle était consciente de la distance mais elle avait l'impression qu'à chaque pas, la distance s'élargissait davantage. Et le vent ne l'aidait pas non plus. Elle ne voyait presque rien, autant par l'obscurité que les coups de vent qui l'obligeaient à se protéger les yeux en les fermant. Malgré les difficultés, elle n'abandonna en aucune raison, la vie de sa sœur et de son bébé étaient en jeux.
Elle ignorait par quel miracle, mais elle arriva enfin à destination. Elle tambourina la porte comme une folle. Heureusement que les villages n'étaient pas éloignés les uns des autres.
Fatima sursauta en entendant le bruit de la porte. Était ce quelqu'un qui cherchait refuge contre l'orage ? Se demanda t elle.
Elle déposa son livre sur la petite table et entreprit d'ouvrir la porte. Elle savait que le village était sécurisé, elle n'y a jamais entendu parler de vol ou cambriolage. Il y avait les coupeurs de route bien sûr mais pas des cambrioleurs. Néanmoins elle lança un qui est là, avant d'ouvrir.
-C'est moi Niaman, répondît elle la voix tremblante.

Une Question de tradition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant