Une Question de tradition

XXXI

As Salam aleykoum.
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-Niaman depuis que tu es là tu ne sors pas, tu ne parles avec personne. Tu es tout le temps isolé dans ton coin.
-Mah je me sens mieux ici.
-Niaman arrête de faire ta têtue et part chez toi.
-Mah je suis chez moi.
-Tu n'es plus membre de cette famille depuis que tu t'es mariée.
-Depuis que vous m'avez forcé à épouser cet homme. Cracha Niaman.
-Niaman le mariage ne se passe pas comme ça. Prendre tes affaires à la moindre occasion. Depuis que je suis chez ton père, je n'ai jamais pris mes affaires pour rentrer chez moi. Et Dieu sait tout ce que j'ai supporté.
-Mah mes épaules ne sont pas assez large pour supporter ce que tu as pu supporter. Désolées je n'ai pas cette force. Tout ce que j'attends aujourd'hui de cet homme c'est ma liberté.
-Ay Niaman arrête avec ces bêtises. T'entends tu parler ? Le mariage n'est pas un boubou qu'on hôte quand on s'en lasse.
-Mah le mariage n'est pas non plus une porte de non retour et le divorce n'est pas une fatalité. Mah cet homme m'a traité de pute et il m'a...je le hais de toute mes forces.
-En attendant va répondre ton père. Il veut avoir une discussion avec toi.
-Dis lui que j'arrive. En tout cas je te préviens, je ne retournerai pas chez cet homme.

Niaman attacha négligemment son foulard sur la tête, et traînant les pieds.
Babacar était assis sous le grand arbre et égrenait son chapelet.
Niaman prit place sur l'escabeau et attendit qu'il termine son dikhr.
Il semblait calme et détendu, il termina son dikhr et porta son intention sur sa fille.

-Vas appeler tes frères et tes mères. Lança t il.

Niaman exécuta, plus tard ils étaient tous réunis dans la grande cour.

- Je crois que vous avez tous deviné l'objet de cette réunion. Je vais pas tourner autour de pot. Il y a quelques semaines, Niaman a quitté le domicile conjugal à cause d'un mal entendu avec son époux. Je lui ai ouvert la porte de chez moi car elle semblait perdue. Elle se sentait pas bien alors je lui ai donné un délai de quelques jours, le temps pour elle de se reposer et qu'elle règle ses différents avec son mari. Je lui ai accordé mon hospitalité car elle se sentait pas bien. Niaman me connaît et vous tous d'ailleurs, et savez que je n'ouvre pas ma porte aux étrangers. Car oui Niaman ne fait plus parti de ma famille depuis son mariage. Quelques jours après sa venue, son mari a envoyé les gens la chercher mais elle a refusé. Il lui a laissé le temps de se calmer et renvoyer encore ses oncles, mais paraît il que Niaman les a fait savoir que la seule chose qu'elle attend de son mari est le divorce. Et j'ai appris que la dernière fois qu'ils étaient venu, elle n'a même pas daigné sortir de la case. Je crois qu'à ce stade c'est de l'impolitesse pure et simple. Niaman est ce comme ça que je t'ai éduqué ? Est ce de cette manière que je t'ai élevé ? D'où vient cette insolence ?

Babacar fixa quelques secondes sa fille qui baissa les yeux, puis se tourna vers maïmouna.
-Maïmouna dit à ta fille que le mariage n'est pas un jeu. Dit lui que la femme c'est mougnou ani sabali. Compte t elle quitter chez elle à chaque petit problème avec son mari ? Ne lui as tu pas dit que tu as eu mille raison de rentrer chez tes parents mais que tu es resté ? Si toi même avait eu ce comportement serait elle en vie en ce moment ? Si nos mamans l'avaient fait comme elle, serions-nous à cet instant dans ce monde ? Ne lui as tu pas dit que tu as eu des nombreux raisins de partir mais je tu es resté malgré tout ?Enseigne à ta fille l'endurance et parle lui de l'importance des liens du mariage. Souleymane est un bon ami et nos familles s'entendent parfaitement, je veux pas détériorer ma relation avec sa famille à cause de ta fille. Maïmouna je veux que tu dises à ta fille que je veux pas la voir chez moi au coucher du soleil, demain. Les oncles de son mari m'ont fait part de leur désarroi et je me suis jamais senti autant humilié de ma vie. Ils m'ont avoué qu'ils viendront plus intervenir et que Niaman devra rentrer d'elle même, et à leurs place, j'aurai pris la même décision. Une gamine ne peut pas me faire perdre mon temps. Voilà où t'a mené ton entêtement et ton impolitesse. C'est tout ce que j'avais à vous dire.