IX

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-Sali il y a trop de sel dans ta sauce. Tarata fit une grimace et poussa la sauce à l'écart d'elle.
Sali entreprit d'attacher le bol de riz pour le champ puis fixa sa belle mère avec dédain.
-Et que veux tu que je fasse maintenant ?

Tarata eu un mouvement de recul, s'attendant sûrement pas à cette réponse venant de sa belle fille aimée.
-Oyé nédiabi togo yé biwa sali ?( c'est ta façon de me répondre aujourd'hui sali ?)
-Tarata c'est pas tous les jours qu'on cuisine du bon. D'habitude je cuisine des plats aussi appétissants les uns que les autres contrairement à certaine. Le seul jour où ça va pas a doun idama bani.
-Sali akaito oh ma dabô okama(excuses moi).
-Sinon tu sais où se trouve la cuisine aussi.
-Pas la peine d'en arriver là. Fais moi un peu de bouillie de mil à défaut de manger ta sauce.
-Tarata je n'ai pas ce temps je dois me rendre au champs pour donner à mon mari son déjeuner.
-Hon aya je vais me débrouiller d'en piocher dans le bol.

Sali transporta le riz sur la tête et partit au champs non sans laisser un sale regard à sa belle mère qui commence à l'irriter depuis quelques semaines. Elle avait de plus en plus du mal à la supporter cette veille dame.
Batoma observait la scène silencieuse. Elle était parfois amusée de la façon dont tarata prenait sur elle pour ne pas lancer une insulte ou une réplique sanglante comme à son habitude.
Depuis quelques mois la belle relation belle mère belle fille qu'entretenait tarata et sa sali n'était plus au bon fixe. Cette dernière avait de plus en plus du mal à garder son masque de belle fille modèle. Quant à tarata son visage de femme vicieuse et aigri tarderait plus à se pointer.
Ça se voyait à quel point elle prenait sur elle pour ne pas lancer une insulte et crier sur sali. Ces deux là hum je donne pas long feu à leur amitié légendaire, se dit batoma. Sali n'avait pas une apparence de femme sage comme elle faisait croire le contraire. Batoma était consciente que tôt ou tard chacune laissera tomber son masque et ce jour là c'est à sa porte que tarata viendra taper, car elle en était sûre sali se gênera pas de la traiter comme une ordure. Elle se gênera pas de lui faire regretter sa décision et l'empêchera point à lui présenter ses excuses à même à genoux si il le faut. A ça, elle attend ce jour avec tellement de patience qu'un grilleur de crapeau.
Elle regarda tarata avec pitié. Elle avait faim ça se voyait à des kilomètres. Rien qu'à voir son grand boubou qui lui tombait des épaules. Batoma fut tenté de lui faire sa bouillie de mil mais elle fut stoppé par sa conscience qui lui rappela toutes ces choses méchantes qu'elle lui a fait vivre puis son côté rancunier pris le dessus. Elle se détourna d'elle et s'offrit la vue de la poule qui nourrissait ses poussins. Cette vision la fit méditer. C'est bizarre, on dit que la poule donne rien de mauvais à ses poussins pourtant certaines mères comme tarata s'en têtent à se glisser entre leurs enfants et leurs bonheurs. Ne dit on pas que la première préoccupation d'une génitrice est le bonheur de sa descendance ? Alors pourquoi faire passer ses caprices au péril du bonheur de son enfant.
Batoma alla s'enfermer dans sa case préférant laisser son ventre vide que consommer une nourriture infecte.

*********
-Mah laisse moi t'aider.
-Te fatigue pas ma fille je suis déjà arrivée.
-Non j'insiste.

Sans lui laisser le temps de réagir elle débarrassa la veille dame de sa charge et l'accompagna jusqu'à chez elle.

-Merci batoma, qu'Allah te récompense.
-Pas la peine de me remercier je n'ai fait que mon devoir. Nos parents nous apprennent le respect envers les personnes âgées dans la société n'importe qui aurait fait le même geste malado.
-C'est vrai. Ta belle mère se porte bien ? Depuis quelques temps elle vient plus me voir.
-Elle se porte aussi bien qu'un cheval prêt au galop.
-Et mon mari ? Il m'a délaissé lui aussi. Depuis qu'il a deux jeunes épouses aussi belle l'une que l'autre il a oublié mon existence.
-Qui préfère une veille peau à une chair fraîche franchement.
-Pourtant ce sont les veilles marmites qui savent faire la bonne sauce. Quoi de mieux pour garder son mari que bien s'occuper de son ventre.
-Tu as un peu raison sur ce point, rétorque batoma hilare des mimiques de la veille malado. Malgré le passage du temps sur sa peau elle restait une dame forte. Seule sa peau fut touché par la vieillesse, elle restait énergétique.
Malado s' affaira à ramasser des brindilles pour en faire un feu.
Batoma l'intima à s'asseoir et décida elle même d'allumer le feu et d'y mettre une marmite remplie d'eau. C'est à cet instant que tarata se pointa chez sa voisine. A la vue de sa belle fille occuper elle bouillonna. Toujours à faire sa gentille devant les autres, je suis pas si stupéfaite que ça que tout le monde raconte tant de bien fait sur elle, se dit tarata avant de saluer chaleureusement son amie non sans assassiné sa belle fille du regard.

-Je demandais justement tes nouvelles à ta belle fille.
-Je suis venu te voir comme ça fait un petit moment qu'on se voit plus. Je craignais que tu ne sois malade.
-Je me porte bien grâce à Dieu. J'utilise ici ta belle fille comme esclave. Étant donné qu'elle m'est pris mon mari elle va s'occuper de mes tâches ménagères. Plaisanta malado faisant mine de ne pas sentir la tension entre ses deux visiteurs et essayant de détendre l'atmosphère.
-Comme tu es sur tes deux pieds je m'en vais. Je reviendrai plus tard.
-Déjà ? Assoit toi qu'on discute un peu, tu viens à peine d'arriver.
-Une prochaine fois malado.
-Je crois que j'ai fais fuir ton invité, lança batoma après que tarata ait quitté la cour précipitamment. Malado fit signe à batoma de s'approcher et prendre place en face d'elle.

-Batoma, tarata est ton aînée, la mère de ton mari et de ce fait tu lui doit respect et considération.
-C'est pas de ma faute si elle ne me supporte pas.
-Écoute moi d'abord. Quoi qu'elle te fasse ma fille endure. Ne lui manque pas de respect et plie toi en quatre s'il le faut pour elle. C'est elle l'aînée pas toi. Considère la comme ta mère et quoi qu'elle te dise ou fasse mets toi en tête qu'elle est ta mère et elle pourra rien faire qui puisse te nuire. Depuis le jour où tu as quitté la demeure de tes parents, tu es devenu la fille de tarata. Ça ne te coûte rien de la respecter. Les parents sont tellement importants dans nos vies. Fais tout pour honorer la promesse que tu as fait à ta mère en quittant ta maison. Prend soin de tarata et tu gagneras beaucoup. Les parents sont comme des collines, si tu les tombe dessus tu te blesses et si ce sont eux qui te tombent dessus tu te blesse aussi. Tout ça pour te dire que c'est toi la perdante dans cette histoire et non ta belle mère. C'est toi qui seras passé pour la méchante et c'est toi qui assumeras les conséquences. Le mariage c'est l'union de deux famille et non de deux personnes. Tu peux pas aimer ton mari et méprisé sa mère. Soit pas sujet de discorde dans la famille, la femme c'est comme une aiguille, c'est elle qui fait tout pour que la famille soit unie. Nali bekai tokomi ni tali bekai té crois moi tarata quittera cette terre avant toi, je ne lui souhaite pas. Soit patiente ma fille, je sais ce que tu traverse mais une chose est sûre dokadian nga asebalitai. Plasmodia malado.

Batoma écouta les paroles de malado religieusement puis se perdit dans un long mutisme. Les dires de cette veille dame pleine de sagesse la fit réfléchir. Ce que malado lui demandait était certes difficile mais pas impossible. C'est difficile de garder son sang froid dans certaine situation mais elle était prête à tout pour que cette brave dame, qui a traversé des tas d'épreuves, soit fière d'elle.

Une Question de tradition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant