Les coqs lançaient leur premier chant tant dis qu'à l'horizon apparaissent les premières lueurs du jour.
Loin dans la forêt on attendît les craquements des arbres et arbustes, c'étaient les esprits, maîtres de la nuit, qui fuyaient les premières lumières du jour naissant.
Les hommes vaquèrent à leurs occupations , au même moment certaines femmes, mères de famille étaient occupées dans la cuisine et d'autres cherchaient de l'eau au puit principal du village qui était très profond et remplit d'eau tous les douze mois de l'année.
Les paresseuse comme Batoma ne se lavaient que lorsque le soleil fut haut dans le ciel.
Elle se leva enfin, s'étira laissa échapper de sa bouche un long bâillement non sans mettre sa main sur la bouche. Elle sortit de la case les yeux plissés pour éviter que le soleil agresse ses yeux. Elle parcourut la cour du regards et apparemment tout était déjà fait
Batoma s'aventura un instant dans la cour, le pagne attaché à la poitrine avant d'aller chercher l'eau dans une des grandes timbales pour sa toilette.
Elle versa au creux de sa main de l'eau et l'aspergea sur son visage par la suite nettoya chaque recoin de son visage aussi délicatement possible les sourcils; cils, geste qu'elle répéta quatre fois avant de glouglouter de l'eau dans ses joues gonflées et la rejeta loin d'elle. Une fois, deux, elle mit son guèssè (bâton de bois qui sert à nettoyer les dents) dans sa bouche avant de laver ses pieds et mains le plus artistiquement. Elle se dirigea vers la case de tarata, sa belle mère, non pas pour la saluer comme la tradition l'ordonne mais pour prendre son petit déjeuner devant sa porte, une bonne bouillie fait à base de maïs.
-Batoma depuis deux jours tu ne me salue pas et je peux savoir pourquoi ? Questionna Tarata qui sortait juste de sa case.
Batoma joua à la sourde et contunia ce qu'elle faisait, c'est à dire manger.
-Dankadé( enfant maudit ) quand une personne âgée te parles ait la descendance de répondre, tes parents ne t'ont pas appris le respect peut être, s'emporta Tarata visiblement agacée du manque de considération de sa belle fille
-M'ma pourquoi perds tu ton temps avec cette stérile, une femme qui peut pas enfantée ne mérite même pas l'attention du chien, lança Nafissatou qui revenait du puit en sueur. Une vraie parasite, tu n'enfantes pas, tu ne cuisines pas encore moins faire les travaux ménagères, quand c'est l'heure de manger elle est la première à tout avaler comme un loup affamé tchuuur.
-C'est bon vous avez fini votre cinéma, je peux manger en paix maintenant, n'importe quoi ces chiennes, répliqua Batoma en plongea une nouvelle fois la louche dans la tasse.
-Lahila c'est moi tu traites de chienne Batoma ? Stafourlah eeh Allah j'arrive pas y croire tu m'insultes maintenant dans la maison de mon mari, s'écria Tarata choquée.
-Trop c'est trop j'en ai marre de vous deux, quand je cuisine pour toi Tarata tu ne manges pas, quand je fais ta lessive tu les ordonnes à ta belle fille de les refaire, quand je chauffe de l'eau pour toi, tu préfères l'eau froide à la mienne, quand je te salue tu me répond pas et que veux tu que je fasse d'autre, passer ma vie à courir derrière toi pour que tu m'acceptes ? Ça jamais, ayé tonron, j'en ai plus que marre si j'ai pas d'enfant ce n'est pas de ma faute mais la votre, tu crois que je suis pas au courant de ce que vous faites chez votre marabout là. Choubagadé nounou ( sorcières ).
-Eh allah je te jure que tu vas partir aujourd'hui Batoma, tu oses m'humilier de la sorte, tu verras wallah tu ne passera pas la nuit ici, commença à pleurer Tarata.
Cinéma ou pas personne ne saurait le savoir. Nafissatou insulta Batoma de dévergondée, mal polie. Les cries, pleures (Tarata) et insultes de toutes genre s'élevèrent dans la cour et bientôt la maison fut remplie des lakaltagninilaw (commère) les jeunes garçons coururent pour faire entendre raison aux femmes.
Pour dire vrai, Tarata n'a jamais aimé Batoma, disons qu'elle fut marié au mauvais moment. Tarata voulait pour son fils, une jeune fille belle, raffinée et polie du village, salimata, mais Fouseyni en avait décidé autrement, il était fou amoureux d'une autre, il l'a rencontré lors d'une fête au village d'à coté, elle dansait tellement bien et dégageait un tel charisme qu'il est tout de suite tombé sous son charme.
Il a mené une lutte acharné pour la conquérir car Batoma faisait partie de ses jeunes filles qui ont plus de prétendant que de cheveux, et une bataille pour convaincre sa mère d'accepter leur alliance.
Tarata dans la peur que son fils ne commette l'irréparable c'est à dire enceinter cette jeune fille qui changeait de jour en jour son fils, qui les éloignaient, dû céder à ce mariage pour ne pas perdre son honneur.
On envoya Sira, la première fille de Nafissatou, femme du deuxième fils de Tarata, appelé Fouseyni au champ, qui se trouvait de l'autre côté du village derrière le cimetière.
C'est après sa journée au champ que Fouseyni répond à l'appel de sa mère qui lui raconta la discute du matin en prenant bien soin d'en rajouter.
Ce soir là s'est tenu une réunion de famille, même les vieux du village ont été convoqué et Batoma risquait gros car insulté une personne âgée est très mal vu.
La sentence fut pour Batoma de s'agenouiller au pied de Tarata, s'excuser à voix haute et promettre de ne plus recommencer, chose qu'elle refusa à cause de sa fierté.
Donc les vieux ont convenus de la renvoyer chez ses parents le temps qu'elle réfléchisse et qu'elle se calme, quoi de mieux que les conseils d'une mère. Batoma rangea ses afffaires et monta derrière le vélo d'un ami de son père qui l'a conduit chez elle après une heure de voyage.
Arrivé à destination, Batoma courut dans la case ronde de sa mère et se jetta dans le lit à base de paille, elle était trop exténué pour penser encore moins pleurer ce qui l'inquiétait c'était le savon que sa mère lui fera passer, en quatre ans de mariage jamais elle n'a été viré du domicile conjugal.
Abou l'ami de Ibrahim, père de Batoma, monologuat tout ce qui s'est passé pendant la réunion, ce dernier remercia son ami et fît appel à sa femme pour lui faire part de la nouvelle, qu'elle savait probablement.
Habibatou après s'être entretenue avec son mari pénètra dans la case où seule la lumière du lampadaire illuminait. Une petite case ordinaire fait de banco, le toit en paille, le sol cimenté, elle contenait un petit matelas deux places à base de paille où était assise Batoma.-Mère, murmura t elle le regard vers le sol, pendant que Habibatou prenait place à ses côtés.
Le visage de Habibatou se dourcit, voir sa fille dans cet état lui infligea une telle peine qu'elle mit sa colère de coté.
-Que s'est il passé Batoma ?
-Mère j'en peux plus je suis fatiguée, depuis mon mariage ma belle mère ne m'a jamais regardé de bon œil.
-Ce n'est pas une raison pour l'insulter Batoma, répondit Habibatou la voix un peu grave pour faire entendre raison à sa fille, quand on épouse un homme c'est aussi sa famille qu'on épouse, tu peux pas aimé Fousseyni et détesté sa mère ça jamais.
-En plus de me faire douter de mon existence dans cette maison, elle et sa belle fille passent leur temps a m'humilier pour la simple et bonne raison que je n'ai pas enfanté.
-Ma fille sache que c'est Dieu qui donne les enfants, soit patiente stp.
-Elles sont responsable de ma stérilité mère, elles passent leur temps chez les marabouts, elles veulent me faire quitter ma maison mère, la maison de mon mari mais inchalaw ça n'arrivera pas ce sont elles qui me feront le plaisir de déguerpir de gré ou de force je te jure mère ou je m'appelle pas Batoma Traoré, cracha t elle avec tellement de haine que Habibatou eu un mouvement de recul.
-As tu des preuves de ce que tu avances ? Posa Habibatou reprenant ses idées petit à petit.
-Non, mais j'ai la ferme conviction que se sont elles.
-Stafourlah t'entends tu ma fille, tu accuses directement les gens sans preuve, c'est haram tu le sais au moins ?
-Mère pour te dire la vérité, c'est le marabout du quartier qui me l'a dit, je le consulte souvent.
-Lahilahilala, Batoma que racontes tu, tu veux me tuer c'est ça, cria Habibatou abasourdie, tu as été chez un marabout, Batoma tu as été chez un marabout, si ton père l'apprend il t'égorgera sans remord et moi avec, décidément Habibatou ne pouvais apprendre pire nouvelle.
Tu sais à quel point ton père tient à sa réputation et à sa place dans la mosquée et si quelqu'un venait de savoir cette histoire de marabout je veux même pas m'imaginer les dégâts, alors tu vas me promettre de ne plus y poser les pieds, Batoma tu m'as trop déçut, as tu entendu ou vu ne serait qu'une fois que je me suis rendu chez un marabout, ne t'avons nous pas assez appris la religion, le livre sacré, as tu oublié pourquoi tu as fait l'école coranique à quoi bon t'apprendre la religion si tu joue à la fille sheytane, répond.
-Jamais mère et je te promet de ne plus recommencer. Répliqua Batoma honteuse.
-Demain dès l'aube tu iras chez ton mari accompagné par Ableye notre griot et la première chose que tu feras est de t'excuser aux pieds de ta belle mère et j'espère ne plus te revoir ici dans telle situation, la nuit porte conseille.
Sur ces derniers mots Habibatou s'allongea dans le lit avant de plonger dans un profond sommeil après cette journée fatigante, quant à Batoma, elle a passé la moitié de la nuit à s'agiter, les mots de sa mère tournait en boucle dans sa tête comme le scénario d'un film d'horreur, s'excuser ? Ce verbe lui plaisait point il faisait même pas partis de son dictionnaire mais pour sa mère elle était prête pour l'impossible c'est sur ces pensées que morphée vint enfin frappé à sa porte.
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Une Question de tradition
General FictionTradition, que veut dire ce mot ? Qui nous oblige à agir contre notre gré, de suivre les pas, comme on le dit, de ses ancêtres, de croire aux esprits surnaturels. Ce mot Qui nous interdit des choses sans une explication concrète. Parfois on a l'impr...