VII

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As Salamaleykoum et bonne lecture à vous.

La lune donnait sa place au soleil. Les coqs chantaient leur cocoricos.
Namory était déjà prêt pour son voyage, toute la famille l'accompagna à la porte.

-Namory entoure toi des gens bien, ne laisse pas la ville te changer, la grande ville m'a arraché ton frère. Dieu seul sait s'il est encore en vie.
-Mba je n'oublierai pas les raisons de mon départ.
-N'oublie pas d'où tu viens et fais attention à où tu mets les pieds la ville est dangereuse, n'oublie pas nos valeurs. Conduit toi bien. Continua nagnouma sa mère.
-Nagnouma je crois qu'on l'a assez conseillé. J'ai appelé ton frère namory il viendra te récupérer à l'auto gare, vas et que dieu te garde.

Namory parti accompagné de son frère aîné sous les conseils de ses deux mamans et les pleurs de ses soeurs.

-Niéléni il reste plus que toi et moi, soumba est parti chez son mari et yacouba est parti.
-On va pas se séparer niaman je te le promet.

Le soir après le dîner maïmouna amèna sa fille dans la brousse là où personne ne pourra les voir. Elle commença à la déshabiller.

-Ma qu'est ce que tu fais ?
-Reste tranquille. Je dois te laver et rentrer tôt avant que ton père ne se doute de quelque chose.

Le vent faisait danser les arbres de mangues, de zaban. On entendait des drôles de bruit depuis la forêt. Le froid faisait frissonner niamanto mais aussi la peur, elle sentait des yeux sur elle alors qui personne ne venait à cet endroit la nuit. Le chant des ânes et les bruit causés par le vent sur les feuilles ne faisaient qu'accroître son anxiété.
Enfin les sept bains terminés, niamanto poussa un ouf de soulagement une fois qu'elle ait passé le seuil de la porte.

-D'où venez vous maïmouna ? Questinna elhadj.
-On vient de chez malado elle se sent pas bien.
-C'est faux on vient de la brousse, j-

Niamanto fut interrompu par sa mère qui lui donna une claque.
-Tais toi tu parles trop tchiip. On a été cherché les remèdes de malado.
-Maïmouna il fait nuit tu sais bien que la brousse est dangereuse à cette heure.
- Je sais mais elle souffrait tellement que je n'ai pas hésité à y aller. Je suis bien rentrée.
-J'ai eu vent de sa maladie inchalah demain j'irai la voir.
-Viens on va se coucher niaman.

Une fois dans la case maïmouna tira les oreilles de sa fille.

-Tu t'appelles maïmouna maintenant hein ? Ne t'avais je pas dit de savoir tenir ta langue hein niaman répond.
- Je voulais juste dire la vérité, le vieux fagana nous a conseillé de toujours dire la vérité.
-Han donc tu es sous l'influence de ce vieux fagana. Dis moi il vous a jamais dit que mentir pourrait nous sauver de la mort ? Et qu'est ce qu'il sait sur la vie ce vieux escrot.
- Il nous dit de dire la vérité quoi qui arrive. M'ma il connaît beaucoup de choses il est vieux et baba dit que ce que le vieux voit assit le jeune ne le voit pas debout.
-Comme tu veux m'enseingner moi ta mère laisse moi te dire une chose ton vieux fagana ne connaît rien de la vie et c'est terminé pour toi ces séances de contes. Gnamokodé(batard) c'est pas une gamine qui va m'apprendre la vie. Et garde ça dans ta tête parce que c'est la dernière fois que je te le dis gnê bé fê dô yé, klo bé fê dô mè nga da tafô.( les yeux voient des choses, les oreilles entendent des choses mais la bouche ne le dit jamais). Je veux plus entendre ta langue dans une discussion dans laquelle tu n'as pas été invité hors de ma vue batradé.

Les jours passaient, les semaines puis les mois et namory avait trouvé un travail de gardiennage dans la ville, il participait même aux dépenses de la famille. Du côté de maïmouna elle a fait tous les sacrifices qu'avait demandé la jeteuse de cauris et continuait de consulter les marabouts du village. L'avenir de sa seule fille était sa seule préoccupation. Un soir revenant d'un petit village après un mariage, elle croisa un vieillard et l'aida à apporter ses bagages chez lui qu'il arrivait à peine à supporter.

-Merci ma fille. Qu'Allah t'accorde une longue vie de bonheur. Que dieu te bénisse.
-Amine père.
Maïmouna tournait le dos quand le vieux l'arrêta.
-Prie pour ta fille, il y a que dieu pour la protéger .
-Ma fille ? Demanda t-elle.
-Oui. Elle devra traversé beaucoup de malheur. Mais quand le jour viendra ne cesse de lui dire que son bonheur viendra.
Maïmouna à la fois décontenancé par les propos du vieux et inquiète se dépêcha de se rendre chez son marabout à la sortie du village.
Ah les hommes, ils n'apprennent jamais la leçon. Ils font semblant d'ignorer que seul Allah connaît l'invisible et le destin de tout un chacun et c'est Lui seule qui peut changer le destin de ses créatures. Ils comptent à longueur de journée sur des marabouts, des jeteuses de cauris soit pour se protéger ou changer la vie d'une personne. C'est ce qui se passait quelque part au village dans une petite case infecte remplie de gris gris, des peaux d'animaux accrochées aux murs et des statuettes par ci par là.  Au centre deux personnes aussi maléfiques l'une que l'autre s'apprêtaient à commettre l'acte la plus ignoble au monde.

-Tu es sûre que c'est ce que tu veux faire ?
-Je n'ai jamais été aussi sûre de toute ma vie.
-Tu vas devoir l'enterrer dans ta chambre, là où personne pourra le déterrer. Aussi longtemps qu'il y restera, aussi longtemps tu vivras dans cette maison. Et ça, dit il en désignant un liquide dans un petit flocon, assure toi que la personne pour qui il est destiné le boive, elle te répondra au doigt et à l'oeil. Il y aura que ta parole qui comptera pour lui et rien d'autre. Quant à cette poudre, elle lui diminuera chaque fois qu'elle l'avalera ses chances de tomber enceinte.

Une question de tradition

Voilà une nouvelle partie après une longue absence.  J'avais mis l'histoire en pause pour la simple et bonne raison que je suis un petit peu en colère contre vous. Oui pas de réaction ni rien, ça irrite un peu quand même. J'ai besoin de savoir ce que vous pensez de l'histoire pour m'améliorer et changer deux ou trois trucs qui vous plaisent pas dans l'histoire.
Je reviens car j'ai reçu quelques critiques et encouragements de certaines personnes.
J'espère que cette partie a été à la hauteur de vos attentes et pour me faire pardonner de mon absence une deuxième partie sera dispo inchalah avant la fin de la semaine.😍😍

Une Question de tradition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant