XVII

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As Salam aleykoum.

Batoma se dépêcha de faire chauffer l'eau pour tarata avant de prendre sa douche et servir le repas.
Depuis quelques jours c'est elle qui s'occupe du bain de tarata et de son repas.

-Bonjour tarata, j'ai mis le seau dans les toilettes.
-Ah merci batoma.
-Et ta santé ? Il y a du mieux aujourd'hui ?
-Je rends grâce à Dieu ndogoni.
-Allah ka lafia di allissa (douas). Voici ta bouillie. Je vais aller chez mes parents aujourd'hui. Ma mère a envoyé quelqu'un pour me voir.
-Ayiwa. J'espère que ce n'est rien de grave ?
-Je le saurai quand j'y serai inchalah.
-Qu'Allah veille sur toi batoma. Passe mon bonjour à la famille.
-J'y manquerai pas. Je reviendrai avant fitiri(maghrib).
-D'accord.
Batoma s'en alla ne réalisant toujours pas sa bonne attente avec tarata.
-Tchiip mossokoroba nafigui.(vielle femme escroc). Aujourd'hui tu fais alliance avec une et demain tu le fais avec une autre. Lança sali qui avait suivi l'échange entre tarata et batoma.

Tarata répondît pas à la provocation de sali. Elle était faible et n'avait pas assez de force pour discuter.
C'était plus l'amour fou entre tarata et sa belle fille préférée. Elle qui jadis clamait à qui voulait l'entendre les qualités de sali, ne voulait plus entendre parler d'elle.
Tout commença quand encore une fois sali gaspilla du mil. Tarata rouge de colère lui a fait la morale et sali qui se laissait pas faire manqua de respect à l'égard de sa belle mère. Manque de chance, c'est à cet instant que son mari rentra de sa boutique et entendit toutes les insultes venant de sali. Fousseyni manqua pas l'occasion de lui donner une bonne leçon qu'elle n'était pas prête d'oublier. Le lendemain, sali lançait des piques à tarata qu'elle tenait responsable de la mésentente entre elle et son mari. Sali était très rancunière. Elle n'adressait la parole à sa belle que quand ça lui chantait.
Quelques jours plus tard, pour se venger de tarata, elle mit un médicament en poudre dans la bouillie de la vieille. Comme on le dit c'est la sorcière qui oublie pas celle dont l'enfant fut mangé. Tarata qui avait apparemment passé l'éponge sur cette histoire mais pas sali.
Elle n'avait cure des conséquences, tout ce qu'elle voulait c'était montré à tarata de quoi elle était capable. La pauvre tarata eu la diarrhée pendant deux jours. Deux jours qu'elle restait assise près des toilettes, deux jours qu'elle croyait éternel, deux jours qu'elle avait perdu la notion même du temps.
Elle avait perdu toutes ses forces et n'était que l'ombre d'elle même. Pendant ce temps, sali savourait sa revenge. Ne dit on pas que la vengeance est un plat qui se mange ? Sali servit un plat très fois à tarata qu'elle n'était pas prête d'oublier.
Pensant que quelqu'un avait voulu atteindre sa vie, tarata se rendit chez la jeteuse de cauris tant bien que mal pour mettre un nom derrière la personne sadique qui a osé lui faire du mal, et cette personne était sali. Sali sa belle fille adorée, sali, celle pour qui elle avait forcé son fils d'épouser ; sali celle pour qui elle était prête d'affronter vent et marée, cette même sali qu'elle considérait comme une fille. Jamais au grand jamais elle ne eut la pensée qu'elle pouvait lui faire du mal. Comme on le dit, on pense connaître les gens alors qu'en réalité pas du tout.

-Ta belle fille cache bien son jeu tarata. C'est pas une personne à qui on doit se fier, je te préviens. Elle ne défend que ses propres intérêts. Tarata cette femme a bombardé votre maison de gris gris. Tu as failli y passer dans ta maladie, cette femme t'aurais tué sans remord.Tu as eu tord de te mettre à dos sa co épouse. Le bonheur de ton fils n'est nul part qu'avec elle. Cette femme aura une descendance bénie. La deuxième femme de ton fils a enterré un gris gris dans sa chambre pour la lier à jamais à ton fils. Jamais il pourra la divorcer même si il en a envie. Tarata tu vois ça ? C'est un homme comme ça. Hum hum un homme très dangereux...rentre à la maison et prends soin de ta belle fille, la première femme de ton fils, une bonne nouvelle sera célébrée dans ta famille bientôt. Ce qui en est de l'autre femme, fais attention à elle, elle essayera de te faire manger des poudres de médicament. L'avais averti la jeteuse de cauris tout en étant mystérieuse.
Tarata n'attendit pas ses restes et rentra d'un pas décidé chez elle. Elle pouvait pas croire qu'elle avait fait entrer dans saison sa propre ennemie, non elle ne pouvait le croire. Sur la route du retour elle demeura pensive. Elle se maudit de ne pas avoir consulté les marabouts avant de faire épouser sali à son fils et maintenant elle savait plus quoi faire pour se débarrasser d'elle.

Une Question de tradition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant