Chapitre 50

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Au final, je me suis retrouvée à expliquer le fonctionnement de tous les objets qu'on m'avait volé aux Hermès. Ce qui n'a pas été de tout repos, puisqu'ils m'avaient volé la moitié de ma réserve. Ça m'étonnait que je n'ai rien remarqué avant.

Puis, je suis repartie sur l'Argo II pendant la nuit. Je suis arrivée au petit matin. La Grèce se réveillait peu à peu aux lumières du jour. Nous étions à Pylos.

Je suis apparue près des écuries, où Léo m'a accueillie avec un cri aiguë très peu viril.

- Si tu pouvais arrêter d'apparaître comme ça !

- T'es mignon comme un cochon quand tu cries comme ça, rétorquai-je. Tu pourrais m'en refaire un ?

Il a levé les yeux au ciel et j'ai remarqué la personne bâillonnée dans un des box. Elle avait une toge, une couronne de cheveux noirs, des ailes bien trop dorées et une chaussette dans la bouche.

- Ne me dis pas que tu as enchaîné la victoire, dis-je d'une petite voix. S'il te plait. Dis-moi que j'ai tort et que c'est Piper qui est déguisé ?

- J'ai entendu mon nom ? a fait la voix de ladite Piper.

- Oh non, gémis-je. Pourquoi moi ? Léo, je ne t'ai jamais dit qu'il ne fallait pas enfermer de déesse en colère ?

- Pas directement.

- Eh bien, j'aurais dû, soupirai-je. Il ne faut jamais enfermer une déesse en colère ! Au moins, tu le sauras pour la prochaine fois. J'espère au moins qu'elle ne m'aura pas reconnue.

La déesse a émis quelques sons étouffés dont j'ai conclu qu'elle me maudissait en grec ancien, et je suis partie voir Piper et Frank qui venaient juste de rentrer de mission.

- Comment ça s'est passé ? demandai-je.

- Je crois que mes cousins n'aiment pas les Chinois, déplora Frank. Mais on devrait se rassembler pour en parler.

- De tes cousins racistes ?

- De la mission, sourit-il. Mais ils rentrent dans le vif du sujet.

- Percy surveille un monstre marin sur le pont avant, proposa Léo. Je crois qu'il ne veut pas le perdre de vue.

Percy n'avait aucun mal à le garder sous les yeux. Le serpent marin géant devait faire vingt fois ma taille. Ce qui, en soi, n'avait rien de compliqué, mais ça le rendait tout de même impressionnant. Surtout à mes yeux.

- Ce truc est vraiment rouge, marmonna Percy. Je me demande si ça a un goût de cerise.

- Pourquoi tu n'irais pas vérifier ? proposa Annabeth.

- Comment dire que... Non.

- En tout cas, dit Frank, d'après mes cousins de Pylos, le dieu enchaîné que nous cherchons est mon père... je veux parler d'Arès, pas de Mars. Apparemment, les Spartiates gardaient une statue de lui enchaînée dans leur ville pour que l'esprit de la guerre ne les quitte jamais.

- OK, dit Léo. Les Spartiates étaient bizarres. Bien sûr, nous, on a la Victoire enchaînée là-bas, alors on ne peut pas vraiment parler.

- Tu ne peux pas vraiment parler, corrigeai-je.

Jason s'appuya contre une baliste.

- Alors, Sparte. Mais comment le battement de cœur d'un dieu enchaîné pourrait-il nous aider à trouver un remède contre la mort ?

J'ai vu dans son maintien qu'il souffrait. Je ne pouvais pas l'aider plus. Une surcharge magique sur un non-vaïyon pouvait le tuer. J'étais déjà étonnée qu'il ait survécu si loin, je ne pouvais pas faire plus sans lui promettre la mort. Une mort indolore reste une mort, et nous avions besoin de lui.

[TOME 3]La Folie du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant