Chapitre 28

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À mi-chemin du quai, trois aigles géants sont descendus devant nous. Nous n'avions même pas eu le temps de rejoindre le bateau. Chacun d'eux a déposé un romain habillé de pourpre et de jean avec une armure, une épée et un bouclier en or scintillants. Les aigles s'envolèrent, et le Romain au milieu, plus maigre que les autres, leva sa visière.

- Rendez vous à Rome ! hurla Octave.

- Oh, sérieux ? me plaignis-je. Ce gars ?

Hazel a tiré son épée de cavalerie et gronda :

- Bonne chance, Octave.

Annabeth jura dans sa barbe. L'augure n'était pas bien menaçant, mais les deux autres semblaient bien plus expérimentés. De plus, Annabeth et Piper n'étaient équipées que de poignard. Piper leva les mains dans un geste apaisant.

- Octave, ce qui s'est passé au camp était une machination. Nous pouvons expliquer.

- Je ne t'entends pas! cria Octave. Nous avons de la cire dans nos oreilles, de la cire qui bloquerai même le chant des sirènes ! Maintenant, jette tes armes et tourne-toi lentement pour que je puisse lier tes mains.

- Laissez-moi l'embrocher, marmonna Hazel. S'il vous plaît.

- Attends, soufflai-je. Je ne serai honnêtement pas contre, mais attends un peu.

Le navire était à seulement quinze mètres, mais il n'y avait aucune trace du coach ou de qui que ce soit. Le groupe de Jason n'était pas attendu avant le coucher du soleil, et Percy était sûrement sous l'eau, inconscient de l'invasion.

Les aigles ont tourné au-dessus de nos têtes, en criant comme pour alerter leurs frères que nous étions là.

- Eh bien ? demanda Octave.

Ses deux amis brandissaient leurs épées. Très lentement, en utilisant seulement deux doigts, Annabeth a tiré son poignard. Au lieu de le laisser tomber, elle l'a jeté aussi loin qu'elle le pouvait dans l'eau.

- Pourquoi t'as fait ça ? glapis-je.

Octave a fait un bruit grinçant.

- C'était pour quoi ? Je n'ai pas dit de le jeter ! Cela aurait pu être une preuve. Ou une déclaration de guerre !

- Les trois autres ...

Il pointa sa lame sur nous.

- Je suis une arme ! protestai-je. Et je porte des tas d'armes ! 

J'ai déployé ma faucille, et suis entrée dans sa tête pour être sure qu'il m'entende distinctement.

- Tu vois cette faucille ? murmurai-je en faisant attention à na pas briser le contact visuel. C'est celle de mon père. Une légère coupure et ton âme m'appartiendra. Pas que je veule particulièrement ton âme, mais ça pourrait m'être utile.

- Badass, a commenté Piper.

- Merci, souris-je.

Mais mes jambes vacillaient à cause de l'utilisation de mon pouvoir, et Octave l'a remarqué.

- Mettez vos armes sur le quai. Pas de blague...

Tout autour des Romains, le port de Charleston a éclaté comme une fontaine de Las Vegas mettant sur pied un spectacle.

Quand le mur d'eau de mer s'est affaissé, les trois Romains étaient dans la baie, bafouillant et essayant frénétiquement de flotter malgré leur armure. Percy se tenait sur le quai, tenant le poignard d'Annabeth.

[TOME 3]La Folie du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant