Je crois que j'avais rarement aussi mal dormi. Mais les récentes images repassaient dans ma tête. Annabeth et Percy, que je m'étais promis de protéger, le visage de Chiron qui se décomposait au fur et à mesure que mon histoire avançait, les mines effrayées et choquées des conseillers en chef.
Je détestais décevoir les gens qui m'entouraient, parce que je me sentais encore plus déçue par moi-même.
De l'autre côté, je me sentais mal. J'étais repartie à la Colonie pour attendre les Romains, sans laisser le choix réellement aux autres, et je me disais qu'ils devaient affronter de graves dangers sans moi. Alors que j'aurai pu servir au moins là-bas. À la Colonie, j'étais inactive : je m'entraînais, ainsi que d'autres pensionnaires, mais je n'avais pas beaucoup d'autres activités. Et après l'avoir escaladé une quinzaine de fois, même le mur d'escalade n'avait plus d'intérêt.
Je passais beaucoup de temps avec Rachel et Grover. La première était étrangement calme, comme convaincue que tout allait bien se passer et que les événements ne pourraient pas s'enchaîner d'une manière différente. Le deuxième était très anxieux. La plupart des gens pensaient que c'était à cause d'une possible guerre entre les camps qui se superposerait à celle déjà en cours, et tout le monde sait que la plupart des satyres sont pacifiques. Mais j'avais deviné qu'il était inquiet pour Percy, et quelque chose me disait que leur lien ne s'était pas dissout avec le temps : Grover et Percy étaient encore tous deux liés, et le satyre devait sûrement ressentir la plupart des émotions que le demi-dieu ressentait.
Nous nous trouvions souvent dans la grotte de Rachel. La jeune femme bavardait beaucoup, ce qui m'aidait à me distraire, et presque oublier que les Romains établissaient un siège autour de la Colonie. De plus, l'endroit était confortable, pour une caverne en tout cas. Et regarder Rachel peindre pendant nos discussions se révélait une activité plus passionnante que je l'aurai imaginée.
Gaïa et Cronos s'amusait à hanter mes nuis. J'ignorais d'où le deuxième tirait assez force pour ça, mais il y avait anguille sous roche. Ils inondaient tous deux mes nuits avec des images de la Colonie, ma maison, ravagée.
Le quatre juillet, la Colonie n'a pas annulé sa tradition : on a bien lancé des feux d'artifice à l'occasion de la Fête Nationale. Mais le problème était que je redoutais une offensive à chaque moment, ce qui me rendait particulièrement irritable, et incapable de m'amuser. Et les couleurs m'avaient l'air bien fades.
Mais j'attendais. J'attendais avec impatience le moment où je pourrais exécuter ma mission : parler aux Romains, les dissuader d'attaquer le camp.
Il fallait croire que même dans l'abîme, Annabeth ne manquait pas de ressources. On ne sait comment, un billet signer de sa main est arrivée dans l'assiette de Connor, pendant le dîner. La petite explosion a brûlé ce qu'il restait dans l'assiette du fils d'Hermès, et a fait pousser un cri très peu viril à Travis. Je m'étais emparée du billet qui était arrivée avec une lettre.
Je me suis tournée vers Rachel, qui s'apprêtait à sortir du pavillon-réfectoire.
- Un message d'Annabeth. Pour toi, dis-je d'une voix étranglée.
La rousse s'est précipitée vers la table des Hermès et s'est emparée de la lettre que Connor avait dans les mains. Elle l'a lue rapidement, et a levé la tête vers moi.
- Je crois que ça vient d'être écrit. Je ne sais pas comment elle a réussi, mais... Elle dit que Percy et elle ont trouvé quelqu'un pour les conduire aux Portes de la Mort, ils lui font confiance. Elle dit aussi que l'Athéna Parthénos doit être amené ici, c'est une demande d'Athéna elle-même. Mais ce doit être un romain qui nous la confiera. Elle confie cette tâche à...
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[TOME 3]La Folie du Temps
Fanfic"J'ai fui, encore. Et pour une fois, c'était volontaire." Je suis partie de Vaïyon, et suis revenue sur Terre. Je pense que je porte la poisse. A chaque fois que je vais quelque part, il y a toujours quelqu'un pour déclencher une guerre. Cette foi...