Chapitre 43

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Ensuite, tout est allé très vite, et Piper n'aurait même pas eu besoin de moi, sauf peut-être pour l'aider à provoquer les divinités. C'était une discipline à laquelle j'excellais, bien évidemment, après des années d'expérience.

Tout d'abord, elle leur a fait traverser le bateau. J'essayais tant bien que mal de tenir l'allure, même si je boitais un peu.

Tout d'abord, Piper les a mené vers la figure de proue, et c'est là que j'ai compris son plan. Elle allait utiliser ce bon vieux Festus. Elle a commencé par monter ses frères contre Chioné. Elle leur a fait un beau discours sur les équipes avec plein de métaphores comme on les aime. Et a parlé de Festus qui pouvait se réveiller si Léo avait des problèmes. 

Au début, ça n'avait pas fonctionné. Puis, quand les Boréades se sont apprêtés à nous tuer, il s'est réveillé, juste au bon moment. Il les a presque carbonisés, dommage qu'ils soient des divinités. En tout cas, leurs armes avaient fondu, un bon point pour nous.

Ensuite, elle a peut-être fait une connerie. Elle s'est jetée sur la bombe, et il est possible que les vents se soient déchaînés jusqu'à nous rendre sourds.

La première bonne nouvelle, c'est que je ne suis toujours pas sourde. La deuxième bonne nouvelle, c'est qu'aucune de nous deux était morte. La troisième bonne nouvelle était que nous avions traversé la moitié de la Méditerranée en une seule fois, et nous avions donc de l'avance sur notre planning.  La quatrième était que j'arrive à trouver autant de bonnes nouvelles dans des situations impliquant des sang-mêlés.

La mauvaise nouvelle, maintenant ? Le bateau était fortement endommagé et nous n'avions pas de Léo en vue pour le réparer.

Nous étions donc immobilisés, et personne n'arrivait à trouver comment bouger. Pourquoi Léo devait-il toujours faire compliqué ?

Jason essayait de convaincre le Vent du Sud de nous aider. Piper, Hazel, Frank, Hedge et moi essayions de trouver un moyen de repartir. Et Nico... Je n'avais toujours pas trouver le moment pour lui parler. Il parlait à Jason le peu de fois où on le voyait.

De temps en temps, je continuais de tous les entraîner au combat. Ils faisaient tous des progrès, comme je l'avais espéré, même si quelques-uns d'entre eux étaient déjà très doués.

Au bout de quelques temps, Jason a réussi à convaincre son dieu de nous apporter son aide. Il nous a offert des venti, et nous a même conseillés de nous rendre à Malte. La meilleure idée qu'un dieu nous ait jamais donnée, puisque nous y avons retrouvé Léo. 

On l'a trouvé attablé à un café. Il était habillé comme la première fois que je l'avais vu, quand j'avais aidé Will à lui faire visiter la colonie. Un simple T-shirt blanc, un jean, et une veste de l'armée.

On l'a tous salué, heureux de le retrouver sain et sauf. La plupart d'entre eux se sont laissés berner lorsqu'il a dit qu'il allait bien. Mais je connaissais le regard qu'il avait. Il avait les mêmes yeux un peu vides que moi. Les mêmes que Nico. Jason aussi s'en était rendu compte. Comme s'il avait perdu une partie très importante de lui.

Coach Hedge a entrepris de raconter à Léo ce qu'il s'était passé avec Chioné, mais sa version n'était pas tout à fait exacte. Nous l'avons tout de même laissé faire, nous promettant de conter la véritable histoire plus tard à notre ami.

Je l'ai observé. Il était tranquille et buvait un café. Léo n'était jamais tranquille et surtout, il n'aimait même pas le café.

Quand on a parlé de Calypso, je ne savais pas pourquoi, quelque chose m'a mis la puce à l'oreille : il l'avait rencontrée. Il avait été propulsé sur Ogygie. Peut-être était-ce le fait que Percy y avait déjà été. Je reconnaissais les signes. Les nouveaux vêtements, la légère nostalgie, le calme, le radeau sur lequel il était arrivé...

[TOME 3]La Folie du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant