CHAPITRE 1 - La Cage

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Il fait noir et j'ai peur, je tremble de tous mes membres. Ne plus bouger, sortir, survivre. Je n'ai que ces mots là en tête. Ce n'est pas possible. Je vais me réveiller, ça doit être un mauvais rêve, un horrible rêve.

Une heure, deux heures, trois heures... Toujours rien. Aucun mouvement, aucun son, aucun signe de vie. Plus les heures passent, plus je cède peu à peu à la panique. Je me mets à hurler et à crier de tout mon souffle pour que quelqu'un, n'importe qui, me réponde. J'essaye d'appeler des gens pour qu'on vienne m'aider, mais toujours rien. Est-ce que je vais mourir ici ? Je me pose mille question, et je sens de plus en plus que je vais craquer.

Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Enfin... En fait je n'en sais rien. Et je crois que c'est ça le plus horrible. Ne rien savoir, avoir l'impression de ne pas avoir de vie.

J'ai beau chercher, je ne me rappelle de rien. Mes parents, mes amis, ma famille, qui je suis, mon nom, mon âge, mon apparence... Rien. C'est le vide.

-Où suis-je ? Faites-moi sortir, je vous en prie !

Mais rien, toujours et toujours rien. Je sens une larme de panique couler sur ma joue. "C'est la première fois que je pleure" me dis-je tout d'un coup. Cette idée me rendit encore plus nostalgique que je ne l'étais déjà, mais elle me mit aussi en colère. On m'a privé de mes souvenirs, et ce sont ceux qui m'ont enfermé là qui on fait ça. Alors j'explose, j'en est marre.

-Ouvrez-moi ! Ça fait des heures que je suis là, à rien faire et vous m'enfermez bien pour une raison, alors venez en au fait ! Et rendez moi mes putain de souvenirs ! Hurlais-je dans le vide.

En disant ces mots, j'ai de plus en plus l'impression de passer pour une folle. Je me lève en continuant à parler.

-Vous n'allez pas me laisser mouri... Aïe !

Je me suis pris le plafond, qui est beaucoup plus bas que je ne le pensais... Et il y a des caisses à côté de moi.

En fait ça fait des heures, que je suis immobile dans la même position et je pensais me trouver dans une sorte de vielle cave. Mais ce que je pensais être une pièce est en fait une... Cage ? Je m'apprêtais à ouvrir une des caisses, quand ma prison prit mouvement. Allant vers le ciel, comme un ascenseur. Je fus projetée à terre violemment et je me blottis derrière une énorme boîte.

La surprise due à la découverte de ma prison fut vite remplacée par la panique que j'avais eue au départ. J'étais à nouveau morte de peur... La monter dura au moins un bon quart d'heure, quand tout d'un coup la Cage s'arrêta avec une grande secousse.

Plusieurs voix résonnèrent en même temps, toutes des voix d'homme. La Cage s'ouvrit lentement, dans un grincement retentissant. Le soleil m'aveugla et en une fraction de seconde des milliards de pensés m'assaillir. Rester calme, ne pas paniquer et réfléchir méthodiquement. Il faut que j'applique ça si je veux avoir une chance de ne pas finir minable devant ces gens.

Une fois ma vue habituée, je vis un garçon qui devait avoir mon âge sauter dans la cage pour me rejoindre.

-Salut, toca... Dit l'homme qui était descendu.

Il était blond, avec les sourcils en forme de "V". Mais il venait de se stopper net dans sa phrase et il me regarda comme si j'étais une revenante. Il avait à présent une expression étonnée sur le visage et la bouche légèrement entre ouverte.

-Qui es-tu et où je suis ? Demandais-je avec une voix beaucoup plus assurée que je ne le pensais.

Le garçon aux cheveux blonds ne me répondit pas et se tourna vers le rebord de la cage où il y avait des garçons de tous les côtés.

-Alby, c'est une fille... Dit le grand garçon, avec une voix d'où perçait l'étonnement.

-Quoi ?

C'est un grand homme noir qui semblait plus vieux que moi et l'autre garçon, qui avait parlé. Il avait un regard sévère et la façon dont il s'adressait aux autres laissait paraître qu'il était le chef.

Il sauta dans la Cage et me regarda avec des yeux ébahi. Toutes les personnes au-dessus de nous s'étaient mises à parler et à crier comme si c'était une aberration. Mais qu'est-ce que j'ai de si spécial ?

-Mais où est-ce qu'on est bon sang ? Demandais-je avec colère.

Les deux hommes se regardèrent, et celui qui semblait être le chef répondit :

-Au Bloc fillette, au Bloc.

Le LabyrintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant