CHAPITRE 31 - Subconscient

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PDV Larra :

Vivre ? Pour ça ? Se faire manipuler constamment, pleurer constamment ? Est-ce que la vie est censée être aussi dur ? Est-ce qu'on est censé ne pouvoir compter sur personne, à cause de la simple peur d'être abandonner, trahi, délaissé ? J'ai l'impression que ma vie ce résume à ça en ce moment, devoir lutter pour garder la tête hors de l'eau, quand tout est contre toi, le destin, les gens, mes amis, la vie. Où est-ce simplement moi qui interprète tout mal ? Pourtant j'ai l'impression que tout me le prouve, autant Gally en me manipulant, m'humiliant et en me blessant, que Newt en me détruisant un peu plus à chaque minute. 

Et l'amour ? Est-ce que ça aussi c'est censé faire aussi mal ? Est-ce que c'est ça aimer ? Ressentir au plus profond de sois un immense vide, comme si l'amour qui à un moment a été si puissant qu'il a fini par te consumer complètement. Je sais que je l'aime, je le sens, et c'est justement ça le problème, si l'amour que j'ai pour lui ne serait pas là, est-ce que je tiendrai le coup ? Nos vies sont liés si intimement à présent qu'il peut me faire du mal rien qu'avec un regard. J'ai l'impression que l'amour me consume autant que la vie, autant que ce foutu Labyrinthe. J'ai l'impression que ma claustrophobie grandit à chaque instant, et avec lui ce sentiment d'oppression que je n'arrive pas à faire partir. Et pourtant je n'ai qu'une envie, m'enfoncer encore plus dans ces couloirs pour y trouver le bout, pour enfin sortir de cette bulle qui se resserre autour de ma gorge un peu plus à chaque seconde qui passe. Mais est-ce que ce sentiment d'oppression est-il vraiment seulement dû à ça ? Au Labyrinthe ? Où est-ce que lui aussi à un lien avec mes sentiments, tous mit en désordre dans ma tête, la faisant entrer en ébullition avec la menace d'exploser à chaque nouvelle conversation, comme une simple goutte d'eau faisant déborder le vase. 

Pourquoi est-ce que je souffre autant ? Je veux juste que cette douleur insupportable s'arrête, que je puisse enfin respirer. Si aller me confiner dans un couloir sans fin est la solution, et bien soit. Au moins là bas j'aurais de la tranquillité, c'est peut-être aussi ça qui me manque ici. Je connais trop bien tous ces gens, qui tous me regarde soit avec pitié soit avec haine. Est-ce que je suis aussi misérable que ça ? Je sais que la plupart ne pense en me regardant qu'à la fois où ils m'ont vu complétement terrorisé le jour où Léo m'a agressé. Ma vie ce résume donc à ça ? Avoir été agressé, et -oui, je le sais maintenant, j'en suis sûr- en être resté complètement traumatisé ? Les images apparaissent tous les soirs quand j'essaye de m'endormir. Mais étonnement, ce n'est pas ses mains sur ma cuisse, son poids sur moi, son odeur nauséabonde ou ses lèvres qui coules dans mon cou qui m'empêche de fermer les yeux le soir, mais ses yeux, son regard, son visage. Je revois chaque nuit la façon dont sa bouche était entre-ouverte, prêt à prendre son pied, les rides de son front, la sueur qui coulait le long de sa tempe, mais surtout, l'image qui m'a le plus effrayé, qui me fait me réveiller en sursaut le matin, ce sont ses yeux. 

Pour moi, on peut cerner une personne grâce à un regard, on peut y voir fondamentalement le fond d'une personne. On peut aimer autant que détruire avec un regard. Le sien était indifférent. Il me regardait comme si je n'avais pas d'importance, comme si ce que j'étais n'avait pas le moindre sens. Est-ce qu'on peut vraiment réussir à avoir si peu de pitié pour une personne ? Si peu d'humanité ? Mais qu'est-ce que l'humanité après tout ? Quand on voit comme les humains se comportent, est-ce qu'on peut vraiment réussir à qualifier une action d'humaine ? La réaction de Gally en voulant m'aider était donc humaine, mais est-ce que me faire tout ce qu'il m'a fait subir ensuite peut être qualifié d'humain ? Si seulement le monde était assez simple pour nous permettre de mettre les gens dans des cases, seulement c'est impossible, mais on dirait que certains n'en n'ont même pas consciente. Ils me mettent dans la case de la pauvre fille, ou de la trainé ayant brisé la relation entre Newt et Alby. Je vois leurs regards passer sur moi, ils n'essayent même plus d'être discret, est-ce qu'il pense vraiment que je n'entend pas leurs chuchotements ? 

J'ai l'impression de ne même pas voir le bout de mon mal-être, ni même sa cause par moment. Est-ce si évident que ça que je me ferai jamais à cette vie ? Je n'arrive même plus à me convaincre moi même que ça me convient. Elle ne peut pas convenir. Vivre constamment dans la peur de mourir est déjà assez horrible, mais il a fallu que le destin veuille me faire subir les disputes constante, des problèmes sentimentaux. Mais est-ce que je peux encore me cacher derrière l'excuse du destin ? Ma vie est une catastrophe, et c'est de ma faute, je le sais, je m'inflige toute seule toutes ces souffrances. Seulement je pense que je ne suis pas la seule à faire des erreurs, je suis quelqu'un de plutôt rationnel et je pense sincèrement qu'on décide tous de ce mener une vie compliquée les uns les autres. Je pense qu'aimer est un sentiment tellement fort qu'on ne peut pas réduire ça à une simple erreur, ça fait trop mal pour seulement en être une. J'en viens à me demander si on peut réellement avoir de l'amour pour quelqu'un, et si ce n'était que l'expression de notre besoin de dépendance, de désir, d'attachement ? Je sais pertinemment que c'est stupide, mais j'essaie juste, par n'importe quel moyen, qu'il soit possible ou non, de trouver une explication rationnel à toute cette douleur, j'en ai besoin pour continuer. 

C'est dans ces moments  là que je me demande vraiment, est-ce que ça en vaut encore la peine ? Je me sens tellement vide, comme si tous les éléments de ces derniers temps étaient venu me hanter tous en même temps. Est-ce que je suis donc condamné à rester comme ça ? Fondamentalement, émotionnellement, physiquement brisé ? Est-ce qu'il y a vraiment un moyen pour en sortir ? Sortir d'ici. Je n'ai que cette idée en tête de toute façon, comme tout le monde j'imagine. Alors je veux me battre pour ça, je n'ai plus que ça. Plus que le désir de survivre, pour pouvoir enfin vivre, j'ai juste à passer cette étape, cette épreuve, et je serai enfin libre. Un beau jour, je me réveillerai dans un lit, je regarderai par la fenêtre et je verrai la mer. 

Le LabyrintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant